Trente livres en moins sur les épaules !
Par Martine-laval
Supplément – Art d’habiter / Art de vivre – Au coin du feu
Catherine Perrin
Lorsque Catherine Perrin se réfugie à la campagne, c’est tout de suite 30 livres qui s’enlèvent de ses épaules. L’animatrice de la quotidienne radiophonique matinale Médium large sur la chaîne de Radio-Canada Première s’évade dans les montagnes de Saint-Hippolyte au bord de son lac sauvage pour équilibrer ses énergies, se ressourcer et trouver le calme dont elle a besoin pour concilier les différentes facettes de sa vie. Petite intrusion dans la vie de celle que l’on apprécie pour ses propos intelligents traités avec rigueur dans un français impeccable et riche.
« Quand j’arrive ici, j’ai l’impression d’avoir 30 livres en moins sur les épaules », exprime l’intervieweuse qui se prête au jeu de l’interviewée. « Même pour une courte fin de semaine, le bénéfice est extraordinaire. La qualité du silence, marcher dans la nature, nager dans le lac, faire du kayak… J’y viens souvent seule. J’en ai besoin, après mes multiples rencontres et entretiens avec mes invités chaque semaine. Passer un moment toute seule à la campagne est un ressourcement immense pour moi. Chaque fois que j’y suis, il se passe quelque chose en moi. »
Le saut glacial
Catherine Perrin adore se baigner, et elle est parmi les vaillantes personnes qui se jettent à l’eau à peine les glaces fondues sur le lac. « Quel plaisir extraordinaire! Comme je ne suis pas frileuse, un mois après que le lac eut calé, je me jette à l’eau! Je me suis déjà baignée un 8 mai, et c’est comme ça… jusqu’à l’Action de grâce! En fait, je n’ai pas de mérite. C’est un lac qui n’est pas très profond donc il se réchauffe très vite…
Cette année, j’ai fait mon premier plongeon avec mon mari le 20 mai. On a résisté environ une minute! Maintenant que c’est fait, je ne peux plus reculer, donc chaque fois que je fais mon jogging, je me jette à l’eau. Pour la natation plus élaborée, j’attends que ce soit un peu plus chaud quand même. Je trouve que c’est une chance inouïe de pouvoir plonger dans une eau sauvage, naturelle et propre. »
D’une roche à l’autre
Celle qui se dévoile comme n’étant pas très coordonnée avoue un plaisir dont elle est très fière : celui de sauter rapidement de pierre en pierre à travers ruisseaux et rivières.
« Ça vient de mon enfance dans Charlevoix où on avait grand plaisir à traverser et remonter les ruisseaux en sautant de pierre en pierre. Comme je suis de nature assez maladroite et que je n’ai pas une grande facilité à me coordonner, cette habileté que j’ai développée très jeune et qu’à ma grande surprise j’ai encore me rend fière. Ça me permet de remonter des rivières en nature sauvage, là où il n’y a pas de sentier en bordure. C’est un genre de thérapie à la fois défi physique et casse-tête mental, puisque l’esprit doit s’orienter pour trouver son chemin d’une roche à l’autre. Je suis alors dans une bulle, concentrée sur mes roches, et j’oublie tout le reste. »
Endroits de prédilection
Lorsque Catherine Perrin arrive dans son havre de paix sauvage, elle en profite pleinement et se fait casanière, demeurant autour de chez elle où elle découvre les sentiers encore sauvages, ce qu’elle préfère. Lorsqu’elle s’en éloigne, c’est pour explorer d’autres lieux en pleine nature comme le parc de la Doncaster (Sainte-Adèle) et le parc des Falaises (Saint-Hippolyte/Prévost).
Comme elle se retrouve souvent seule au chalet pour un soir seulement, arrivant le samedi et repartant le dimanche, les sorties commerciales se font rares, mais le café boulangerie Merci la vie, à Prévost, dont elle a reçu les propriétaires Albert Elbilia et Johanne Martineau à son émission, est son endroit favori. « C’est formidable d’avoir ce genre d’endroits dans la région. Je trouve que ça nous en prendrait plus! J’aime bien aussi le petit kiosque de frites au village de Saint-Hippolyte où j’arrête une fois ou deux au cours de l’été. C’est une institution formidable! » Lorsque son mari, sa fille ou ses amis viennent au chalet, par contre, ce sont alors les bonnes bouffes autour de la grande table qui priment.
Fin de la saison
Sa septième saison radiophonique terminée pour l’été, Catherine Perrin réalise la chance qu’elle a d’animer une telle émission, de faire des rencontres si riches et d’accompagner de façon privilégiée les auditeurs par ce média qu’est la radio. Métier exigeant, marathon constant de recherches de sujets desquels discuter et de personnes à rencontrer, l’été sera bon et ressourçant pour l’animatrice toujours à l’affût et bien entourée d’une équipe curieuse et vaillante qui lui permet de s’exécuter dans le plaisir.
En attendant, celle qui est aussi claveciniste fera partie de La Virée classique OSM, participera à quelques concerts avec son trio Bataclan dont son mari Mathieu Lussier fait partie. Après son livre Une femme discrète, elle a participé au recueil L’amour au cœur de la vie (Québec Amérique), dans lequel elle a écrit une nouvelle intitulée « 50 minutes ».