Talent Hangi-Bin et Perrine Curé, responsable de la vie militante au Secrétariat national Canada francophone d’Amnistie internationale

« J’ai échappé à la mort, le Québec m’a accueilli ! »

Par Martine-laval

Amnistie internationale Saint-Jérôme

Martine Laval, collaboration spéciale

C’est sur ce propos que débute la conférence de Talent Hangi-Bin, alors qu’il exprime sa reconnaissance au Québec qui lui a permis en 2003, d’échapper à la mort certaine dans son Congo natal. Depuis, avec l’aide d’Aministie Internationale Canada francophone, il n’a de cesse de tenter de venir en aide à son peuple qui vit une grave  et cruelle crise humanitaire.

Le 15 février dernier, à la Vieille Gare de Saint-Jérôme, Aministie Internationale Canada francophone, par le biais de son groupe local de Saint-Jérôme co-fondé et dirigé par Suzanne Chénier il y aura 40 ans en 2019, permettait au défenseur des droits humains Talent Hangi-Bin de raconter l’histoire dramatique qu’il a dû fuir urgemment, question de vie ou de mort.

Par le biais de son témoignage, il aide à comprendre le drame qui se joue depuis 21 ans en République démocratique du Congo et à laquelle nous contribuons tous indirectement en ne contestant pas la passivité de nos gouvernements. C’est en lançant un cri du cœur, dont l’écho ne résonne pas jusqu’à maintenant, qu’il fait appel à la population à travers ses conférences pour tenter de créer au sein des instances politiques, une volonté qui permettra de changer la donne du gouvernement corrompu jusqu’à l’os de son pays. Il demande notre aide en alimentant notre conscience des réalités dont personne ne parle.

Activiste international des droits de la personne, ex-animateur à la radio de son pays, Talent Hangi-Bin s’est permis d’exprimer ouvertement les mauvaises, voire cruelles pratiques de son pays envers son propre peuple pour satisfaire les pays occidentaux desquels ils dépendent pour exploiter leurs richesses. Les « minerais de sang », comme on les nomme désormais, entraînent une exploitation inconsidérée, abusive et sanglante de toute personne qui les extrait, enfants compris, pour obtenir une production ne suffisant jamais aux besoins des multinationales toujours plus en demande.

« Le gouvernement congolais n’a pas de compte à rendre à son peuple (!), raconte l’activiste, mais il a des patrons occidentaux assoiffés qui soutiennent les dictateurs dirigeants qui ne veulent surtout pas que l’on dénonce les violations des droits de l’homme dans leur propre pays. Regarder nos dirigeants serrer les mains tachées du sang de leur peuple de ces dictateurs sans scrupules, au nom de l’économie, et ne pas lever le petit doigt pour s’en offenser nous rend complice! Nous devons nous soulever et exiger que les droits de l’homme les plus élémentaires soient respectés. La raison de l’économie ne justifie en rien de bafouer et maltraiter l’Humain. Il faut comprendre que nos « jouets électroniques », nos vêtements, nos besoins matériels abusifs ont le goût du sang, et qu’en continuant d’acheter de façon aussi irresponsable, nous participons à l’exploitation meurtrière des peuples de cette planète que l’on a démunis pour abuser de leur énergie physique au labeur. »

Suzanne Chénier: co-fondatrice et présidente du groupe d’Amnistie internationale St-Jérôme/Laurentides.

Notre passivité contribue à la guerre, à la misère et au calvaire des autres. Talent Hangi-Bin, loin de son pays et en sécurité, ne fermera pas les yeux et ne tournera pas le dos aux siens. Il poursuivra sa quête en dénonçant l’inacceptable et en espérant trouver le soutien d’un peuple qui se dit ouvert et sensible à la condition des autres.

www.amnistie.ca

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