Anxiété et stress : Ouvrir la discussion dans les écoles

Par Ève Ménard

La campagne Respire. Laisse pas ton stress avoir le dernier mot, qui vise à sensibiliser les jeunes, leurs parents et leurs intervenants aux questions touchant à l’anxiété et au stress, entame sa 5e édition.

Cette année, deux nouveautés s’ajoutent à la campagne. D’abord, il y a le concours Deviens créateur.trice de contenu d’un jour ! qui s’adresse aux jeunes de 13 à 17 ans dans les Laurentides. Ceux qui y participent courent la chance de créer une capsule vidéo abordant l’anxiété et le stress avec la créatrice de contenu Claudie Mercier.

La campagne a également créé un tout nouveau calendrier d’animation qui a été envoyé à toutes les écoles primaires et secondaires de la région, indique Nadia Dahman, présidente de la Fondation André-Boudreau qui chapeaute la campagne en collaboration avec le CISSS des Laurentides. Ce calendrier propose des outils et des capsules humoristiques pour aider le personnel scolaire à amorcer des discussions sur le stress, l’anxiété et les saines habitudes de vie avec les élèves, à différentes périodes de l’année.

Parler d’anxiété de manière ludique

Pour une 4e année consécutive, la campagne s’associe avec Claudie Mercier. La créatrice de contenu a déjà l’habitude d’utiliser ses plateformes pour parler de son trouble d’anxiété généralisé et des enjeux associés à la santé mentale. Elle n’a d’ailleurs pas hésité une seule seconde lorsque la campagne Respire l’a approchée la première fois. « Quand j’étais jeune, je ne savais pas trop comment vivre avec les symptômes que j’avais. Je n’étais pas capable de bien gérer mon anxiété. J’ai trouvé que c’était une campagne tellement importante », souligne-t-elle.

La créatrice de contenu Claudie Mercier est l’ambassadrice de la campagne Respire. Laisse pas ton stress avoir le dernier mot (Crédit photo: Marie-Eve Levesque).

Outre le concours et le calendrier d’animation, la campagne se déploie de différentes manières. Entre autres, son site web regorge d’outils, de ressources et d’informations qui s’adressent autant aux jeunes du primaire et du secondaire, qu’aux parents et aux intervenants. La campagne diffuse également des capsules vidéos humoristiques à propos de l’anxiété et de la santé mentale sur ses réseaux sociaux et sur son site internet, ce qui plaît beaucoup à Claude Mercier.

« Ce sont des capsules ludiques qui visent somme toute à sensibiliser. Mais je ne voulais pas qu’on parle d’anxiété de manière négative. Je voulais qu’on le fasse de manière à ce que les jeunes puissent écouter les vidéos et se dire : « J’ai été dans cette situation-là, je vais aller chercher les ressources et les outils nécessaires pour aller mieux » », explique la créatrice de contenu. Le ton de la campagne est tout sauf moralisateur ou dramatique.

Donner la parole aux jeunes

La mission principale de cette 5e édition est de donner la parole aux jeunes des Laurentides pour qu’ils s’expriment sur leur santé mentale. C’est notamment ce que propose le nouveau concours.

Aussi, pour la première fois depuis 2019, les jeunes ont été sondés directement pour connaître leur opinion sur le contenu de la campagne et leurs préoccupations, explique Nadia Dahman. « C’était encore et toujours l’anxiété. C’est le sujet auquel ils s’identifient le plus », souligne la présidente au sujet du sondage. Ça demeure donc une des préoccupations principales des jeunes.

La campagne s’inspire aussi de leurs réponses pour développer ses outils et ses capsules. « On a vraiment à cœur ce que les jeunes nous disent. On ne se fie pas juste à nous, on demande aux jeunes. Qu’est-ce qui vous stresse, qu’est-ce qui vous rend anxieux ou anxieuse ? On crée des capsules selon ce qui les préoccupent vraiment pour qu’ils se sentent moins seuls dans leurs préoccupations », explique Claudie Mercier.

Se sentir moins seul

Il y a quelques années à peine, on parlait très peu d’anxiété, se souvient Claudie. « Quand j’avais 15 ou 16 ans, je vivais beaucoup d’anxiété à l’intérieur. Je ne l’extériorisais pas du tout, parce que j’étais gênée que les gens me disent : “Ce n’est rien, ça va bien aller, ne t’inquiète pas”. Je me sentais un peu jugée dans mes symptômes », raconte la créatrice de contenu.

Aujourd’hui, elle sent beaucoup plus d’ouverture. « Les jeunes sont tellement allumés. Ils sont capables de mettre en mots les émotions qu’ils vivent. Ce sont des campagnes comme ça qui leur permettent d’être vraiment eux-mêmes et de ne pas se sentir jugés. Peut-être aussi que des personnalités publiques qu’ils aiment en parlent, et ils se sentent moins seuls. »


La santé mentale en chiffres

Au secondaire, 37 % des jeunes rapportent des symptômes modérés à sévères d’anxiété ou de dépression. Au cégep et à l’université, cette proportion atteint 52 %. La santé mentale des jeunes filles est particulièrement préoccupante, alors que 52 % des filles au secondaire et 56 % des filles au cégep et à l’université rapportent des symptômes d’anxiété ou de dépression.

Source : Enquête sur la santé psychologique des 12-25 ans (2023) dans les régions des Laurentides, de l’Estrie, de la Mauricie-Centre-du-Québec et de la Montérégie.


Pour participer au concours

Le concours s’adresse aux jeunes de 13 à 17 ans dans les Laurentides. Pour participer, il faut remplir un formulaire sur le site web tuaslederniermot.com et envoyer une vidéo dans laquelle les participants expliquent pourquoi ils aimeraient remporter le concours. Au terme de celui-ci, trois jeunes seront sélectionnés pour participer à la création de trois capsules vidéos. Ils seront impliqués tout au long du processus de création et pourront même jouer des personnages avec Claudie Mercier. Vous avez jusqu’au 1er décembre pour vous inscrire.

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