Photo : Émilie Lapointe

Théâtre : Le dîner de cons fait toujours recette

Par Joëlle Currat

La pièce Le dîner de cons sera présentée au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme le 9 mai. Au menu : répliques hilarantes et distribution hors pair.

Qui ne connaît pas le fim Le dîner de cons sorti en 1998 avec Jacques Villeret et Thierry Lhermitte dans les rôles principaux. À sa sortie, ce film remporte un immense succès au box-office et obtient plusieurs récompenses. Il a même fait l’objet de remakes aux États-Unis, en Espagne et en Inde. Ce long métrage est tiré d’une pièce créée en 1993 et jouée depuis dans toute la Francophonie. Elle a été présentée à plusieurs reprises et avec différents comédiens au Québec dans la dernière décennie.

Dans cette mouture, c’est Laurent Paquin qui joue le rôle de François Pignon, l’imbécile de service, et Normand d’Amour, celui de Pierre Brochant, le vilain organisateur du dîner. On en parle avec l’humoriste qui jubile de prononcer les répliques drôles et pleines de finesse de cette pièce présentée en tournée dans tout le Québec ce printemps.

J.C. : Je suppose que vous aviez vu le film et connaissiez déjà la pièce avant de la jouer ?

L.P. : Oui, c’est un grand classique. Et si je tombe dessus par hasard à la télévision, c’est sûr que je vais l’écouter jusqu’à la fin. Je ne m’en lasse pas !

C’est une pièce classique du répertoire français. Est-ce que certaines expressions de la pièce originale ont été modifiées pour les adapter au public québécois ?

L’adaptation respecte le plus possible la version originale mais les références ont été modifiées de façon à ce qu’on puisse croire que l’histoire se passe à Montréal. Pierre Brochant est devenu le patron d’une maison d’édition québécoise et le personnage de François Pignon est un fan des Canadiens, par exemple.

À votre avis pour quelles raisons cette pièce remporte-t-elle encore autant de succès aujourd’hui ?

Je pense que le texte de Francis Veber est un bijou. Il est extrêmement bien écrit et tous les revirements de situation sont bien orchestrés. L’auteur a aussi réussi à rendre tous les personnages sympathiques. On aime François Pignon même s’il est con, et on finit par avoir de l’empathie pour le personnage antipathique de Pierre Brochant. Tous les personnages sont attachants et c’est un tour de force !

Pourtant la situation mise en scène dans la pièce est très représentative des moeurs et de la culture française. Se moquer de quelqu’un ouvertement…

Je crois que les Québécois y voient d’autres éléments, comme la revanche du faible, par exemple. L’histoire d’un pauvre type qui est ridiculisé par quelqu’un qui finalement se retrouve en difficulté et souffre à son tour revêt une portée universelle. On aime bien les arroseurs arrosés !

Partout où la pièce est présentée, on salue l’excellence de votre interprétation. Quelles sont les qualités qu’il faut posséder en tant que comédien pour jouer un imbécile ?

Il faut le plus possible être vrai, être sincère. Il ne faut pas surjouer la stupidité ou la caricaturer. Mon personnage est réellement passionné par les maquettes fabriquées avec des allumettes et il en devient touchant. En fait, sa femme l’a quitté il y a plusieurs années et il ne s’en est jamais vraiment remis. Il essaie d’oublier cet épisode malheureux en se concentrant sur son hobby. Il y a une tristesse chez cet individu qui doit transparaître au travers des gaffes et des situations cocasses.

En tant qu’humoriste, vous êtes habitué à vous produire seul sur scène. Qu’est-ce que vous appréciez dans le fait de jouer à plusieurs ?

J’adore mon métier mais j’aime aussi beaucoup jouer avec d’autres comédiens. Et puis les « rides de char » sont moins plates quand on rentre à la maison le soir. Selon moi, c’est ce qu’il y a de plus triste dans le métier d’humoriste : quand on rentre chez soi et qu’on est tout seul dans l’auto. Quand on joue dans une pièce, on partage avec d’autres le stress, les joies, le succès et le plaisir !


Un souper presque parfait !

Chaque semaine, Pierre Brochant (Normand D’Amour) et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui a trouvé le plus spectaculaire est déclaré vainqueur. Un soir, Brochant exulte car il a déniché la perle rare, un con de classe mondiale, François Pignon (Laurent Paquin), fonctionnaire au ministère des Finances et passionné de maquettes fabriquées avec des allumettes. Ce qu’il ignore, c’est que Pignon est passé maître dans l’art de déclencher des catastrophes.

À mettre à l’agenda

Quoi : La pièce Le dîner de cons

Où : Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme

Quand : 9 mai à 20 h

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