(Photo : Bernard Norbert)
Création de Francine Vandelac (1970).
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Francine Vandelac : Le tricot à travers le temps

Par Marie-Catherine Goudreau

Francine Vandelac fera l’objet d’une exposition à Repentigny cet automne, sous le thème Tricoté serré : parcours d’une vie entremaillée. La créatrice de mode qui réside désormais à Piedmont s’est fait connaître dans la province et aux États-Unis pour sa manière innovante de travailler le tricot.

Francine Vandelac réside à Piedmont. (Photo : Denis Bergeron)

« À l’automne 2019, j’avais fait un rêve que j’exposais dans cette salle », raconte Francine. Elle connaissait bien le centre d’art Diane-Dufresne à Repentigny, la ville où elle a grandit. L’exposition présentera ses 56 années de carrière et exposera des morceaux de collections des années 1960-70, ainsi que certains conçus spécialement pour l’occasion.

« Décloisonner la maille de l’économie domestique » 

Chemisiers, robes, manteaux et maillots de bain en tricot, Francine Vandelac a permis de « décloisonner la maille de l’économie domestique à laquelle celle-ci est longtemps restée associée », peut-on lire dans le communiqué. « Ça fait longtemps que le tricot existe, mais jusqu’au début des années 60, on ne pouvait pas voir de tels vêtements de mode en tricot », explique Mme Vandelac.

« Dans les années 1960-70, la femme s’est dépouillée de ses préjugées. Tout devenait permis, du point de vue de la mode et à tous les points de vue. J’ai vécu ça ! Cette effervescence que je ne retrouve plus », dit-elle. La créatrice est d’ailleurs considérée comme une « pionnière de l’entrepreneuriat québécois au féminin ».

Le tricot haut de gamme

Une création de Francine Vandelac (1968).

L’artiste a choisi de travailler avec le tricot, comme sa mère avait toujours tricoté. « Tous les vêtements que je portais, ma mère les avait fait », souligne Mme Vandelac. « La texture du tricot me parlait beaucoup. La façon dont ça tombait sur le corps, sans contraintes de tissu rigide. J’ai alors décidé de me lancer en mode. »

« Jusqu’à ce moment, la maille, c’était nos grands-mères. J’avais envie de prendre ces techniques et en faire quelque chose de différent, de plus à la mode, de redonner au tricot ses notes de noblesse », rapporte celle qui vit dans les Laurentides depuis près de 40 ans. Au début des années 1970, elle a commencé à vendre ses morceaux à des boutiques haut de gamme, ce qui lui a ouvert les portes au marché américain.

« Cette mode peut nous caractériser. On vit dans un pays froid, c’est important d’être bien emmitouflé ! »

– Francine Vandelac

Le cercle de la mode

Avec la pandémie, plusieurs se sont remis à tricoter. On voit plusieurs compagnies de vêtements utiliser la maille pour créer des morceaux. Selon Mme Vandelac, la mode est « un éternel recommencement ». « On retrouve les mêmes looks, mais on le réadapte à la mode d’aujourd’hui », souligne-t-elle.

Est-ce que Francine Vandelac crée encore des vêtements au tricot ? « J’en fais sur demande, surtout pour ma fille qui adore porter mes vêtements ! J’ai aussi fait quelques pièces pour l’exposition », souligne-t-elle.


Le centre d’art Diane-Dufresne de Repentigny présente du 8 novembre 2022 au 12 février 2023, une exposition sur le parcours de la créatrice de mode Francine Vandelac. L’exposition a été conçue sous le commissariat du chercheur et chargé de cours en patrimoine de la mode, Philippe Denis Ph.D.

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