(Crédit photo : Julie Hamelin, Présidente Acroski Laurentides)
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Rampes d’eau: Élancez-vous auprès des athlètes

Par Guillaume Marchal

Difficile de s’entraîner l’été au ski acrobatique. La neige se retire pour laisser place au gazon. Il existe néanmoins une solution. En effet, les athlètes d’ici peuvent bénéficier des rampes d’eau situées à Saint-Hippolyte. Pour exécuter leurs sauts freestyle, des sortes de tapis humidifiés permettent aux sportifs de s’élancer depuis un dénivelé. À défaut d’atterrir dans la poudreuse, un lac artificiel leur serre de coussin géant. 

« Les rampes d’eau sont un trésor pour le ski acrobatique dans la région des Laurentides. Grâce au site, les athlètes de la région peuvent affiner et préparer leurs sauts », affirme Josée Charbonneau, directrice d’Acroski Laurentides. 

Rampes d'eau.

(Crédit photo : Julie Hamelin, Présidente Acroski Laurentides)

Depuis maintenant un an, la Ville de Saint-Hippolyte est propriétaire du terrain. L’organisme Acroski Laurentides s’occupe de gérer toute la partie logistique. Seuls les athlètes inscrits à un organisme sportif de ski acrobatique reconnu et ayant une carte de membre au site peuvent s’y présenter. 

« On vit grâce aux dons et aux participations financières des sportifs », explique la directrice.

Josée Charbonneau est aussi une ancienne athlète olympique de ski acrobatique. Elle a notamment participé aux J-O japonais de 1998 à Nagano. À 50 ans, elle donne désormais des cours aux skieurs « élites » de la région laurentienne.

Passage incontournable

« Les rampes d’eau sont un point de passage incontournable pour les skieurs acrobatiques. Avant de lancer des figures, les athlètes doivent ‘’qualifier ‘’ leurs sauts. Cela passe par un entraînement à la  trampoline, pour avoir un premier ressenti aérodynamique. Ensuite, ils vont devoir valider leur acrobatie sur les rampes d’eau. Par exemple, re-plaquer proprement un back flip une cinquantaine de fois. La dernière étape, c’est de s’élancer sur la neige », explique Josée Charbonneau.

L’infrastructure qui élève les athlètes à une dizaine de pieds du sol, est faite de bois et de clous. Les griminis [tapis humides] recouvrent la courbe et sont arrosés grâce à un système de pompe. De plus, l’eau est directement puisée dans le lac situé en bas de la rampe. L’angle des courbes n’est pas choisi au hasard. Il doit être fidèle aux normes établies par la commission du ski freestyle canadien. « Chaque discipline nécessite une rampe différente. Par exemple, pour les sauts inversés [lorsque le skieur exécute une ou plusieurs rotations sur lui-même], la bosse est vraiment rude », développe la directrice. 

Première rampe d’eau laurentienne

Les rampes d’eau de Saint-Hippolyte existent depuis plus d’une quarantaine d’années. « Je me rappelle, je m’y entraînais déjà étant plus jeune », se souvient Josée Charbonneau. Avant la création du complexe sportif, les skieurs souhaitant s’entraîner devaient aller jusqu’à Québec. « La famille Laroche avait construit dans sa propriété son propre parc d’entraînement. Elle était très gentille et laissait les athlètes pratiquer. Cependant, c’était très coûteux et long pour les sportifs Laurentien d’aller sauter aussi loin », explique la directrice d’Acroski Laurentides.

« Sans le site de Saint-Hippolyte, les skieurs laurentiens ne pourraient pas progresser autant. Lors d’une session aux rampes d’eau, les adhérents peuvent exécuter jusqu’à 25 sauts. Rendu à l’été, ça fait comme 600 sauts par sportif. Lorsqu’il arrive sur la neige en hiver, la plupart d’entre eux ont déjà qualifié leur saut et sont échauffés pour entamer la saison. La construction, et l’entretien des rampes est essentiel pour le rayonnement du ski acrobatique dans la région », conclue l’ancienne sportive olympique.

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