Photo : CISSS des Laurentides

Transport en hémodialyse : Les syndicats dénoncent des augmentations irréalistes

Par Luc Robert

Le Conseil central des Laurentides – CSN accuse le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides de vouloir implanter des augmentations des coûts de transport des patients recevant des soins en hémodialyse en « les multipliant par dix ».

Selon les infos qui ont fuité, environ 130 patients ne seraient plus admissibles au tarif fixe de 4 $ par transport et devraient parfois même débourser plus de 300 $ pour chacune de leurs séances de traitement.

« Les patients qui reçoivent des traitements en hémodialyse ne sont pas tous autonomes et leur condition ne leur permet pas de se déplacer sans aide », déplore Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides – CSN. « Par le fait même, ignorer la capacité de se déplacer des patients revient à risquer de les priver de leur soin de santé », a-t-elle plaidé.

Pour sa part, le CISSS des Laurentides explique que les demandes ont explosé. « En raison de la hausse des demandes et des coûts de transport, nous avons dû revoir les modalités de remboursement du transport en hémodialyse. Le remboursement tient désormais compte de la capacité de payer de chaque personne, ainsi que des alternatives disponibles pour chacun. Les 134 personnes concernées sont rencontrées individuellement, pour trouver avec elles des solutions à leur situation. Une lettre leur a été transmise afin de leur démontrer l’augmentation des coûts associés à leur transport et de trouver avec eux des alternatives moins coûteuses. Par conséquent, ces personnes n’auront pas à assumer ces coûts importants, sauf si elles souhaitent maintenir leur mode de transport actuel », a détaillé Mme Julie Lemieux-Côté, pour l’équipe de la Direction des communications et des affaires corporatives du CISSS des Laurentides.

« Dans le cadre de ces rencontres individuelles avec les personnes concernées, notre équipe est à la recherche des meilleures solutions, selon chaque situation. Des services de transport par bénévoles, de transport collectif ou de transport adapté figurent parmi les avenues à considérer. Soyez assuré que personne ne sera laissé sans solution. Par ailleurs, ce changement ne touche en rien la qualité des soins, qui demeure notre priorité », a estimé Mme Lemieux-Côté.

Des questions

Selon l’union syndicale, l’éventuelle mesure de hausse soulève aussi les questions suivantes : quelles autres restrictions budgétaires sont prévues  ? Va-t-on s’attaquer, par exemple, au transport adapté en santé mentale ? « Le niveau des soins ne peut être tributaire de la situation financière. Ce serait une autre brèche dans l’universalité du système », a questionné le CCL-CSN dans sa missive.

« Le CISSS semble avoir procédé récemment à la compartimentation de certaines directions, ajoutant ainsi du personnel cadre. La population est en droit de s’attendre à un plan cohérent qui n’affecte pas les services », a estimé Dominic Presseault, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux (STTLSSS) – CSN.

« L’application de telles décisions doit également se faire humainement pour les patients et les employé(e)s et non pas en faisant porter à d’autres le fardeau d’annoncer de mauvaises nouvelles », ont renchéri les représentants syndicaux.

« Le CISSS des Laurentides gère un budget annuel de près de 2 milliards de dollars. De ce montant, il semblerait que 3 millions soient octroyés pour ces transports. Il semble aussi que les compressions exigées par le gouvernement de la CAQ soient à l’origine de cette mesure, avec des calculs basés sur la performance du CISSS. Ce même gouvernement qui a dilapidé des fonds publics dans des projets mal évalués et surveillés, et qui s’apprête encore à le faire », a achevé le Conseil central des Laurentides – CSN, dans son communiqué.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *