(Photo : France Poirier)
Le maire Stéphane Maher a témoigné à son procès.
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La première journée du procès de Stéphane Maher

Par France Poirier

Lundi matin, on assistait au début du procès du maire Stéphane Maher accusé sur deux chefs d’accusation en vertu de la Loi électorale en lien avec les élections municipales de 2017.

Le maire de Saint-Jérôme est accusé par le Directeur général des élections du Québec pour malversation électorale en proposant des emplois aux candidats Mario Fauteux et André Marion, en échange du retrait de leurs candidatures à l’élection municipale de 2017.

C’est Mario Fauteux qui était le premier témoin à la barre, celui-là même qui a enregistré une conversation entre lui et le maire qui a mené à ces accusations. Par ailleurs, c’est justement cet enregistrement qui est au cœur de cette première journée. La juge Maria Albanese devra décider si cet enregistrement pourra être admis, c’est l’étape du voir-dire.

Ainsi, les procureurs ont adressé leurs questions au témoin dans le cadre de cette procédure. Les procureurs du DGEQ, Me Geneviève Lemay, accompagnée de Me Corinne Fournier, ont interrogé le témoin sur les raisons qui l’ont mené à la politique municipale et celui-ci a relaté ses expériences comme organisateur d’élection au niveau provincial. Par ailleurs, la juge a dû demander aux procureurs de recentrer leur témoin afin qu’il réponde uniquement à la question qui lui était demandée. D’ailleurs, Me Robert Brunet, avocat de Stéphane Maher, s’est objecté à quelques reprises alors que le témoin énonçait des suppositions ou parlait pour d’autres personnes. La juge lui a rappelé de répondre aux questions et uniquement de parler en son nom. Elle a même ajourné quelques minutes pour permettre aux procureurs de la poursuite de parler avec leur témoin.

Admissibilité de l’enregistrement

Selon Me Brunet, quand on a un enregistrement, on doit remettre une copie rapidement. Or, il dit avoir eu connaissance de cet enregistrement 18 mois plus tard. Mario Fauteux a enregistré le maire Maher le 6 octobre 2017, journée de la fermeture des candidatures pour l’élection municipale de novembre 2017. Selon Me Brunet, on compte 72 inaudibles dans l’enregistrement. Pour lui, il ne s’agit pas d’un enregistrement fiable, ni valable.

Quant à la partie adverse, la procureure au dossier soutient tout à fait le contraire et que le document est très clair. On y entend le maire Maher offrir un emploi à monsieur Fauteux en ajoutant « c’est moi qui décide ». Me Lemay soutient que la juge pourra réécouter l’enregistrement comme il a été entendu à la cour et que le téléphone a été déposé comme pièce.

On a aussi entendu deux enquêteurs du DGEQ venir témoigner. Éric Pelletier et Jacques Labbé ont tour à tour dit sous serment que l’enregistrement n’avait pas été retouché, que c’était le document original.

La juge a entendu les deux parties plaider, l’un pour l’admission de l’enregistrement et l’autre pour l’inadmissibilité, qui est au cœur de ce procès. Mardi, on devrait entendre les conseillers Gilles Robert et Benoit Beaulieu. Ils ont été identifiés par Mario Fauteux comme étant présent lors de la rencontre avec le maire, qui avait été enregistrée. Le conseiller André Marion est aussi au nombre des témoins.

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