(Photo : Étienne Robidoux)
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Poêles à bois : pas de fumée sans feu

Par Journal-le-nord

L’automne, les feux de foyer ou les poêles à bois reprennent du service. Malgré les avancées technologiques, le chauffage au bois résidentiel est la principale source de particules fines provenant des activités humaines au Québec.

« Le chauffage au bois peut être écologique, mais ne l’est pas nécessairement. Tout dépend de comment on l’utilise », croit André Bélisle, président de l’Association Québécoise de Lutte contre la Pollution Atmosphérique (AQLPA).

La combustion du bois relâche plusieurs contaminants dans l’atmosphère, dont le monoxyde de carbone, des particules fines, des oxydes d’azote et des hydrocarbures. Lorsqu’en concentration trop élevée dans l’air, ces contaminants peuvent causer des maux de tête, des nausées, des étourdissements et de l’irritation des yeux et des voies respiratoires.

Un poêle à bois vieux, mal entretenu ou encrassé est plus polluant, explique M. Bélisle. Il faut s’assurer d’avoir une bonne qualité de bois et que celui-ci soit sec, sans quoi le poêle sera plus énergivore. Conserver ses tuyaux en bon état est essentiel pour éviter des fuites à l’intérieur des demeures.

Certification EPA

Depuis 2009, tous les appareils de combustion au bois vendus au Québec doivent obligatoirement être conformes aux normes environnementales de l’Association canadienne de normalisation. Mieux connue sous le nom de norme EPA, cette certification limite l’émission de particules fines à 2,5 grammes à l’heure.

Même des poêles à bois certifié EPA émettent plus de particules fines que les autres systèmes de chauffage domestique, comme ceux fonctionnant au mazout ou au gaz, prévient le Dr Jean-Claude Dessau, médecin-conseil au CISSS des Laurentides. Il remarque toutefois une grande amélioration dans l’efficacité des poêles, qui, dans les décennies antérieures, pouvaient rejeter de 60 à 100 grammes de particules fines par heure.

Au Québec, les particules fines sont principalement générées par le chauffage au bois (43,8 %), l’industrie (39,1 %) et le transport (16,0 %), selon les données du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs datant de 2011.

Un problème seulement dans les grandes métropoles ?

Depuis 2018, tous les foyers et poêles de Montréal doivent obligatoirement respecter une certification pour qu’ils n’émettent pas plus de 2,5 grammes de particules fines à l’heure.

Pour sa part, la Ville de Québec interdira, dès 2026, l’utilisation des poêles à bois non certifiés, à l’exception de ceux d’ambiance ou qui serve à la cuisson. « Le chauffage au bois à la campagne, c’est un charme, mais en ville, c’est un drame », croit le président de l’AQLPA.

Le chauffage résidentiel au bois contribue fortement au smog hivernal, et ce, même dans les Laurentides, avertit Dr Dessau. « On recommande aux gens de ne pas se servir d’un poêle comme système de chauffage ou chauffage d’appoint », dit le médecin-conseil au CISSS des Laurentides, qui préconise un usage récréatif.

Le réchauffement climatique cause davantage d’évaporation, explique M. Bélisle, ce qui cause des dômes d’humidité qui maintiennent les polluants en basse altitude.

Recommandations

Dr Dessau et M. Bélisle recommandent tous deux l’utilisation de granules de bois, généralement plus écoénergétiques et moins polluantes. Les poêles à double combustion (aussi appelé poêle certifié EPA2) sont aussi à privilégier.

On compte trois millions de Québécois atteints de maladies respiratoires, lesquels sont généralement plus affectés par l’air pollué, selon Dominique Massie, directrice générale de l’Association pulmonaire du Québec. C’est ce qui lui fait dire que la combustion au bois devrait être réglementée partout au Québec.

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1 Comment

  1. tony

    les poussières de suie et de fumées de cheminées à bois sont cancérigènes : le benzopyrène (faisant partie des hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP) dans le goudron des poussières de résidus de combustion de carbone (et la fumée des cigarettes !), sont des composés cancérigènes. Le benzopyrène est souvent utilisé pour exprimer l’exposition globale aux HAP dans l’air car il se retrouve habituellement majoritairement adsorbé à des particules aéroportées (d’où le danger des feux de cheminées en particulier) : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique-2/la-prevention-des-risques-professionnels-des-hydrocarbures

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