Maxime Millette est propriétaire de L’atelier 171 à Saint-Sauveur. (Photo: Charlie Mercier)
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L’art de tatouer

Par Guillaume Marchal

Maxime Millette et Marion Bourassa sont tatoueurs au sein de la boutique L’atelier 171, située sur la rue principale à Saint-Sauveur. Depuis plus d’une dizaine d’années, ils sont tous deux professionnels. Avant d’accéder à ce statut, les artistes doivent longuement se familiariser avec la discipline. Rien n’empêche monsieur tout le monde de se lancer dans le monde du tatouage. Mais il est fortement déconseillé d’apprendre seul, au risque de laisser une erreur indélébile sur le corps d’un particulier. 

« Honnêtement, si je ne tatouais pas, je ne sais pas ce que je ferai. » Passionné d’art dès son plus jeune âge, Maxime Millette commence à tatouer « dans sa cuisine ». « Je ne conseille à personne d’apprendre à tatouer en autonomie », prévient l’artiste. D’après lui, il n’y a aucune restriction au Canada dans ce domaine, « n’importe qui peut s’acheter une machine sur eBay et commencer à tatouer ». 

Trouver son mentor

« Il n’y a pas réellement d’école pour tatouer. Il existe des formations, mais pour moi, c’est de l’arnaque », soutient Marion Bourrassa. Les deux artistes dénoncent la rapidité avec laquelle les diplômes sont délivrés et l’augmentation du coût des formations. « Tu paies 3 000 $ pour avoir 30 heures
de cours par semaine, après on te dit : « C’est bon tu peux te lancer » »,
s’exclame la tatoueuse. « Pour pratiquer la profession, il faut réellement prendre le temps d’apprendre avant de se jeter sur les aiguilles », développe Max. Pour cela, il existe une solution : trouver un mentor expérimenté et le suivre pendant une période dans ses tâches quotidiennes.

« Personnellement, j’ai été pendant un an tous les jours avec mon mentor. Tu apprends comment bien monter une station et chaque étape de réalisation », se souvient Marion Bourrassa. « Trouver un mentor est de plus en plus difficile. Depuis 10 ans maintenant, on constate un attrait pour le tatouage. Beaucoup plus de gens veulent se lancer dans ce monde-là. Il y a différents styles de tatouages, il faut arriver à trouver une personne qui aime les mêmes typographies que toi », explique Maxime Millette. 

« On joue avec le sang »

« Un chirurgien doit faire des écoles avant de pratiquer. Il ne se dit pas : « Tiens, je vais m’acheter un scalpel… et commencer à charcuter ! » », s’amuse le propriétaire de l’atelier. L’encre vient se placer entre la deuxième et troisième couche de l’épiderme. « Si tu n’es pas habitué, tu peux laisser couler de l’encre dans la masse graisseuse de la peau. Dans ce cas, la personne va avoir comme une sorte de bleu tout autour de l’endroit où tu auras tatoué », prévient-il. 

L’aiguille du tatoueur traversant la peau, il est important que tout acte soit effectué de manière sécuritaire du point de vue bactérien. « On joue avec le sang. À chaque fois que tu tatoues, tu as une main en contact avec la peau, et une autre totalement saine. Tu ne peux pas te permettre de bâcler le principe de « contamination croisée » », informe l’artiste.

Pour s’entraîner, il existe de fausses peaux en silicone. Certains utilisent même des fruits pour effectuer leurs premiers essais. « J’ai eu la chance d’avoir des potes qui étaient très tatoués et qui me laissaient m’entraîner sur leur corps. Mais malgré ce début un peu plus freestyle, je conseille vivement aux intéressés de suivre un mentor avant de pratiquer », conclut Maxime Millette.

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