(Photo : Courtoisie )
Le film Bonnet D'Hômme sera présenté le 28 avril au FFAVM.
|

FFAVM: Une deuxième édition qui met en valeur les talents de chez nous

Par Ève Ménard

Le Festival de films d’auteurs de Val-Morin (FFAVM) est de retour pour une deuxième édition, du 26 au 29 avril prochains.

L’évènement se tiendra au Théâtre du Marais. Il célèbre la richesse et l’originalité du cinéma international et québécois. Une catégorie dédiée à des cinéastes des Laurentides mettra également en lumière le travail de deux artistes installés dans la région : Philippe Mayrand et Frédéric Barrette.

Black Friday : critique du capitalisme sauvage

Sorti initialement en 2018, le court-métrage Black Friday sera présenté au FFAVM le 28 avril. Écrit par Philippe Mayrand, en collaboration avec Stéphane Moukarzel, le film critique le capitalisme sauvage. Campée dans un magasin de grande surface, l’action est une reconstruction du premier décès survenu pendant le Vendredi Fou. Un homme s’était alors fait piétiner à mort par des consommateurs en ouvrant les portes d’un magasin, au New Jersey. « L’idée originale est venue de moi. À l’époque, je travaillais au Costco. J’ai basé le scénario sur mon expérience et Stéphane [Moukarzel] a vu le potentiel de l’histoire et a voulu la réaliser », explique Philippe Mayrand.

Cinq ans plus tard, cette critique de la société de surconsommation et du capitalisme sauvage demeure autant, sinon plus, pertinente. Il existe d’ailleurs un site qui recense les décès et les blessures survenus pendant le Vendredi Fou : on est aujourd’hui à 17 décès et 125 blessés.

Favoriser l’art engagé

Philippe Mayrand est particulièrement fier de présenter à nouveau le court-métrage au Festival de films d’auteurs de Val-Morin, où il réside aujourd’hui. Depuis ce dernier projet cinématographique, le scénariste se consacre davantage à sa carrière d’écrivain. Il en est à sept livres publiés, dont une série de romans fantastiques engagés, adressés à la jeunesse, ainsi que des récits psychologiques et humoristiques à l’intention des adultes.

Philippe Mayrand possède trois certificats : un en création littéraire, un en écriture scénaristique et un autre en psychologie. Il combine habillement ces expertises pour en faire une carrière. Il croit énormément en la portée sociale de la culture. « Pour moi, l’art est une opportunité de communiquer un message. À notre époque, je ne vois pas vraiment comment on peut éviter la portée sociale. Sinon, l’art devient commercial et ce n’est plus de l’art. Si ce n’est pas engagé, je ne vois pas en quoi c’est connecté avec la réalité », dit-il.

Bonnet d’Hômme : original et indépendant

Le court-métrage signé par Philippe Mayrand sera suivi d’un long-métrage réalisé par Frédéric Barrette. Sa proposition est particulièrement originale : Bonnet D’Hômme suit le quotidien de deux hommes barbus, installés sur une terre isolée dans la campagne française. L’un passe son temps à jouer de l’accordéon et l’autre élève quelques ânes. Pour rompre leur quotidien répétitif, ils décident d’effectuer quelques exercices physiques sous un grand chapiteau.

Ce film, c’est un « self product », explique Frédéric Barrette. Il a tout fait : écriture, réalisation, montage, production. Le réalisateur n’avait aucune équipe technique avec lui lors du tournage : il tenait la caméra et s’occupait du son. C’est seulement par la suite qu’un compositeur musical s’est ajouté au projet. Ce dernier a également fait le mixage sonore.

« C’est vraiment un plaisir pour moi de présenter le film à Val-Morin. On a fait ce film avec peu de budget, il n’y avait pas beaucoup de partenaires et aucun producteur, à part moi et un de comédiens. Le film n’a donc pas beaucoup été vu, alors ça fait plaisir qu’il soit diffusé », indique Frédéric Barrette.

 D’artiste de cirque à réalisateur

Le réalisateur est issu du milieu du cirque. En 2003, il gradue de l’École nationale du cirque à Montréal, puis poursuit sa carrière

Frédéric Barrette est diplômé de l’École nationale du cirque.

à l’international. Il a notamment performé au sein du spectacle Cavalia. Il arrête la tournée lorsqu’il devient père et revient à Montréal. Il entame alors une formation à L’INIS dans le programme Cinéma, profil réalisateur, qu’il termine en 2009.

L’idée à l’origine de son premier long-métrage, Bonnet D’Hômme, lui vient de deux amis, également artistes de cirque. Frédéric Barrette accepte rapidement leur proposition et part tourner en France, chez l’un des comédiens. « On avait une idée de base, une direction, mais c’était aussi très improvisé. On joue dans l’absurde, mais avec une certaine profondeur aussi », explique le réalisateur.

Leurs projets

Philippe Mayrand est dans les dernières étapes de commercialisation d’un jeu de société sur lequel il travaille depuis 3 ans et demi. Si tout se passe bien, le « Jeu des animaux-esprits » devrait être disponible à l’automne.

Il y a quelques années, Frédéric Barrette a fondé une compagnie de production vidéo, Pitorsek. Maintenant qu’il est installé dans les Laurentides depuis 2019, il souhaite développer davantage sa compagnie dans la région, trouver des clients et démarrer de nouveaux projets ici.

 

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *