Épicerie et traiteur : Recevoir à l’italienne avec La Cena
Par France Poirier
La belle histoire de La Cena débute avec la rencontre de Maya Ramacieri et Jean-Olivier Beaucage. Elle étudiait à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et lui, à l’école de boucherie.
La Cena a ouvert ses portes à Montréal en 2013. Puis Maya souhaitait ouvrir un petit comptoir à Piedmont en 2020. « Avec la pandémie, le projet s’est transformé. Pendant trois ans, on s’est retrouvé avec deux boutiques », nous raconte Maya.
En 2023, ils ont décidé de se départir de Montréal. « On a changé nos opérations. À la base, Montréal fournissait Piedmont. Mais avec la pandémie, c’est devenu le contraire. »
Concept convivial
Le concept de départ est d’offrir un lieu de rencontre convivial. « On voulait montrer aux gens qu’il est facile de recevoir avec de bons produits. Ce n’est pas obligé d’être compliqué. On aime accompagner les gens, les conseiller. » Au départ, Maya voulait ouvrir un traiteur et son conjoint voulait faire une boucherie. « On a décidé de combiner les deux et ça a donné un super bon résultat », ajoute fièrement Maya.
Jean-Olivier est boucher, boulanger et cuisinier depuis 20 ans. Maya, elle, est cuisinière et pâtissière. « On essaie d’avoir le plus possible de produits faits maison. De plus, on encourage les produits locaux, mais aussi des produits locaux d’Italie », ajoute Maya.
Le fait d’avoir bâti une clientèle fidèle et de continuer d’offrir des produits maison, malgré la pandémie, est une fierté. « Notre persévérance me rend fière », souligne Maya.
Apporter l’Italie dans les Laurentides
Pour elle, la meilleure façon d’importer des produits, c’est de bien connaître les producteurs. « Ils proviennent de petites entreprises locales, souvent familiales. On a des sauces tomates qui sont faites par un groupe de femmes monoparentales. Elles sont situées aux Pouilles, une région du sud de l’Italie », ajoute-t-elle.
L’huile d’olive, qu’ils importent depuis 20 ans, provient du grand-père qui a démarré l’entreprise familiale et qui a été reprise par son fils avec qui ils sont en communication. Il vient d’avoir un bébé et sa femme travaille aussi dans l’entreprise. « Le produit est emballé comme s’il provenait d’une grande entreprise, mais il ne sont que trois ou quatre qui y travaillent. J’ai l’impression d’apporter l’Italie dans mon entreprise », raconte Maya.
Un sandwich, ça ne change pas le monde. Sauf que…
Le sandwich surnommé Olivier Primeau a changé la vie des propriétaires de La Cena. (Photo: Nordy par Davy Lopez)
Les sandwiches à La Cena sont à découvrir. Le jour où Olivier Primeau, influenceur et homme d’affaires bien connu, a partagé une vidéo après avoir dégusté un sandwich dans une focaccia à La Cena, leur vie a changé. « C’est comme gagner à la loterie », nous raconte Maya. Près de 650 000 personnes le suivent sur Instagram.
Il s’est présenté à La Cena le 30 mars 2024 après une journée de ski au mont Olympia. C’était un samedi vers 15 h 30. Il semble que plusieurs personnes lui avait parlé de l’endroit.
« On venait d’acheter des équipements de pâtisserie en prévision de l’été pour offrir nos sandwiches dans une focaccia. On faisait nos sandwiches dans une baguette. Quand il est venu, en fin de journée, on n’avait plus de baguettes. Je lui ai offert de le faire dans une focaccia puisque ça deviendrait notre sandwich à partir de l’été. Il m’a dit de mettre ce que je voulais dedans. Il est sorti et je l’ai vu faire une vidéo live. Cette vidéo a été vue 800 000 fois ! Je le connaissais, mais je ne savais pas l’impact que ça avait. Je l’ai compris rapidement », raconte-t-elle.
Quelques minutes après la publication d’Olivier, son chum est monté du sous-sol et se demandait ce qui se passait, parce qu’il recevait plein d’alertes sur l’entreprise. Puis, ils ont commencé à voir les autos s’arrêter. Il était 16 h.
« Je n’avais plus de focaccia, je n’étais pas prête à ça ! À cette période, le samedi, on faisait une dizaine de sandwiches au maximum. Ce n’était pas ce qu’on faisait de plus », explique-t-elle.
La Cena est fermée les dimanches, lundis et mardis pour faire la production. C’est ce qui les a sauvés ce week-end-là. La levée de la pâte pour la focaccia prend 72 heures. Ils avaient juste le temps d’en faire beaucoup.
« Des gens que je connaissais m’appelaient et me disaient : “Tu n’es pas prête, tu ne comprends pas ce qui se passe”. Je le croyais plus ou moins. Je travaille beaucoup et je ne suis pas tellement ça sur les réseaux sociaux. Je me suis mise sur le téléphone pour appeler mon fournisseur de jambon. On a chargé la place et le mercredi matin, il y avait une file de personnes qui attendaient pour avoir un sandwich. Je pensais que c’était une joke », se rappelle Maya.
Elle est tellement reconnaissante envers Olivier Primeau. Celui-ci lui a dit qu’il n’avait pas menti. Il avait seulement dit que c’était bon. Et ça n’a jamais arrêté depuis.
Outre la popularité du sandwich qu’on a nommé Olivier Primeau, il y a eu d’autres effets positifs. Les gens ont découvert les autres produits. « En fait, ceux qui ne nous connaissaient pas nous ont découverts. Tout s’est amplifié, pas juste le sandwich. On travaille tellement fort que c’est super. On prend de l’expansion dans toute l’entreprise », souligne Maya.
Agrandissement
L’été, on retrouve une belle terrasse à La Cena. Pour recréer cette ambiance, l’espace sera agrandi de l’intérieur. « On veut plus d’espace pour mettre en valeur nos produits et installer des tables pour que les gens puissent manger les produits sur place. Un peu comme une trattoria en Italie, un style cafétéria. Tu commandes ton sandwich que tu peux manger à l’intérieur et t’approvisionner d’autres produits », ajoute Maya.
Pour les amateurs de produits italiens et de sandwiches, La Cena est un incontournable dans les Laurentides.