(Photo : Émile Dontigny)
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Bienvenue à Nain : Des Laurentiens finalistes au Festival de film d’aventure d’Ottawa

Par Marie-Catherine Goudreau

À travers des bribes de conversation, des entrevues sincères, des prises de vue uniques et des slaloms géants dans ces grandes montagnes, le court-métrage Welcome to Nain nous fait entrer dans la communauté de Nain.

Passionnés de ski et de plein air, quatre amis, Émile Dontigny, Pierre-Olivier Bédard, Thomas Thiery et Olivier Dion, ont quitté les Laurentides en mars 2019. Ils sont partis en direction de Nain, une ville à Nunatsiavut, un territoire inuit dans le nord du Labrador.

Aujourd’hui, leur film Welcome to Nain, qui raconte cette aventure, est finaliste au Festival de films d’aventure d’Ottawa dans la catégorie Aventure et cultures indigènes. Il est réalisé par Émile Dontigny, originaire de Sainte-Adèle.

Après plusieurs mois de préparation, une longue liste d’objectifs guidait leur périple de 3 semaines, dont celui de skier le couloir noir de Brave Mountain (Bishop’s Mitre) dans les monts Kaumajet. Une ligne qui fait rêver bien des skieurs avec son 1000 mètres de dénivelé et pour son paysage incroyable.

Bishop’s Mitre | Montagnes de Kaumajet. Photo : Wikipédia

Produit par Estski, basé à Saint-Adolphe-d’Howard, le court-métrage d’une vingtaine de minutes nous amène dans une communauté inuite et nous fait rencontrer des personnes attachantes, mais surtout attachées à leur territoire.

« Ce qu’on retient de cette expérience, c’est que les gens qui vivent à Nain sont des gens bien normaux, comme nous. Ils étaient super sympathiques et intéressés à ce que nous venions faire », témoigne Pierre-Olivier, un des skieurs.

Lorsqu’ils sont arrivés à destination, la personne avec qui ils avaient planifié leur voyage était coincée à l’extérieur de la ville. Ils ont dû trouver un plan B, mais surtout des personnes prêtes à les accompagner dans leurs péripéties.

« Pour atteindre cette mystérieuse ligne, il faut que les étoiles soient alignées. Ce n’était pas notre cas, malheureusement. Il y avait le risque des ours polaires ou de la glace qui aurait pu se casser sous nos pieds. Les gens de la communauté ne voulaient pas prendre les risques de nous accompagner », explique Pierre-Olivier Bédard.

Photo : Émile Dontigny

Changements climatiques

Le film nous fait aussi réaliser l’ampleur des effets des changements climatiques sur les communautés du nord du Canada. Les températures sont imprévisibles et parfois inversées. La banquise est plus instable et cela affecte les déplacements entre les communautés durant l’hiver. « S’il y a des personnes au Sud qui doutent que les changements climatiques existent ; venez vivre dans le nord un moment. Vous allez voir les effets, physiques et mentaux, sur nos communautés », témoigne un des habitants de Nain.

Grâce à Joey Angnatok, rencontré au centre de recherche scientifique de Nain, ils ont au moins pu réaliser leur deuxième objectif : skier le canyon Fraser. Malgré la nuitée dans la tente sous les -30°C, les vents intenses et la glace sous leurs pieds, ils ont pu skier avec des paysages imprenables sur les montagnes de l’Est canadien.

Même si les quatre amis ont fait face à beaucoup d’imprévus et n’ont pas suivi leur plan initial, ils ont vécu d’autres expériences et rencontres enrichissantes. Comme quoi il est difficile de suivre son plan lors d’un voyage, mais qu’il faut parfois faire confiance à ce que la vie nous apporte en chemin.

Le quatuor a skié avec ces deux jeunes planchistes lors du voyage. Photo : Émile Dontigny

Ces rencontres leur ont permis d’en apprendre plus sur le mode de vie dans ces territoires nordiques. Comme ces quatre jeunes planchistes qui ont découvert le sport et le pratiquent maintenant tout l’hiver. Cet extrait du film révèle pourquoi il n’est pas nécessaire d’avoir les marques, les dernières technologies, pour avoir du plaisir à dévaler les pistes. Seulement une planche.

« Leur relation avec le sport est différente. Ça prend beaucoup de volonté. Nous, dans les Laurentides, nous avons accès si facilement à des stations de ski. Les personnes là-bas montent à pied dans les montagnes autour du village, sans vraiment d’équipements de hors-piste, pas de raquettes. J’étais impressionné ! », raconte Émile, celui qui a passé le voyage derrière la caméra.

Il sera possible de visionner Welcome to Nain, lors d’une conférence organisée par Estki le 19 novembre à 19h30 (offert aux membres seulement).

Émile Dontigny est le réalisateur du film Welcome to Nain. Il vit à Sainte-Adèle depuis sa jeunesse. Photo : Émile Dontigny

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