(Photo : Courtoisie)
Des solutions inusités plaisent aux employés de l’Auberge du Lac Morency, dont au sommelier diplômé de l’EHDL, Félix Peloquin.
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De la main d’oeuvre très expérimentée mêlée à une jeunesse soucieuse d’apprendre

Par Luc Robert

Malgré les nombreuses embûches rencontrées en cours de pandémie, plusieurs dirigeants de restaurants de la région multiplient les innovations et permettent de maintenir leur établissement ouvert, tout en satisfaisant leurs employés.

C’est le cas à l’Auberge du lac Morency de Saint- Hippolyte, où le directeur général François Péloquin a lui-même mis la main à la pâte pour permettre à son personnel de souffler un peu.

« Pour garder mon personnel de cuisine, mon sommelier et mes serveurs heureux, j’ai décidé d’enfiler moi-même le tablier de cuisinier et de devenir préposé au BBQ extérieur. Je n’ai encore empoisonné personne (grands rires) et les gens sont bien contents. Je n’ai pas eu le choix de trouver des solutions originales, car on manque de personnel. On aurait pu fermer le resto et permettre aux gens qui séjournent chez nous de découvrir d’autres tables du secteur, mais il fallait aussi penser à garder notre personnel à l’auberge. En demeurant ouvert tout l’été, sauf pendant deux jours, on a permis entre autres aux serveurs de garder un niveau appréciable de pourboires », a confié M. Péloquin entre deux tâches.

À l’établissement touristique de 126 chambres du Lac Morency, une vingtaine de personnes additionnelles seraient requises pour combler le boulot.

« Tout comme plusieurs établissements de la région, on était déjà en pénurie de personnel avant la pandémie. Cette dernière a juste empiré la situation. Heureusement, on a des jeunes qui ont du coeur au ventre et qui apprennent vite. Quand j’en vois à 16 ans venir s’occuper de faire les chambres, un des emplois les plus difficiles de l’industrie, je leur lève mon chapeau. On a même un jeune plongeur de 14 ans et deux autres serveuses de cet âge attitrées aux déjeuners. Il en reste, des jeunes qui veulent apprendre et aider. »

Le directeur général a mis de l’avant divers trucs pour garder son personnel motivé.

« J’ai amorcé des tirages parmi le personnel. Que ce soit pour des bons d’essence ou de rabais d’épicerie. Ça leur fait plaisir d’avoir ces petites attentions additionnelles. Les gens blâment trop vite la PCU comme seul facteur de pénurie d’employés. Il y en a qui cherchent simplement des horaires plus stables ou des emplois mieux rémunérés. Mais il y a plus qu’un facteur qui explique la rare relève. »

Alternance

Alors qu’on apprenait le 16 août que le restaurant Lezvos de Saint-Sauveur fermait temporairement ses portes, jusqu’à mardi dernier, en raison d’un manque d’employés, un autre, comme le restaurant Mikes de Saint- Jérôme, a décidé de réduire son horaire d’ouverture, en prenant une pause les lundis et mardis de chaque semaine.

« De la clientèle et des commandes, nous en recevons en masse. C’est plutôt au niveau du personnel que nous fournissons difficilement. Les c.v. sont rares, même si on affiche rechercher des gens. On s’adapte, en élargissant nos recherches de personnel. Par exemple, à mon resto du secteur Saint-Antoine, on fait appel à de l’expérience : nous avons trois aînés, qui ont entre 70 et 75 ans, qui transportent les cabarets et lavent la vaisselle. Ça faisait bizarre au début, mais on a pas de jeunes et les aînés veulent revenir. Nous sommes preneurs », a souligné M. Normand Vezeau, propriétaire du restaurant Mikes de Saint-Jérôme.

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