Vidéo virale : le cri du coeur d’une commerçante
Par France Poirier
Des milliers de personnes ont vu la vidéo virale de Dominique Brais, présidente de Sauterelles et Coccinelles, à Saint-Jérôme. En deux heures, le 7 novembre dernier, son message crève-cœur a été vu par plus de 50 000 personnes et le 10 novembre, on dénombrait 260 000 vues.
Sauterelles et Coccinelles c’est le nom de boutiques spécialisées pour bébés et jeux pour enfants. C’est en larmes que sa propriétaire s’adresse à sa communauté sur les réseaux sociaux. « Ça fait trois semaines que je voulais faire cette vidéo, mais j’en était incapable », lance-t-elle. En entrevue, elle nous a confié qu’elle a mis trois autres semaines avant de la publier.
Une belle dose d’amour
« J’avais une peur bleue de la réaction ? Quand on se livre sur les réseaux sociaux, comme entrepreneure, on ne veut pas semer la controverse. Je voulais sensibiliser les gens à notre réalité. Et puis, la réaction a été incroyable. J’ai reçu de nombreux messages de bienveillance. Ça m’a vraiment fait chaud au cœur, je n’en revenais pas », raconte Dominique.
Une dame lui a écrit qu’elle se préparait à acheter des articles sur Amazon, puis a finalement décidé de les acheter à la boutique de Saint-Jérôme. « On a vu l’impact en fin de semaine. Plusieurs personnes sont venues chercher notre catalogue pour les mettre dans leur commerce », se réjouit-elle.
Beaucoup de fermetures
Dans le secteur du jeu et du jouet, mais surtout des boutiques pour enfants, il y a eu beaucoup de fermetures dans les deux dernières années. « Ça me fait peur pour l’industrie. Est-ce que les gens vont continuer de se déplacer en magasin, étant donné que c’est si facile d’acheter en ligne ? On dirait qu’ils nous oublient, même si ce n’est pas par malice. Ma vidéo c’était un petit cri du cœur pour dire qu’on existe », explique Dominique.
Durant la pandémie avec l’incitation aux achats locaux, son entreprise se portait bien. Puis, ça s’est essoufflé assez rapidement. « On a pensé que c’était notre nouvelle réalité, sans réaliser que si notre chiffre d’affaires avait augmenté de 50 % ou même de 100 %, Amazon et les grandes plateformes de ce monde auraient aussi haussé leurs chiffres d’affaires. Tout de suite après la pandémie, on a vite constaté que les gens ne revenaient pas en boutique. Nous avons dû fermer certaines d’entre elles », se désole l’entrepreneure.
Elle souligne ne pas vouloir devenir comme Amazon. Elle veut juste rester en vie et réussir à bien servir sa clientèle. « On n’a pas besoin de consommer plus pour venir acheter chez Sauterelles et Coccinelles, il faut juste consommer un peu mieux ou différemment. Quand les gens entrent dans mon magasin, ils me parlent de leur besoin et moi, je m’efforce de le combler. Je n’essaie pas de les pousser à consommer. Je ne possède pas une allée avec 112 milles produits en zigzag pour les faire dépenser plus en allant à la caisse », conclut Dominique.