(Photo : Courtoisie )
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UQO : Journée de réflexion sur l’itinérance dans les Laurentides

Par Ève Ménard

Le 5 mai dernier, des chercheurs, des étudiants et des experts régionaux se sont rassemblés pour réfléchir à l’enjeu d’itinérance dans les Laurentides et mettre en commun différentes pratiques.

Cette journée de mobilisation des connaissances s’est tenue à l’UQO, campus de Saint-Jérôme. Plus de 200 personnes ont été invitées à réfléchir sur cette réalité. Des conférences et des ateliers étaient offerts sur place. L’évènement était également accessible en ligne, via la plateforme Zoom.

Répondre à un besoin de concertation  

Dans les Laurentides, l’enjeu d’itinérance a pris de l’ampleur dans les dernières années. C’est ce que constate les experts et les intervenants, sur le terrain. Les besoins ne sont pas non plus les mêmes, entre le sud, le nord ou le centre des Laurentides. Il existe donc une pluralité d’approches et de modèles d’intervention. Également, le paysage communautaire et l’organisation des services évoluent rapidement : « de nouveaux organismes arrivent, d’autres ferment. Il y a aussi un fort taux de roulement dans le domaine de l’intervention en itinérance. Les ponts de communication sont donc toujours à travailler », constate Pierre Pariseau-Legault, professeur à l’UQO et responsable de la programmation scientifique du 5 mai.

Il y avait donc, dans les Laurentides, un désir et un besoin de se parler, de mettre en lumière les solutions efficaces et d’échanger des nouvelles idées, pour lutter contre l’itinérance. L’UQO, en collaboration avec le CISSS des Laurentides, a alors créé cet évènement de concertation et de mobilisation des connaissances.

Relier la théorie à la pratique

Des intervenants issus de différents milieux et de disciplines variées ont été mobilisés, pour l’occasion. « L’itinérance, c’est un problème social et politique. Ça amène aussi des problèmes de santé », explique Monsieur Pariseau-Legault. Des acteurs de tout horizon, concernés par le phénomène, ont été invités : travailleurs sociaux, médecins de famille, sociologues, étudiants, employés du CISSS des Laurentides, responsable d’un projet de logements, etc.

Cette perspective interdisciplinaire a pour objectif de mettre en commun l’expertise universitaire aux savoirs issus du terrain. « La façon dont je conçois le rôle des chercheurs, surtout dans les universités situées dans les régions, c’est de contribuer au développement régional. Il faut faire en sorte que les milieux universitaires soient connectés aux réalités et aux enjeux locaux, qu’ils apportent des réponses à ces situations », souligne Pierre Pariseau-Legault.

Parmi les solutions explorées à travers cette journée de réflexion, il y avait notamment l’accès au logement. La question du non-recours aux services était aussi un thème important : il s’agissait de réfléchir à la manière d’atteindre les personnes qui ne sont pas rejointes par les services offerts ou n’y font pas appel. Il a aussi été question d’approches complémentaires, en lien par exemple avec les enjeux de dépendance.

Encourager la recherche en région

Moins de données et de recherche existent sur l’itinérance dans les régions, contrairement aux centres urbains. Les milieux plus ruraux naviguent pourtant dans un contexte particulier, pour lequel il faut adapter les services. Les réalités sont notamment différentes en matière de superficie, de densité de population ou de développement du transport en commun, remarque Pierre Pariseau-Legault. « On a besoin de plus de données. Il faut encourager la recherche qui se fait dans des zones semi-urbaines ou rurales », ajoute l’enseignant.

Ce dernier espère d’ailleurs que ce genre d’évènement donne envie aux acteurs de se réunir à nouveau, sur une base plus régulière, pour mettre en commun leurs expertises et assurer un suivi des solutions explorées.

 

 

 

 

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