Les photos des 14 étudiantes tuées à la Polytechniques déposées en cercle autour des bougies.
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Polytechnique : Les femmes s’unissent pour commémorer l’évènement

Par Daniel Calvé

Le 6 décembre dernier, à midi, quelques dizaines de femmes se sont rassemblées à la Place de la Paix à Saint-Jérôme pour souligner le 30e anniversaire de la tuerie à l’École Polytechnique.

 

L’évènement était organisé par le Comité Local d’Action Féministe composé de la Maison d’Ariane, le Centre de femmes les Unes et les Autres, CALACS l’Ancrage, le Cercle des fermières Saint-Lucien, le Coin Alpha et Droits et Recours Laurentides. Suzanne Chenier et Denise Brouillard du groupe Amnistie international Saint-Jérôme/Laurentides étaient aussi présentes pour l’occasion.

Elles se souviennent

Comme l’a expliqué Mélanie, du Centre des femmes les Unes et les Autres, cette journée de commémoration s’inscrivait dans les 12 jours d’action visant l’élimination de la violence envers les femmes, du 25 novembre au 6 décembre. « Ça nous permet de faire un bilan des évènements survenus au cours de l’année, de célébrer celles qui luttent pour que cesse la violence faite aux femmes et se recueillir à la mémoire de celles qui ne peuvent plus combattre. »

La cérémonie a notamment permis d’honorer la mémoire des 14 étudiantes tuées il y a 30 ans. Leurs 14 visages étaient répartis en cercle, au sol, sur une toile bleue. Au centre, des bougies ont été allumées au début des discours. « Ce jour-là, des filles ont réalisé qu’en étant des femmes, elles pouvaient vivre plus d’embûches, qu’elles devraient se battre. Des femmes ont pris la pleine mesure de la haine à leur égard », a souligné Annie, du Coin Alpha. « On a refusé de nommer l’évènement pour ce qu’il était: une tentative de faire taire les femmes, les empêcher d’être qui elles voulaient, de freiner leur marche vers l’égalité et la liberté » a ajouté Julie Santerre, de CALACS l’Ancrage.

De 1989 à aujourd’hui

Il était aussi important de rappeler que la violence continue encore en 2019. « 30 ans plus tard, les violences à l’égard des femmes, particulièrement celles vivant dans des contextes de marginalisation, persistent et s’accentuent. » De ce fait, il y aurait eu au moins 1128 femmes ou enfants tués par des hommes, au Québec, depuis le 6 décembre 1989.

Pour clore la cérémonie, le comité de lutte du CALACS l’Ancrage a voulu souligner, en ordre chronologique, les dernières avancées importantes pour les femmes. Du consentement sexuel, en passant par la loi sur l’équité salariale et allant jusqu’à la nomination de Pauline Marois comme première ministre du Québec ou de Valérie Plante comme mairesse de Montréal, l’énumération a permis de jeter un regard positif sur certains moments marquants des dernières années. Il s’agissait donc d’une cérémonie empreinte de discours engagés par des femmes conscientes du passé, réalistes par rapport au présent, mais optimistes pour le futur.

Le slogan scandé en cœur à la fin de la commémoration était le suivant:  « Féministe, tant qu’il le faudra. »

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