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L’itinérance, un phénomène complexe

Par Lpbw

SAINT-JÉRÔME. Le phénomène de l’itinérance a beaucoup évolué et s’est complexifié. Les organismes constatent, dans la plupart des milieux, que l’itinérance chronique est plus répandue qu’auparavant et que les périodes d’itinérance se prolongent.

Le comité organisateur de la Nuit des sans-abri de Saint-Jérôme explique que l’itinérance revêt des réalités différentes, mais a des dénominateurs communs : la pauvreté, l’absence de logement ou l’instabilité résidentielle, l’isolement, la détresse psychologique ou la judiciarisation.

Par ailleurs, ces groupes ont remarqué que les cas sont plus lourds, l’itinérance atteint tous les groupes d’âge, touche une clientèle plus diversifiée, avec des problèmes divers : extrême pauvreté, problèmes de santé mentale, consommation, dépendance, etc. Les situations rencontrées sont plus complexes pour plusieurs, cumulant de nombreuses problématiques.

Un processus de désaffiliation

Le comité organisateur explique que l’itinérance est la conséquence d’un processus d’exclusion et de marginalisation. L’itinérance est, avant toute chose, l’aboutissement d’un processus de désaffiliation, très fréquemment marqué par de multiples ruptures, des impasses et des difficultés qui engendrent la dégradation des liens sociaux.

Vie dans la rue, dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux jeux de hasard et d’argent, troubles mentaux, infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), cumul de ruptures : la vie de ces personnes est lourdement hypothéquée.

De plus, les organismes notent que, pour les jeunes qui ont décroché de l’école très tôt, ces derniers ne réussissent pas à se trouver autre chose que des emplois difficiles et très précaires. Par ailleurs, des pratiques non sécuritaires de consommation de drogues les exposent particulièrement à contracter le virus de l’hépatite C et le VIH. Le quart d’entre eux se seraient livrés à la prostitution et leur taux d’ITSS est dix fois plus élevé que chez les autres jeunes.

Pour toutes sortes de raisons, il est difficile de chiffrer avec précision le nombre de sans-abri – selon une estimation du gouvernement fédéral, en 2005 Montréal en comptait 30 000 -mais l’augmentation de l’achalandage des refuges ne trompe pas.

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