L'Institut de l'Oeil des Laurentides est là pour rester
Par Lpbw
SANTÉ. L’entente de service entre l’Agence de Santé et des Services Sociaux des Laurentides (ASSS), le CSSS de St-Jérôme et l’Institut de l’Oeil des Laurentides (IOL) ne sera pas reconduite. « C’est ce qu’on nous dit. L’échéance est le 30 juin 2014 », confirme le Dr Robert Lepage de l’IOL.
Depuis 2010, deux ententes ont été signées avec le gouvernement, la dernière étant le 13 septembre 2012. Ces ententes permettaient de servir la population des Laurentides à l’Institut de l’œil.
Le Dr Robert Lepage, ophtalmologiste, et Stéphane Bédard, directeur général de l’IOL affirment que l’Institut, créé en 2010 par cinq ophtalmologistes de la région, a su créer un modèle innovateur et qu’il a fait ses preuves. En résumé, il est bel et bien là pour rester.
150 patients dans une journée
Rappelons que les cinq ophtalmologistes avaient d’abord développé un service en ophtalmologie qui leur permettait de se partager le territoire en desservant de façon satellitaire Mont-Laurier, Sainte Agathe, Lachute, Saint-Eustache, Drapeau-Deschambault et Saint-Jérôme, le pôle central. Malgré tout, « il est apparu dès 2004-2005 qu’on était plafonné dans les services qu’on pouvait offrir. En 2007, à Saint-Jérôme on était en retard d’un an et demi/deux ans pour la chirurgie de la cataracte».
Le Dr Lepage rappelle que l’attente était telle que les patients n’arrivaient même pas à s’inscrire. Ils ne parvenaient pas à pénétrer le système. « Le taux de rétentions des patients dans leur propre région avoisinait ici le 50 %. »
Dès ses débuts, l’Institut a démontré son efficacité et les délais d’attente ont fondu comme neige au soleil: « Quand on a ouvert ici, on a pu s’organiser comme on le voulait, sans avoir d’embuches administratives et ce pour offrir les services en optimisant le temps des médecins. »
Comment? En organisant le système pour être plus efficace avec une seule personne. Par une réorganisation complète du travail impossible à faire selon lui dans un hôpital. « C’est ce qui a permis de doubler le nombre de visites, de doubler le nombre de chirurgies. En cataracte, ça fait 4 ans qu’il n’y a plus d’attente. »
Un médecin, avec la méthode traditionnelle à l’hôpital, peut voir 40 à 50 patients dans une journée. « Ici je peux avoir jusqu’à 150 patients dans une journée. La réorganisation de travail permet de décloisonner certaines activités et d’en cibler en déléguant une partie des actes, tout en en demeurant responsable. » L’IOL reçoit 60 000 patients par année.
Capitale de la cataracte?
« On a 10 % du marché de la cataracte au Québec. Les quatre dernières années, notre structure nous a permis d’opérer 7 à 10 000 cataractes annuellement, précise Stéphane Bédard, le directeur général. Mais ça aurait pu être la capitale du glaucome ou d’une autre pathologie en ophtalmologie! »
« Ce qui est important c’est qu’on fait plus d’ophtalmologie par docteur ici que n’importe où ailleurs dans la province » ajoute le Dr Lepage.
Selon lui, l’IOL est la plus grosse organisation du genre et n’existe pas ailleurs au Canada ni en Amérique du Nord. « Aux États-Unis une organisation comme la nôtre, qui offre ces services, est un institut privé pur. Nous, on est un consortium de médecins à qui l’Institut appartient et on a donné un service public jusqu’au 30 juin 2014. »