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Le Parc Régional de la Rivière-du-Nord au coeur des débats

Par France Poirier

Lors d’une sortie médiatique, la semaine dernière, le candidat à la mairie Marc-Olivier Neveu dénonçait un projet de développement immobilier qui pourrait voir le jour à l’Île-des-Frères, près du Parc régional de la Rivière-du-Nord. La mairesse de Saint-Jérôme qualifie cette sortie d’alarmiste.

« Il y a une campagne de peur avec des projets qui ne sont pas encore en voie de se réaliser. On veut faire du développement, mais bien encadré et dans le respect des règles. On ne peut pas faire n’importe quoi. On ne peut pas racheter tous les promoteurs, je ne sais pas d’où vient cette idée. Il n’y a aucune ville qui fait ça. Dotons-nous d’une politique et d’une vision environnementales, mais ce n’est pas en rachetant tous les arbres », soutient Janice Bélair-Rolland, mairesse.

Marc-Olivier Neveu dit étudier le dossier depuis un an et il estime qu’il a fait cette sortie dans l’intérêt public. « Une partie du stationnement cédé par le Parc régional de la Rivière-du-Nord est adjacent au parc. On craint pour les impacts sur le parc et sur son écosystème. Le dernier droit de regard appartient à la Ville. Je voudrais voir du développement immobilier dans nos quartiers, dans le centre-ville, mais pas dans les milieux boisés. Au niveau du parc, les municipalités veulent se désengager. Comment on va le réformer? Saint-Jérôme doit le prendre en main, mais avec des experts et une indépendance du politique », souligne Marc-Olivier Neveu.

Marc-Antoine Lachance, candidat du Mouvement jérômien, soutient qu’il faut développer le parc. « En plus du projet immobilier voisin, le parc a vu son budget plusieurs fois réduit et le partenariat des différentes villes de la MRC semble arriver à terme. Ces éléments réunis ne permettent pas de percevoir un futur intéressant pour le parc ». Pour y remédier, l’administration Neveu voudra négocier avec la MRC pour faire l’acquisition du parc afin d’en assurer la protection et la pérennité. « La Ville évaluerait les différents types de structure d’organisme pour identifier celui qui sera le mieux adapté à la réalité », estime le candidat du District 8.

Faire avancer la ville

Pour Janice Bélair-Rolland, les opposants tentent de repousser les investisseurs et les entrepreneurs.

« Ça fait 8 ans que l’on travaille pour être attrayant à Saint-Jérôme. On veut faire avancer notre ville. Quand on pense que la Ville peut acheter tous les arbres de Saint- Jérôme, c’est parce qu’on est complètement dans le champ. Ce n’est pas ça le développement, ce n’est pas ça la vision et ce n’est pas ça la solution environnementale. »

«Un tollé avec rien »

Elle ajoute que ces terrains appartiennent à des promoteurs qui les vendent entre eux depuis des années. « On est devenu attrayant avec la migration dans les Laurentides qui est évidente. Ce sont des terrains privés qui sont dans les bons zonages que les promoteurs sont en droit de développer. On reçoit des projets par centaine à la Ville, mais ils doivent répondre aux exigences de la Ville et aux exigences des analyses des études de circulation, c’est une obligation. Il y a aussi des demandes de permis qui doivent être faites au ministère de l’Environnement pour chaque projet. C’est au promoteur à faire ses démarches et on n’est pas rendu là encore », explique la mairesse. Pour elle, il s’agit d’une bonne nouvelle qui démontre que les promoteurs ont le goût de venir s’installer à Saint-Jérôme.

Discussion entre les parties

La présidente de la régie du Parc régional, Louise Gallant, aussi mairesse de Sainte- Sophie, soutient que les promoteurs ont présenté un projet qui est étudié par la Ville de Saint-Jérôme et le parc régional. « Des études doivent être faites, il ne faut pas que ça nuise au marais et à l’espace du parc. Ça doit être respecté, il ne faut pas que ce soit au détriment du parc. Il y a une partie du projet qui est plus loin du parc, vers la route 117. C’est un énorme projet. C’est un terrain privé et les promoteurs sont très respectueux jusqu’à maintenant. Je crois que nous allons nous entendre avec eux », souligne la présidente.

Elle ajoute que le ministère du Transport a aussi son mot à dire dans le dossier. « Les promoteurs doivent faire faire des études environnementales et nous, on a demandé à des experts de venir voir. On attend ce rapport d’ici quelques semaines. Il ne faudrait pas dépasser six étages pour la partie près du parc. Tout le monde a une bonne volonté de faire quelque chose de bien et dans le respect. C’est le sentiment que j’ai eu lors des rencontres avec eux. On leur parle directement, ils ne se font pas représenter. C’est un bijou le parc et il faut le préserver. »

L’enjeu de l’eau inquiète

Marc Bourcier, candidat à la mairie soulève d’autres enjeux à prendre en compte. Au sujet de l’eau, Avenir Saint-Jérôme veut une contre-expertise parce que l’eau de source alimente le petit étang qui alimente le marais et finalement la rivière. « Il ne faudrait pas qu’il y ait un bris en dynamitant. Il y a un problème environnemental selon nous. Comme formation politique, on va s’opposer à ce projet. La Ville a fait une erreur de ne pas acheter ce terrain », a ajouté Marc Bourcier.

Il ajoute que le règlement municipal indique que la rue ne doit pas excéder 180 mètres, alors que le rond-point dans le dernier plan du promoteur est de 330 mètres. « Il est en contravention avec le plan de la rue qu’il a présenté. Il faudrait que la ville change son propre règlement pour accepter celui-ci. Il y a un problème de sécurité publique sur cette route-là. Il lui faut l’autorisation du ministère des Transports et un changement du règlement municipal », souligne Marc Bourcier.

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