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Le cri du cœur de Marc Leblanc

Par Lpbw

TÉMOIGNAGE. Marc Leblanc est le frère de Josiane, une résidente du Pavillon Sainte-Marie de Saint-Jérôme qui fêtait ses 32 ans, vendredi dernier. Josiane, qui présente des troubles du spectre de l’autisme et de graves troubles d’automutilation, est hébergée depuis 16 ans au Pavillon. Il ne sait toujours pas quand ni où elle va être replacée. Il sait seulement que d’ici deux semaines tous les résidents auront quitté l’établissement.

Marc Leblanc est infirmier auxiliaire dans un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD Villa Soleil). C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a opté pour un replacement en CHSLD de sa sœur. Mais, il est inquiet. «Est-ce qu’il va rester de la place pour tout le monde dans les CHSLD de la région de Saint-Jérôme (Villa Soleil et le Centre d’hébergement Lucien-G. Rolland)?», questionne-t-il.

Selon lui, tout va trop vite. «Dernièrement, des travailleurs ont été informés qu’ils devaient accompagner des résidents, lors du déménagement. Les familles ont été avisées en moins de 24 heures que leurs proches étaient déplacés vers une autre résidence», nous explique-t-il. En ce qui concerne sa sœur, «on n’est pas capable de nous dire quand le déménagement de Josiane arrivera. À chaque fois que le téléphone sonne, on vit de l’angoisse parce qu’on se demande si c’est à notre tour ou pas.»

Incertitude et précipitation

Par ailleurs, il fait remarquer que les CHSLD ne sont pas des centres de réadaptation physique. «On n’a pas la même vocation en termes d’établissement qu’au niveau du Pavillon Sainte-Marie, où il y a des éducateurs spécialisés qui sont là pour faire évoluer la clientèle. Malheureusement, le CISSS ne peut nous garantir des soins au niveau des éducateurs spécialisés en CHSLD (comme avec le Centre du Florès). Il ajoute: «En CHSLD, les gens ne sont pas outillés et n’ont pas le personnel pour des cas de déficience intellectuelle.»

Il se questionne aussi sur la proximité entre la clientèle en gériatrie et celle en déficience intellectuelle. «Pour une personne âgée, côtoyer quelqu’un qui se mutile, ça va être un choc.»

Tout va définitivement trop vite. «On est en état d’urgence. Les gens pleurent, sont en colère.» Il rappelle aussi que les gens qui travaillent au Pavillon sont significatifs pour les gens comme sa sœur. «Elle ne reconnaîtra pas son milieu physique ni les gens autour d’elle. On a peur que ses périodes de mutilation augmentent.»

Il considère que cette façon de traiter les gens est inhumaine. «Tout se fait dans la précipitation. On aurait souhaité de la part des gestionnaires du CISSS que ça se passe dans le respect, que les parents puissent dire leurs inquiétudes, que d’autres solutions soient trouvées», termine-t-il.

Les 63 résidents seront relogés. Certains ont déjà été transférés dans d’autres établissements de la région la semaine dernière.

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