Jean-Luc Cloutier: parcours insolite d'un homme peu ordinaire!

Par Lpbw

VAL-DAVID – Il a été blessé par balles. Un plomb lui a laissé une cicatrice à la tête, l’autre est toujours logé près de son sternum. Il a été séquestré, menacé de mort, puis arrêté et incarcéré dans la sinistre prison vénézuélienne El Rodeo. Il s’est lié d’amitié avec un client qui, à plusieurs reprises, lui a acheté des vaches au Vénézuéla. Un type sympathique qui l’appelait « mi hermano » (mon frère). Ce client s’appelait Pablo Escobar, puissant narcotrafiquant colombien, tombé quelques années plus tard sous les balles de la police à Medellin, en 1993.

Aujourd’hui résidant retraité à Val-Morin, Jean-Luc Cloutier raconte ses semaines à naviguer dans un cargo malmené par une mer déchaînée par typhons et ouragans, constamment soumis au risque d’une attaque par des pirates vénézuéliens. Tout ça, pour un salaire de100$US par jour, alors qu’on le croyait millionnaire.

Hôpital de L’Annonciation

Le sexagénaire assis devant notre journaliste dans un petit resto de Val-David raconte ses histoires invraisemblables. Il appuie ses dires en feuilletant les pages de ses albums photos, pointant du doigt documents officiels, papiers d’identité, tampons de douanes étrangères.

Tout semble bien vrai.

M. Cloutier revit ses années ’80, quand il était technicien en santé animale, à l’époque où il livrait des milliers de vaches par bateau et par avion en Amérique du Sud et en Italie. Des histoires rocambolesques.

« J’ai passé pour un fou, un illuminé », admet-il. « Une de mes sœurs, une infirmière, m’a même fait interner dans l’aile psychiatrique de l’hôpital de l’Annonciation, croyant que j’avais perdu la raison. Plus tard, elle a expliqué son geste en me disant qu’elle voulait seulement me protéger de moi-même! »

Il y a deux ans, Jean-Luc Cloutier s’est mis à coucher sur papier notes et souvenirs de sa vie peu ordinaire, il est le premier à le reconnaître. Il trouvera bien quelqu’un qui lui prêtera sa plume pour écrire un livre et, pourquoi pas, un scénario de long-métrage.

Ce sera sûrement un film d’aventures aux nombreux rebondissements.

Extraits d’entrevue

« Sur le chemin du retour à l’hôtel, des bandits à cheval nous ont attaqués. J’ai reçu deux balles. L’une m’a effleuré le front, l’autre s’est logée sur mon sternum. Je pissais le sang… Plus tard, pour me protéger, je portais constamment un 352 magnum à la ceinture. »

« En voulant quitter le Vénézuéla, j’ai été arrêté et conduit en prison, sous prétexte que je n’avais pas payé mes impôts. Avec le train de vie que je menais là-bas, ils ont cru que j’étais le riche propriétaire de l’entreprise. On me réclamait 100 000$US. Au bout de plusieurs semaines de discussion et après parlé au téléphone avec mon père, j’ai été libéré après avoir payé une amende de 40 000$, une bonne partie de mon héritage ».

« En mer, après une tempête, il n’est pas rare qu’une taure gestante mettre bas. Je me souviens qu’au lendemain d’un typhon, j’ai aidé une quarantaine de vaches à donner naissance à leur veau! »

« La corruption était partout. On devait payer des pots de vin à des fonctionnaires si on voulait obtenir un droit de passage ou un quelconque permis. »

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