(Photo : Courtoisie)

Fondation Rivières sonne l’alarme à Saint-Jérôme

Par France Poirier

L’organisme Fondation Rivières a déposé un rapport d’évaluation de la performance des travaux d’assainissement de la Ville de Saint-Jérôme et s’inquiète de l’implantation de nouveaux quartiers.

C’est en collaboration avec la Fondation de l’eau rivière du Nord que cette évaluation a été menée. « Le projet écoquartier nous a interpellés et on se demandait si le réseau allait fournir. Je travaille depuis des années à la protection de la rivière du Nord et c’est pour moi très important », a souligné Ronald Raymond de la Fondation de l’eau rivière du Nord.

4200 nouvelles résidences

La Fondation Rivières estime que les 4 200 nouvelles résidences anticipées pour le développement d’un écoquartier ajouteraient quelques 4 200 m3/jour d’eaux usées au réseau de la Ville. Entre 2017 et 2019, la moyenne annuelle du débit traité par jour à la station d’épuration était de 41 495 m3/j avec une capacité de traitement de 56 361 m3/j.

Cependant cette capacité est dépassée chaque année, au printemps, pendant un ou deux mois. L’impact de ce dépassement devrait être étudié selon eux.

Depuis 2008, il survient en moyenne 285 surverses par an pour le réseau de Saint-Jérôme en temps de pluie ou de fonte. Celui-ci ne réussit alors pas à acheminer les eaux vers la station, ce qui cause des déversements d’eaux non traitées dans les milieux récepteurs tels que la rivière du Nord.

« Saint-Jérôme a commencé les projets de séparation entre le pluvial et les égouts. Donc il y a moins de rejets et c’est vrai. Le centre-ville et le secteur Gauthier se sont améliorés à ce niveau. Par contre, le secteur Saint-Antoine s’est détérioré. Dans le secteur JB Rolland aussi, on note une augmentation au niveau des surverses. Les secteurs qui ont été réparés, ç’a fonctionné. Saint-Jérôme peut compter sur des sommes d’argent pour exécuter les travaux. Ils ont jusqu’à sept ans pour réaliser les travaux, ça fait déjà 4 ans. Ils ont encore trois ans pour se conformer », souligne-t-on dans l’évaluation.

Pour Fondation Rivières, le développement de l’écoquartier ne devrait pas être autorisé et encore moins débuter tant que les infrastructures n’ont pas une capacité suffisante. Il y a déjà une problématique de déversements non conformes aux exigences, comme indiqué aux rapports annuels de suivi du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Séparer le réseau sanitaire du réseau pluvial

Concernant les surverses, la Ville de Saint-Jérôme nous a fait savoir que le  rejet d’eaux usées non traitées à la rivière est malheureusement très répandu dans les municipalités québécoises. « Lorsqu’un trop grand volume d’eau arrive en même temps dans le réseau d’eau sanitaire, on utilise alors des structures de dérivation qui permettent au surplus d’eau de s’écouler dans la rivière. Cela arrive notamment quand il y a des pluies abondantes ou la fonte d’un gros volume de neige, mais aussi quand il est nécessaire de faire des travaux dans les installations de pompage », nous a répondu la directrice des Communications Valérie Sauvé.

La Ville de Saint-Jérôme travaille actuellement via son plan directeur à séparer les réseaux d’eau sanitaire et le réseau pluvial. Un entretien préventif a été mis en place selon une fréquence établie des installations de pompage des eaux usées, pour éviter tout bris.

Saint-Jérôme est inscrite au programme d’excellence de la gestion de ses eaux pluviales (PEXGEP), de réseau environnement. « Notre but ultime est d’atteindre l’excellence en matière de surverses », a ajouté madame Sauvé.

3 commentaires

  1. Je suis beaucoup plus inquiet de voir la tonne de déchets le long du parc henri daoust derrière le nouveau centre d’itinerance! Un vrai dépotoir

  2. Je suis totalement contre le projet écoquartier pour plusieurs raisons. Pour en nommer que quelques unes je dirais le flux de trafic déjà insensé sur la 15, la qualité de vie et là je parle de pollution, tranquillité, etc… le déboisement intense fait afin de construire toujours plus de maisons et de routes. Ce qui attire le plus le monde à venir s’établir ici c’est toute la nature à l’etat pur. Mais à quoi bon quand on sait que tout ça n’existera plus et faut pas se le cacher; à moyen terme toutes ces belles maisons construites au détriment de toute cette belle nature seront vides et désertées. Au retour à la normale de la situation créée par la covid 19, tout le monde voudra revenir à habiter plus près de leur travail soit Laval et Montréal. Et nous nous devrons vivre toujours dans notre beau st Jérôme avec notre belle nature autrefois verdoyante et majestueuse presque totalement détruite. Vraiment ce que nos élus peuvent être sans jugement et sans pitié quand il s’agit d’argent et de prestige. Je plains les générations futures (mes enfants et tous les vôtres) qui devront se référer à des archives afin de connaître vraiment ce que st Jérôme représentait quand le monde était humain!

  3. Écoquartier nahhh. Une façon maquillé de vendre des maisons en série pour les taxes, tout comme Laval a été développé sans réfléchir à l’environnement et l’hurbanisme depuis les 20 dernières années.

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