(Photo : Nordy par Davy Lopez)
Plus d'une trentaine de personnes se sont rendus à la dernière assemblée du conseil pour avoir des réponses sur l'installation des compteurs d'eau.

Compteurs d’eau à Sainte-Sophie : des citoyens choqués de la décision du conseil

Par France Poirier

La dernière assemblée du conseil municipal de Sainte-Sophie, le 2 octobre dernier, a donné lieu à de nombreux questionnements sur les compteurs d’eau qui doivent être installés au cours des prochains mois. En effet, plus d’une trentaine de citoyens se sont déplacés pour laisser savoir leur désaccord.

On sait que le gouvernement du Québec a demandé aux villes et municipalités de tester une limite de consommation. « Le gouvernement a demandé aux villes de faire des projets pilotes pour tester l’utilisation d’eau potable avec les compteurs d’eau, avec un échantillonnage d’un nombre de maisons pré-établi », a expliqué le maire Guy Lamothe.

Sainte-Sophie consomme trop

Par ailleurs, à Sainte-Sophie, avec les données envoyées sur l’utilisation de l’eau potable à partir de l’usine de filtration, le gouvernement a mesuré qu’il y a une trop grande dépense d’eau. Le Ministère a donc demandé à la Municipalité de s’y conformer en installant des compteurs d’eau. Ils exigeaient une soixantaine de maisons pour la première année.

Le conseil a décidé de le faire sur l’entièreté des maisons qui sont connectées à l’aqueduc, soit 10 % des bâtiments du territoire. On retrouve 690 immeubles dans le village et 35 au Domaine Pineault.

« On voulait éviter que les prix ne montent, alors on a choisi de le faire sur tout le territoire en même temps. Ce que nous avons compris dans les revendications du gouvernement, c’est qu’avec 60 maisons branchées avec les compteurs d’eau, il n’y aurait probablement pas eu la lecture de la consommation d’eau que la ville produit. On estimait que dans ces 60 résidences qui auraient été branchées, les occupants feraient plus attention et que les données auraient été faussées », a expliqué le maire Guy Lamothe.

1 000 litres d’eau quotidiennement

Chaque résidence a droit à un total de 1 000 litres d’eau avant de payer un supplément. On estime qu’une famille utilise en moyenne 400 litres d’eau par jour. Cependant, le réseau d’eau portable est saturé à Sainte-Sophie. Donc, s’il se construit d’autres maisons, va-t-il falloir trouver un autre moyen pour avoir de l’eau quelque part, se demande le maire.

Le coût estimé

Les coûts liés à l’achat et l’installation des compteurs d’eau sont assumés par les propriétaires des immeubles visés. Les coûts pour le secteur du village sont estimés à environ 1 450 $ s’ils sont payés en un seul versement, ou à environ 150 $ par année durant 15 ans. Les coûts pour le domaine Pineault sont estimés à environ 1 300 $ s’ils sont payés en un seul versement, ou à environ 140 $ par année durant 15 ans. Les paiements s’effectueront dès la réception des comptes de taxes au début de l’année 2027.

« Il est peu probable que ça coûte ce montant. Nous avons ajouté un 20 % d’imprévus pour être conservateur. Les propriétaires pourront payer en un ou plusieurs versements sur leur compte de taxes, jusqu’à concurrence de 15 ans », a-t-on expliqué lors de l’assemblée du conseil.

« Selon les orientations ministérielles à venir, la facturation apparaîtra au compte de taxes annuel 2028. Elle reflétera votre consommation d’eau de l’année 2027, avec une tarification applicable aux excédents au-delà d’une consommation jugée normale. Le règlement sur la tarification de l’eau sera adopté d’ici le 1er juillet 2026 », explique-t-on sur le site de la Municipalité.

Les gens ont quitté l’assemblée calmement, selon le maire. « Ils ont le droit de manifester leur mécontentement et de poser des questions, mais je pense que le conseil a pris la meilleure décision. Si on avait décidé que la Municipalité paie les compteurs d’eau ainsi que l’installation, soit 1,4 M$ pour le village et 71 000 $ pour le Domaine Pineault, je pense que les 90 % de la population qui n’est pas branchée au système d’aqueduc aurait manifesté. On parle de 10 % de la population. Je suis pour la notion d’utilisateur-payeur », a souligné M. Lamothe.

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