Taxes à Saint-Jérôme: Des voix s’élèvent contre le budget
Par France Poirier
Les partis Vision Saint-Jérôme et Mouvement jérômien ont réagi, par voie de communiqué, au dernier budget de la Ville de Saint-Jérôme. Vision Saint-Jérôme dénoncent la hausse du compte de taxes de près de 10%. Du côté du Mouvement jérômien, on souhaite que le mode de financement des villes soit revu.
« Hausse exagérée »
Chantale Lambert est cheffe de Vision Saint-Jérôme et ancienne conseillère municipale mandataire aux finances. Selon son parti, la moyenne des hausses des quinze plus grandes villes du Québec est de 4,1%.
« La hausse jérômienne représente plus du double de cette moyenne. Pire encore, cette hausse de près de 10% est bien plus élevée que le taux d’inflation. Celui-ci a déjà fortement diminué le pouvoir d’achat des citoyens. Cette hausse de taxe foncière est si élevée que Saint-Jérôme fait monter la moyenne de la hausse de 4,1 à 4,5 % dans l’ensemble du Québec. »
Réforme du financement
Le Mouvement jérômien a deux représentants qui siègent au conseil municipal. Le parti comprend la réalité qu’ont vécu la Ville et le conseil municipal lors de l’élaboration du budget 2023. « On sait qu’avec un gel de taxes pendant dix ans, la Ville a subi un retard. Il y a maintenant des conséquences à l’inaction des anciennes administrations », a souligné le chef du parti, Rémi Barbeau. Selon lui, le mode de financement actuel n’est pas soutenable pour le futur.
« Il est nécessaire que Saint-Jérôme se positionne clairement en faveur des demandes de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) concernant la réforme du financement des municipalités. Le modèle actuel repose à 70 % sur l’impôt foncier. Cette méthode est désuète. Le fardeau ne devrait pas se retrouver entièrement sur la population », affirme Marc-Antoine Lachance, conseiller municipal du district 8 et vice-président de la commission des finances.
L’objectif est une meilleure équité, d’après M. Barbeau. Celui-ci doit être atteint en gardant en tête que le citoyen est l’unique payeur de taxes. « Nous demandons que le maire de Saint-Jérôme s’implique davantage au sein de l’UMQ à ce sujet. Il faut donner l’exemple et illustrer les besoins criants des citoyens et citoyennes de Saint-Jérôme. De nouvelles sources de financement sont nécessaires pour le transport collectif, le droit au logement, la préservation des espaces verts, etc. Les différents paliers gouvernementaux doivent se concerter et agir ensemble » , indique le chef du parti Mouvement Jérômien.
Gel de taxes durant dix ans
« Nous tenons à rappeler que c’est Vision Saint-Jérôme qui a assuré le gel des taxes durant dix ans. De plus, nous avons aussi permis d’augmenter le nombre de paiements. Ici, à Saint-Jérôme, le conseil les étouffe de taxes. L’administration Bourcier a le culot d’annoncer la même semaine un investissement de neuf millions pour un toit de patinoire », a souligné Chantale Lambert.
« Notre ville est dans une situation financière enviable depuis plusieurs années. La dette était sous contrôle au cours des dix dernières années. Les investissements étaient en hausse ainsi que notre compétitivité, tout cela part maintenant en fumée. Vraisemblablement, l’actuelle administration n’a ni la vision ni les compétences pour être aux commandes des finances de notre ville », a déploré la cheffe de Vision Saint-Jérôme et ancienne conseillère municipale mandataire aux finances Chantale Lambert.
Du côté de la Ville, le maire a souligné lors de son discours du budget qu’il s’agissait d’un budget de rattrapage à cause de la décennie de gel de taxes. Le Mouvement jérômien abonde en ce sens, mais estime que la Ville doit demander une réforme du financement.