Aider les victimes d'actes criminels

Par France Poirier

SOUTIEN. Dans le cadre de la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels, on a voulu connaître le travail d’une criminologue au sein du CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels) des Laurentides.

Les centres d’aide aux victimes d’actes criminels, communément appelés CAVAC, sont des organismes communautaires qui mettent en œuvre un programme d’aide aux victimes. L’équipe des CAVAC est composée essentiellement de professionnels en intervention sociale (travailleur social, psychologue, criminologue, etc.). Ils sont financés par le Fonds d’aide aux victimes d’actes criminels et doivent, annuellement, rendre compte de leur gestion au ministre de la Justice du Québec.

Marie-Eve Cyr est criminologue au CAVAC des Laurentides depuis 2001. Son travail consiste à tenir compte de la réalité des personnes victimes, des témoins et de leurs proches. «Les victimes me fascinent, me bouleversent, m’impressionnent et surtout, elles font de moi une meilleure personne. Chaque semaine, je constate que si l’être humain est parfois capable du pire, il est aussi capable du meilleur», confie Mme Cyr.

«Les victimes et leurs proches doivent trouver le courage d’avancer, malgré l’épreuve. Avancer sur un chemin inconnu, souvent cahoteux, à un rythme différent et parfois plus lent que ce qu’ils aimeraient, mais ils avancent», explique la criminologue.

Elles doivent aussi trouver le courage d’aller chercher de l’aide d’une ressource professionnelle. «Ce n’est pas facile d’accepter de faire confiance après avoir été blessé ou trahi, ça demande du courage. Il est essentiel pour moi de considérer l’acte criminel selon la perception qu’en ont mes clients. De considérer la gravité de l’événement et de ses conséquences en fonction de leur expérience personnelle», ajoute Mme Cyr. Elle souligne que les personnes victimes, les témoins et leurs proches réagissent différemment selon leurs expériences de vie, leur force, leur fragilité et leur personnalité.

L’accompagnement dans le processus judiciaire

Parmi les fonctions de la criminologue au CAVAC, il y a l’intervention post-traumatique et psycho socio judiciaire, l’information sur les droits et recours, l’assistance technique pour compléter différents formulaires, l’orientation de la clientèle vers d’autres ressources pouvant aussi répondre à leurs besoins et l’accompagnement à travers le processus judiciaire criminel.

«Il est nécessaire de travailler en équipe, en partenariat, en concertation. Je fais équipe avec mes collègues du CAVAC, mais aussi avec les partenaires extérieurs qui œuvrent dans des ressources communautaires, médicales, privées, judiciaires ou autres», explique-t-elle.

Elle travaille aussi en équipe avec les personnes victimes, les témoins et leurs proches. «Je les informe, les encourage, les aide à peser les pour et les contre de décisions parfois difficiles à prendre, les mets en contact avec leurs forces, les rassure et normalise ce qu’ils ressentent», ajoute la criminologue.

Elle croit fondamentalement que l’impact d’un acte criminel est temporaire et qu’avec une aide adéquate et adaptée aux besoins de chacun, il est possible de retrouver l’équilibre et la tranquillité d’esprit.

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