Une aventure éprouvante physiquement et mentalement
Par Lpbw
De retour du désert du Maroc où elle a participé au rallye Trophée Roses des Sables, Marie-Hélène Michaud, de Piedmont, n’oubliera jamais cette aventure hors de l’ordinaire qu’elle a vécue durant plus d’une semaine.
« C’est au-delà de ce qu’on peut imaginer. C’est vraiment dur physiquement et mentalement. C’est de très grosses journées », lance l’aventureuse qui est revenue dimanche de son voyage en Europe.
Avant son départ, Mme Michaud savait que son mental et son physique seraient mis à dure épreuve. Toutefois, on le comprend seulement rendu sur place.
La Piémontaise qui faisait équipe avec son amie, Louise Thibault, avait un horaire épuisant. Levé à 5 h, départ à 7 h, arrivé à 18 h 30, dodo à 20 h. « C’était sans arrêt. On n’avait pratiquement pas le temps d’aller faire pipi », dit-elle.
Durant cette aventure où le rush d’adrénaline était omniprésent, Marie-Hélène Michaud confie ne pas avoir mangé beaucoup. Le matin elle prenait deux œufs, le midi elle mangeait une pomme dans le 4X4 et le soir elle avait très peu d’appétit. « Mes enfants ont remarqué que j’avais maigri », dit-elle.
Au volant de son véhicule, la pilote affirme avoir eu un fun noir. En plus, les deux copines ont été chanceuses puisque, durant les sept jours de compétitions, le seul problème avec le véhicule a été une crevaison. Mme Michaud se souvient aussi d’avoir pelleté pendant quatre heures dans le sable pour sortir l’engin qui était pris dans une dune…
Son équipe « Le Sablier du Lys » a pris la 161e position. Parmi les équipages qui prenaient part à cette 12e édition de l’événement, quelques-unes visaient le podium. Ce n’était pas du tout le cas de son équipe. « Je n’allais pas là pour être dans le top 10 ».
Une rencontre touchante
Son équipage faisait partie des 51 qui se sont engagées à parrainer des enfants défavorisés du désert marocain. La rencontre avec ses deux « filleuls » Nafsa et Fadwa s’est fait le 15 octobre lors de la 2e étape dans un petit village. « J’étais contente parce que les filles avaient l’air heureuses de ce qu’on allait leur apporter. Elles réalisaient qu’elles pourraient aller à l’école grâce à notre parrainage et qu’elles pourraient avoir une meilleure vie », explique Mme Michaud.
Ce moment qui a duré environ une heure s’est déroulé avec l’aide d’un interprète puisque les deux sœurs parlent l’arabe. « Cette rencontre m’a beaucoup touché », affirme la Piémontaise.
Celle-ci écrira des lettres à ses deux filleuls. « Nous ne voulons pas seulement les aider financièrement, nous voulons avoir un contact humain avec elles ».
Un vol pour une erreur d’essence
L’aventure ne s’est pas terminée comme les Québécoises l’auraient souhaité. Alors qu’elles étaient à Castellon en Espagne, elles se sont fait voler tout leurs biens dans le 4X4 durant la nuit. « Le matin, j’ai remarqué que la fenêtre arrière du côté du conducteur était brisée. Quand j’ai ouvert la porte, je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus rien sauf mon sac de linge sale », explique Mme Michaud qui, malgré tout, réussit à rire de cette histoire.
Le véhicule était stationné dans un air de service en attendant l’arrivée d’une remorqueuse. Plus tôt, une erreur d’essence était à l’origine de ce bris mécanique. La pilote a mis du sans-plomb au lieu du diésel. « Je suis certaine que les pompes ont été inversées puisque durant le voyage j’ai vérifié assidument le type d’essence que je m’étais dans le véhicule ».
Malgré tout, elle réussit à voir cette mésaventure positivement. « Si on avait dormi dans le véhicule, on aurait pu se faire attaquer », dit-elle.
Même si elle revient au Québec les mains vides, les souvenirs resteront toujours présents. Aussi, les liens d’amitié qu’elle a créés avec d’autres filles au Maroc resteront.
Par-dessus tout, son amitié avec Louise est devenue encore plus solide. « C’est déjà arrivé que des duos ne se parlent plus en arrivant au Québec. C’est difficile d’être avec une personne 24 h sur 24 h. Nous, on a eu beaucoup de plaisir et on a ri en masse ! »