Elizabeth Hosking s’offre une pause stratégique
Par Luc Robert
Forte d’un classement enviable après ses bons résultats du printemps dernier, la planchiste Elizabeth Hosking passe deux semaines dans sa famille avant de s’attaquer au dernier droit vers les olympiques d’hiver de 2026. L’athlète de Mille-Isles occupe actuellement le 15e rang mondial à l’épreuve de demi-lune.
« La saison s’annonce mouvementée et occupée. Je suis revenue de Chine samedi soir, via un transfert au Japon. Les finales à Secret Garden (à l’est de Zhangjiakou) se sont terminées vendredi et les qualifications à Copper Mountain (au Colorado) commençaient déjà… ce mardi. Il s’agissait d’un trop grand changement d’altitude, de sécheresse et de décalage horaire à combler. On dit qu’il faut une journée par heure de décalage pour récupérer : à ce compte-là, il m’aurait fallu 13 jours pour m’adapter au fuseau horaire de l’heure de l’Est. J’ai préféré réguler mon horloge biologique pendant deux semaines parmi les miens à Mille-Isles, à Noël », a déclaré la sportive maintenant âgée de 24 ans.
Hosking entend améliorer son statut d’ici aux Jeux de Milan-Cortina d’Ampezzo qui se tiendront du 6 au 22 février 2026. « Ce calendrier de deux fins de semaine de suite me laissait peu de chance de m’adapter, avec beaucoup de déplacements. J’ai voulu mettre toutes les chances de mon côté dans ma préparation olympique. Équipe Canada désire que nous nous classions parmi les 25 meilleures au monde pour conserver notre qualification. Je peux encore améliorer ma 15e position. Je serai plus en forme pour me présenter à la Coupe du monde de Calgary (seulement 2 heures de décalage dans les Rocheuses), du 31 décembre 2025 au 3 janvier 2026, et consolider ma place dans l’équipe olympique. J’ai déjà remporté le Snow Rodeo là-bas par le passé », a-t-elle évoqué.
Ses troisièmes Jeux olympiques
Celle qui a pris part aux Jeux d’hiver en Corée du Sud (plus jeune Canadienne à Pyeongchang en 2018 à 16 ans) et de la Chine (Pékin en 2022) se sent d’attaque pour ses troisièmes Jeux olympiques. « Physiquement, je touche du bois. Je ne ressens plus les symptômes de ma commotion cérébrale d’il y a trois ans. Je suis en bonne voie de perfectionner ma technique, car le niveau de compétition a encore augmenté », a-t-elle constaté.
Son séjour en Asie fut assez fructueux : aux qualifications de la première Coupe du monde de demi-lune de la saison, en surf des neiges, la Québécoise a atteint le 11e rang, à une position d’accéder à la finale. Hosking s’est classée 10e à sa première descente sur la demi-lune de Secret Garden, en Chine, avec une note de 59,50 points. Elle a réussi à améliorer son pointage à son deuxième passage, le portant à 62,50. Malheureusement, elle a vu deux de ses adversaires, les Chinoises Xuetong Cai et Jiayu Liu, la devancer au classement en deuxième manche, ce qui l’a fait glisser jusqu’au 11e échelon, à seulement un rang de la 10e et dernière qualifiée. Hosking avait tout de même pu se mesurer à l’élite mondiale quelques jours plus tôt, lorsqu’elle a participé à la première étape de la Snow League, à Chongli, toujours en Chine. Elle a obtenu le quatrième rang de son groupe en qualification et n’a pas été en mesure d’atteindre le tableau éliminatoire.
Un niveau toujours plus élevé
« Je suis contente d’avoir participé au premier événement de la saison de la Snow League, un circuit professionnel. Il y a eu beaucoup plus d’apprentissages que de victoires, mais je vais mettre à profit ces leçons pour la suite de la saison. Les manœuvres que j’exécutais en grande finale, il y a trois ans, sont maintenant réussies par des concurrentes asiatiques… lors des qualifications ! Je devrai ajouter quelques sauts à 180 degrés pour demeurer devant elles. De plus en plus de jeunes qui arrivent sur le circuit sont nées avec la planche aux pieds. Les Japonaises, les Coréennes et les Chinoises disposent dorénavant d’installations de demi-lune pendant l’été, avec des coussins gonflables. Elles s’entraînent 12 mois par année et repoussent les limites. Mais les aînées de plus de 30 ans se distinguent encore, d’où mes espoirs personnels », a détaillé celle qui se situe dans la fleur de l’âge.
Hosking ne se formalise pas trop des nouvelles en provenance du nord de l’Italie, où certains sites olympiques (arénas) peineront à être construits à temps pour le début du mois de février.
« Je prends ça avec un grain de sel. Les athlètes de certaines disciplines sont nerveux, mais pas moi. Je garde l’esprit ouvert : on pratique notre sport à l’extérieur, alors je me dis qu’il arrivera ce qui doit arriver. Si le site du Livigno Snow Park n’est pas prêt, ils ont prévu un site de rechange en Suisse. Je me concentre sur une compétition à la fois. Je veux m’améliorer et rester une référence dominante », a-t-elle conclu.