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Sébastien Gauthier défend son sport après le décès d’une boxeuse

Par Luc Robert

Ne cherchant aucunement à minimiser la gravité de la mort de la boxeuse Jeanette Zacarias Zapata, l’entraîneur de sa dernière adversaire, le Jérômien Sébastien Gauthier, trouve tout de même que le dossier a été monté en épingle.

L’ancien champion nord-américain et entraîneur de la boxeuse Marie-Pierre Houle estime que trop de gens ont cassé du sucre sur le dos de son sport de prédilection.

Jeanette Zacarias Zapata est retournée se battre, alors qu’elle avait subi des commotions cérabrales lors de son dernier combat, où elle avait été mise K. O. « Quand Jake Evans est revenu de sa commotion très tôt, lors des dernières séries, personne n’a fait le procès du Canadien et de la LNH pour autant », a-t-il soulevé.

L’ancien protégé d’Interbox croit que Zapata aurait pu être la victime d’un entraînement non adéquat.

« J’ai suivi de près des études réalisées entre 2000 et 2005, en Indonésie de mémoire, où la boxe a été interdite en raison des décès. Il appert que comme dans le cas de certains alpinistes, qui manquent d’oxygène au cerveau rendu dans les hauteurs, un boxeur peut se retrouver dans les mêmes circonstances. On me poussait jusqu’à 213 battements de coeur à la minute, à l’entraînement, sous un préparateur physique, pour que je sois préparé à encore produire dans un état de fatigue extrême et en manquement d’air. »

Le Jérômien Sébastien Gauthier, entraîneur de la
boxeuse Marie-Pierre Houle.

« En ce sens, je maintiens que Zapata s’était fait épuiser à son combat précédant, avant de se faire passer le K.O. Elle ne pouvait presque plus respirer et produire. Dans le cas de son combat avec Marie-Pierre, cette dernière l’a épuisée, avant de lui servir un coup en remontant qui l’a envoyée dans les cordes, suivi ensuite par une droite flush au menton. Zapata avait le bras en convulsion (tremblements). Ils ont bien réagi en la déposant tranquillement par terre, pour recevoir les premiers soins. Les protocoles ont été suivis. »

M. Gauthier en a contre les « chevaliers du clavier », qui ont émis toutes sortes d’hypothèses contre la Régie des Alcools et des jeux (superviseure des combats) et contre le Mexique. « Le mot d’ordre était de ne pas répliquer. Mais trop, c’est trop. La boxe a sorti combien de jeunes de la rue et leur a donné une raison de vivre ? »

« Le monde ne comprend pas ça, mais j’ai toujours dit que j’étais prêt à mourir dans une arène de boxe. Quand je n’ai plus eu ce goût de combattre à l’extrême, j’ai tout bonnement pris ma retraite. On est conscient des risques majeurs, quand on monte entre les câbles. »

L’ancien poids coq n’entend pas baisser les bras et compte poursuivre son implication. « C’est trop facile de tomber sur le sport qui m’a permis de m’épanouir. Marie-Pierre s’est retirée quand elle a vu que le protecteur buccal de Zapata est tombé. Elle est allée dans l’autre coin neutre. Cette mort ne viendra à bout de mon sport. En Argentine, par exemple, il se présente plus de galas de boxe en un an, que les MMA (arts martiaux mixtes) présentent des soirées partout ailleurs dans le monde. On continue à Sainte-Adèle au club de gym La Station, avec Maxime Michaud .»

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