Jean-François Bergeron élu au panthéon canadien de la boxe amateur
Par Luc Robert
Le boxeur jérômien Jean-François Bergeron a obtenu sa place parmi les grands du noble art, le samedi 31 mai dernier, alors qu’il a été élu au Temple de la renommée de Boxe Canada.
Le pugiliste de maintenant 52 ans a maintenu un dossier de 70 victoires et de seulement 15 défaites chez les amateurs.
« La cérémonie a eu lieu à Québec, à l’auditorium du PEPS de l’Université Laval. C’était plaisant de revoir des visages que je n’ai pas vu depuis ma retraite des pros en 2010 (dernier combat en 2008, selon BoxRec), des personnes que j’ai croisées dans divers chapitres de ma carrière », a souligné d’entrée de jeu le sympathique athlète de 6’05’’.
Celui dont la portée de coups était de 73 pouces a été intronisé en compagnie de l’entraîneur Russ Anber, Benoît Gaudet, Jean Pascal et Mark Simmons, lors d’une cérémonie tenue en marge des Championnats nationaux U17/U19 et U23.
« J’ai cadré dans les critères de sélections, semble-t-il (rires) : avoir fait partie de l’Équipe canadienne et avoir été à des tournois internationaux (4 fois l’or). Je me suis rendu 3 fois aux Mondiaux amateurs, avec des duels contre le géant ukrainien Wladimir Klitschko (2x) et contre les meilleurs cubains (3x). J’ai eu une carrière bien remplie », s’est souvenu le gaucher.
Membre d’Équipe Canada aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, il a percé chez les pros en 2001, avec une impressionnante séquence de 27 victoires consécutives entre les câbles.
« J’avais vu à l’œuvre Lennox Lewis quand j’avais 15 ans, lors de sa conquête de l’or à Séoul. À 17 ans, je voulais suivre ses traces, bien que ça paraissait irréaliste. J’ai vécu quelque chose de spécial quand on a été présenté aux Olympiques en Georgie : on descendait d’une passerelle à partir du toit, devant 80 000 personnes, dans le stade olympique. J’avais fait ce rêve et il s’est réalisé ! »
Les débuts
Bergeron a aussi une pensée pour ceux qui ont cru en lui, dont le grand Jacques Auger, qui avait organisé des lave-autos dans le stationnement du Pizza Hut du secteur Lafontaine, pour financer son développement.
« Je remercie les Jérômiens, mon frère Charles, ma mère Nicole, M. Auger, mes entraîneurs et surtout mon père Maurice, pour le volet boxe. Ils ont tous eu une influence durant ma carrière. J’ai été un fier représentant de Saint-Jérôme et des Laurentides partout sur la planète. J’ai bien aimé avoir participé à un gala professionnel à l’aréna Melançon, dans mon patelin », a poursuivi celui qui a aussi disputé 130 rondes en 29 combats professionnels.
Si plusieurs partisans se souviennent de son affrontement contre le monstre de 7 pieds Nicolai Valuev, Bergeron a aussi en mémoire ses débuts amateurs.
« Mon premier combat pro s’est tenu en janvier 1991 et je suis rapidement devenu champion canadien amateur senior dès décembre 1992. Ça a été une ascension très rapide jusqu’aux Pan-Am de 1995. Plus tard, à 36 ans, je n’avais plus envie de risquer de mourir dans l’arène et j’ai pris ma retraite. »
Nouvelle carrière
Devenu pompier à Laval, il habite toujours à Saint-Jérôme. « J’ai eu le guts de me retrousser les manches et de revenir sur les bancs d’école. Je voyais trop d’ex-boxeurs qui ne savaient plus quoi faire de leurs 10 doigts une fois retraités. J’ai aussi dû faire preuve d’humilité dans les épreuves de formation de sapeur : il y avait des choses totalement différentes à exécuter et j’ai développé d’autres compétences. Ça fait 17 ans que je suis pompier, dont 11 à la caserne de Sainte-Dorothée. »
Quel conseil donne-t-il à ceux qui aspirent à une carrière dans le milieu de la boxe ? « Donnez tout pour atteindre votre rêve, même si ça parait irréalisable. Il n’y a pas de secret : ceux qui se relèvent réussissent mieux que les autres. Il faut persévérer dans l’adversité. »