Lutte : De Cap-Jeunesse à Toronto devant 38 500 personnes
Par Luc Robert
Le lutteur Yanic Brouillette, alias Yayne Harrison, a bénéficié d’une visibilité mondiale sans pareille, le samedi 1er mars dernier au Rogers Centre de Toronto, alors que plus de 5 millions d’internautes ont suivi le gala du 15e Elimination Chamber de la WWE via Netflix.
L’athlète de Sainte-Sophie agissait à titre de gardien de sécurité, aux abords de l’arène, parmi un groupe de six figurants. Le public ne connaissait pas le scénario, mais les gardiens étaient tous des lutteurs, habitués à recevoir les prises et coups du métier.
« J’ai participé à trois séminaires de lutte à Montréal, à Toronto et au New Hampshire, dans le but d’être utilisé à la soirée de l’Elimination Chamber. Mon but était d’aller dans les coulisses et de faire partie de l’histoire. L’organisation de la WWE a constaté ma persévérance, quand je suis allé jusqu’aux États-Unis pour être considéré. J’ai décroché la séquence la plus spectaculaire des gardiens de sécurité : Randy Orton Jr m’a appliqué sa prise de soumission légendaire, le RKO, après avoir feint vouloir me donner la main dans l’arène. La scène a été immortalisée. La WWE possède un partenariat avec la compagnie de cartes de collections sportives Topps. Ils ont produit une carte à l’effigie de Randy Orton fils, qui utilise la photo du RKO appliquée sur moi. Donc, il y a des cartes de collection de mon idole, avec moi-même dessus. C’est incroyable ! Je m’en suis procurée une dizaine en direct sur leur site », s’est amusé le talentueux acrobate.
Nombre de clics
L’Elimination Chamber 2025 a été vu par plus de 5 millions d’adeptes, en direct ou en différé, ce qui aidera à la carrière de Brouillette.
« Mon apparition commence à 1 h 54 min, dans la présentation vidéo globale. Sur les réseaux sociaux, le clip précis de la séquence a été vu par un nombre incroyable d’amateurs sur diverses plateformes : YouTube a 1,2M de vues, Instagram en a 2,9M et Facebook, 2,9M. Les gens peuvent me suivre à @yayne_harrison sur Instagram et Yayne Harrison sur Facebook. »
Au cours de la même soirée, la grande vedette de la WWE, John Cena, est passée chez les méchants, pour amorcer sa tournée d’adieux, qui achèvera une longue carrière entre les câbles.
« Le Québécois Kevin Owens m’a aussi appliqué un coup à la tête pendant une autre scène. Je n’en reviens pas que j’ai pu bénéficier de deux séquences avec mes idoles de jeunesse quand j’avais 14 ans, devant des milliers de gens. »
Support mitigé
Le parcours atypique du lutteur québécois se poursuit. Depuis les décès de Pat Patterson (Pierre Clermont) et de Terry Garvin (Joyal), la filière montréalaise de recrutement de la WWE enrôle moins de Québécois dans leur giron.
« Il n’y a plus de personne attitrée pour nous surveiller localement. J’ai dû aller trouver moi-même un de leurs recruteurs pour me vendre. Il m’a trouvé très persistant. J’aimerais signer un contrat de développement indépendant. Ça implique que s’ils utilisent mon image sur un poster, le logo mythique de la WWE va y figurer. Ce serait alors un avancement pour moi. »
Finissant de l’école secondaire Cap-Jeunesse en 2019, Brouillette entend multiplier les contacts pour progresser vers un nouveau plateau professionnel.
« Le deuxième niveau à atteindre, c’est d’être invité au Centre de formation NXT Performance Center de la WWE à Orlando. J’ai côtoyé Kevin Owens dans le vestiaire après son combat, en l’abordant même en français. Il se trouvait encore dans les vaps et la conversation n’a pas traîné. Mais il m’a dit des choses positives, que je vais conserver pour moi. »
Présence régionale
Entre-temps, Brouillette sera en vedette lors d’un gala régional à Hawkesbury, le vendredi 21 mars prochain, où il est champion par équipe avec London Lightning.
« La lutte connaît une résurgence de popularité auprès d’associations québécoises régionales. Je suis également champion individuel à la Fédération de Thetford Mines. J’ai 22 ans et je me trouve en pleine ascension dans le monde de la lutte », a terminé le spectaculaire saltimbanque de l’arène.
