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Utiliser la culture pour raconter l’histoire

Par Ève Ménard

Cher Simon,

Depuis le début de nos correspondances culturelles, au rythme plutôt inconstant, je remarque que nous semblons avoir un faible pour les oeuvres à caractère historique. Je te propose donc quelques suggestions qui racontent de manière fascinante un pan de notre histoire ou qui entremêlent habilement la fiction et la réalité.

Histoire et journalisme

Comme dans ta dernière lettre tu faisais mention de la crise d’Octobre, j’ai choisi moi aussi de faire du pouce sur cette période charnière de l’histoire du Québec. La série Le dernier felquiste est un incontournable.

On nous transporte en plein coeur d’une enquête journalistique qui s’intéresse à l’assassinant de Mario Bachand, survenu à Paris en 1971. Accompagnés des réalisateurs Félix Rose et Flavie Payette-Renouf, les journalistes Dave Noël et Antoine Robitaille passent des appels avec des acteurs clés, revisitent des archives, gribouillent sur leurs calepins, vivent des déceptions, puis des réussites. Bref, tout pour fasciner deux journalistes comme nous!

Il y a aussi un livre que je te suggère : Éclats de femme, écrit par Jocelyne Robert, qui avait 22 ans à l’époque de la crise d’Octobre. Cinq jours après la mise en place de la Loi sur les mesures de guerre, elle est arrêtée et détenue sans accusation pendant 24 heures. Enceinte de 7 mois, elle subit un examen gynécologique dans sa cellule. Pourtant, elle n’appartient pas au Front de libération du Québec. Ce dont elle est coupable? D’avoir connu les frères Rose et Francis Simard durant sa jeunesse. Et c’est justement cette période qu’elle nous raconte dans son livre. Celui-ci offre un regard intérieur humanisant et méconnu des coulisses de la crise d’Octobre.

Mrs America

Je quitte maintenant le Québec pour nous transporter chez nos fascinants voisins américains. L’histoire se déroule aussi dans les années 70. La minisérie Mrs America suit le combat du mouvement féministe pour faire adopter l’Equal Rights Amendment et en parallèle, celui mené par la figure conservatrice très controversée, Phyllis Schlafly, qui cherche à contrer cette proposition. Plutôt méconnue, cette série est assurément une des meilleures que j’ai écoutées, tous styles confondus. La distribution est tout simplement incroyable. Chapeau tout particulier à Cate Blanchett et Rose Byrne qui incarnent deux personnages aux antipodes, respectivement Phyllis Schlafly et Gloria Steinem. Les épisodes, construits à la perfection, nous permettent tour à tour de se familiariser avec des figures marquantes du mouvement féministe américain. Même le générique d’ouverture est impeccable. Le genre qu’on ne sauterait jamais sur Netflix.

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