(Photo : Groupe TVA)
Richard Martineau.

Santé : Un crabe dans le pantalon

Par Joëlle Currat

Sous ce titre évocateur, Richard Martineau démystifie les effets et les traitements du cancer de la prostate dans un documentaire diffusé sur les ondes de TVA, le 13 novembre.

Il y a un an, l’animateur et chroniqueur Richard Martineau révélait publiquement être atteint d’un cancer de la prostate. De l’annonce du diagnostic jusqu’à sa convalescence, il a jugé important de se confier sur l’épreuve inattendue qu’il a dû affronter. Avec franchise, générosité et humour, il s’ouvre sur ce sujet sérieux – et souvent tabou – dans le documentaire Un crabe dans le pantalon, diffusé à TVA et sur TVA+ le jeudi 13 novembre, à 20 h. Selon les données de la Société canadienne du cancer, le cancer de la prostate est celui qui est le plus répandu chez les hommes au Canada (à l’exclusion des cancers de la peau autres que le mélanome). Et on estime qu’au pays environ un homme sur huit développera ce type de cancer et qu’un homme sur trente en mourra. Richard Martineau a bien voulu nous témoigner de son vécu, des séquelles de son opération, tout en rappelant l’importance pour les hommes de passer des examens médicaux régulièrement.

Joëlle Currat : Il y a environ un an, vous réalisiez que vous étiez atteint du cancer de la prostate. Quelle a été votre réaction à l’annonce du diagnostic ?

Richard Martineau : La surprise, car j’étais convaincu que tout allait bien de ce côté. Je n’avais décelé aucun symptôme, comme le fait d’uriner plus fréquemment par exemple. Après avoir pris connaissance des résultats des analyses démontrant qu’il y avait des cellules cancéreuses dans ma prostate, il a fallu que je prenne rapidement une décision quant au traitement. J’ai demandé à procéder à son ablation.

Dans le documentaire, vous dites que vous n’aviez jamais été malade. Était-ce l’une des premières fois de votre vie que vous vous êtes senti vulnérable et confronté à une certaine fragilité ?

Oui, effectivement. On se dit toujours que « ça n’arrive qu’aux autres ». C’est très étrange de se retrouver soi-même dans une telle situation.

Pour quelles raisons, avez-vous révélé publiquement que vous souffriez de ce cancer ?

Tout d’abord, pour inciter les hommes à se faire tester plus fréquemment. Ensuite, pour que ceux qui souffrent de cette maladie ne se referment pas sur eux-mêmes. Quand on en est atteint, on éprouve souvent beaucoup de crainte et de désarroi parce qu’on perd totalement le contrôle de sa vessie et qu’on doit porter des couches. On se demande aussi si on sera capables d’avoir à nouveau des érections.

À votre connaissance, comment réduire les risques de contracter cette maladie ? Existe-t-il des mesures de prévention ? C’est une maladie difficile à déceler. On dit que lorsqu’un homme urine plus souvent, il y a un risque que sa prostate soit enflée, mais cela n’indique pas forcément qu’il souffre d’un cancer. En ce qui me concerne, c’est un test sanguin qui me l’a révélé.

Est-ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui vous êtes totalement guéri ?

Des examens médicaux récents n’ont détecté aucune cellule cancéreuse. Je touche du bois… J’ai aussi repris le contrôle de ma vessie et recommencé à avoir des relations sexuelles avec de l’aide médicale. Lors de ma convalescence, j’ai dû porter une sonde pendant un mois et demi et je dois dire que c’est vraiment très désagréable.

Après l’intervention chirurgicale, les troubles de l’érection semblent causer aussi beaucoup de soucis…

Pour 50% des hommes qui ont souffert de ce cancer, la dysfonction érectile est devenue permanente. On nous demande d’être patient et d’avoir confiance dans le rétablissement progressif de cette fonction.

Les femmes souffrant d’un cancer du sein disent qu’elles se sentent atteintes dans leur féminité. Est-ce qu’on peut faire un parallèle entre le cancer de la prostate et la masculinité ?

Oui et cette question m’a beaucoup préoccupé. J’avais notamment peur que ma femme me quitte. Elle m’a rassuré en me disant que le plus important était que je sois encore en vie.

Quel a été le rôle de votre épouse Sophie, puisque vous en parlez ?

Elle a été fantastique et m’a aidé à dédramatiser. Je me demande d’ailleurs comment les gens seuls s’en sortent dans de telles circonstances. Ça doit être extrêmement difficile parce qu’on a vraiment besoin de beaucoup de soutien.

Agenda

Documentaire Un crabe dans le pantalon

Sur TVA et TVA+, le 13 novembre à 20h

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