Jean-Marc Pisapia, du groupe The Box. Courtoisie

Musique : The Box, ou penser « en dehors de la boîte »

Par Joëlle Currat

Le groupe a connu sa période de gloire dans les années 80 puis s’est dissous, pour renaître en 2005 hors des circuits de l’industrie du disque. Jean-Marc Pisapia et sa bande, dont plusieurs membres habitent dans les Laurentides, se produiront le 7 juin à la Place des Arts de Montréal, puis en tournée au Québec.

C’est au milieu des années 80 que le groupe The Box connaît ses heures de gloire avec des succès comme L’Affaire Dumoutier, Closer TogetherOrdinary People et Crying out Loud for Love. L’album Closer Together sorti en 1987, dans lequel chantent Sass Jordan et Martine St-Clair, se vend à plus de 100 000 exemplaires et gagne un trophée Félix comme album anglophone de l’année. Après quatre albums tous certifiés or et platine, le groupe se dissout en 1992 pour cause d’épuisement professionnel dû aux tournées incessantes.

En 2005, Jean-Marc Pisapia finit par se laisser convaincre de reformer le groupe et de retourner sur scène. Mais cette fois-ci, pas question de reprendre le rythme effréné des tournées et de suivre les diktats de l’industrie du disque. Le groupe sort trois nouveaux opus en 2005, 2009 et 2014 ainsi qu’un EP en 2018. Il recommence à se produire en salles et dans les festivals, tant au Canada qu’à l’étranger.

Le spectacle présenté à la Place des Arts de Montréal le 7 juin et dans quelques villes de la Belle Province offre une rétrospective de leur discographie et leurs succès des années 80 et 90. Quatre décennies plus tard, The Box n’a rien perdu de sa fougue et de son énergie !

Les années folles

Le groupe The Box formé en 1981 connaît une ascension fulgurante puisqu’il se retrouve sur la scène du Forum de Montréal en tant que tête d’affiche seulement six ans plus tard. « En 1992, après dix ans de tournée et la création de quatre albums, tous les membres du groupe étaient complètement épuisés, explique Jean-Marc Pisapia, le leader et chanteur. En fait, nous avons très mal géré nos emplois du temps et nos vies personnelles en ont souffert. » Si bien que le groupe est dissous en 1993.

À cette époque, l’industrie du disque comportait un ensemble de règles et de contraintes qui s’ajoutaient aux tournées : produire un album chaque année ou au maximum tous les deux ans, composer au moins trois singles susceptibles de passer à la radio, tourner des vidéos, sans oublier les opérations de promotion. « Heureusement, à ce moment-là, toutes ces démarches fonctionnaient parce qu’il y avait moins de concurrence et qu’Internet n’existait pas. On savait que si une compagnie de disque investissait dans un groupe, celui-ci avait de grandes chances de percer. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Tout le monde peut produire et diffuser ses chansons depuis sa chambre à coucher. Il faut alors se battre contre des millions d’internautes. »

Un fonctionnement organique

En 2005, sous la pression constante de membres de l’industrie du disque, Jean-Marc Pisapia se laisse convaincre de reformer le groupe mais à ses conditions. Les musiciens de la mouture originale ayant tous décliné l’invitation, Jean-Marc a dû chercher d’autres personnes pour la nouvelle version de The Box. Il en a trouvé parmi les fans de la première heure, ravis de pouvoir faire partie de la formation mythique.

Quelles sont les améliorations apportées au fonctionnement du groupe 2.0 ? « Au lieu de se plier aux moindres caprices de l’industrie, on fait ce qu’on veut. On ne subit pas la pression de produire des albums chaque année avec la nécessité d’en vendre un certain nombre. Aujourd’hui, quand on prend la route pour aller jouer quelque part, c’est par plaisir et non par obligation. Ça fait toute la différence ! »

Et qu’en est-il de leurs activités sur les réseaux sociaux ? « Je publie uniquement des posts au sujet de notre actualité sur Facebook, dit Jean-Marc. Cela ne me tente pas du tout de tomber dans cette forme d’esclavagisme qui consiste à aller tous les jours publier des nouvelles ou des vidéos. »

Ma première Place des Arts

Même si le groupe existe depuis plus de 40 ans, il ne s’est jamais produit sur la scène de la Place des Arts de Montréal. « Pour moi, jouer là-bas ou ailleurs, ça n’a aucune importance ! déclare Jean-Marc Pisapia. Nous allons présenter le même show que d’habitude en donnant, comme à chaque fois, le meilleur de nous-mêmes. Il y aura les neuf singles des années 80 et des pièces plus récentes. On a du fun sur scène et c’est contagieux, le public nous suit dans notre folie ! »

Y a-t-il d’autres projets en vue pour The Box, comme un nouvel album ? « Pas pour l’instant. En fait, on ne sait jamais ce qu’on va faire six mois à l’avance. Ça se peut très bien qu’un jour, on décide de créer de nouvelles chansons, parce que ça nous tente à ce moment-là. »

La belle vie à Tremblant

Jean-Marc Pisapia et trois autres membres du groupe The Box habitent dans les Laurentides. « J’habite Mont-Tremblant juste à côté du lac Maskinongé depuis 17 ans. Et je peux vous assurer que je ne regrette aucunement cette décision », dit-il. Et ce n’est pas le seul à avoir fait ce choix puisque le batteur habite aussi dans le même coin.

Quant aux deux autres musiciens, ils résident à la Minerve et à Saint-Hippolyte. « J’apprécie tout particulièrement le fait que la région soit composée de collines et de terrains plats. Il y a aussi beaucoup de terres agricoles et de lacs. C’est très varié ! Et c’est sans compter toutes les activités de la station. En plus, quand je sors, il y a un magasin Canadian Tire à moins de cinq minutes de chez moi. Que demander de mieux ! »


À mettre à l’agenda

Quoi : The Box

Quand : 7 juin à 20 h

Où : Place des Arts de Montréal

Pour plus d’info sur la tournée : theboxband.com

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