(Photo : Courtoisie)
Sadio Sissokho et Valérie Ivy Hamelin forme le groupe Mi'gmafrica.
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Mi’gmafrica lance son premier album

Par Marie-Catherine Goudreau

Le duo Mi’gmafrica, composé de Valérie Ivy Hamelin et Sadio Sissokho, lancera son premier album le 17 février prochain, À la mémoire de nos ancêtres.

Le groupe est émergé à la suite de la rencontre entre Sadio, émérite griot du Sénégal, et Valérie Ivy, artiste multidisciplinaire de la Nation micmac de Gespeg, qui habite à Morin-Heights. Les deux musiciens se connaissent depuis une vingtaine d’années, et le projet Mi’gmafrica est arrivé naturellement dans leur vie, explique Valérie Ivy.

Dans cet album produit par Nikamo Music, Sadio partage, à la kora et à la voix, les chants traditionnels mandingues reçus de son père. De l’autre côté, Valérie Ivy partage quelques chants traditionnels mi’gmaq, accompagnée de son tambour à main, de sa flûte et de sa voix. Ensemble, ils présentent ces chants revisités, ainsi que des compositions. Les langues mi’gmaq, mandingue, wolof et française s’entrecroisent dans les pièces.

Rappeler l’histoire

Le duo a fait paraître son premier single, Run buffalo run, en janvier dernier. « C’est notre seule chanson en anglais ! », lance Valérie Ivy. Dans cette chanson, on rappelle des évènements de 1870-1880, alors que plus de 30 millions de bisons ont été tués. « Il y a eu un génocide. Comment on peut éteindre un peuple ? C’est en tuant les animaux. […] On leur enlève leurs ressources, on meurt », dit-elle.

« Chaque bison mort est un Indien en moins », peut-on lire dans le vidéoclip.

« J’avais envie de parler de cette histoire qu’on ne voit pas dans les livres d’écoles. […] Il ne faut pas oublié le passé et refaire les mêmes erreurs. Avec le projet Mi’gmafrica, c’est une façon de ramener des pans de l’histoire », souligne Valérie Ivy.

Même si la chanson raconte une histoire dramatique, le message qu’on reçoit à la fin est positif. On les voit danser et retrouver la joie. « Au bout du compte, le message, ce n’est pas de se laisser abattre. Au contraire, c’est de se rappeler et de rester droits et fiers. Il y a eu tellement de tristesse et de souffrance. Tout ça est dans nos corps, dans la terre, autour de nous », dit l’artiste.

« Même le territoire absorbe l’histoire. La mémoire est dans les éléments. On ne peut pas faire comme si ça n’existe pas. »

Selon la membre du groupe Mi’gmafrica, il y a plusieurs façons de voir la décolonisation. Certains seront dans la tristesse et la colère, mais Valérie Ivy rêve plutôt d’un monde où il n’y a plus de divisions ni de chicanes.

Un album apaisant

L’album À la mémoire de nos ancêtres « fait du bien à l’âme », souligne l’artiste. « C’est autant rappeler l’histoire d’ici que l’histoire africaine, car il y a beaucoup de choses en commun entre ces peuples. » Elle parle entre autres de la colonisation, de l’esclavage, du déracinement et de la perte linguistique.

« C’est un album unificateur, pacifique. Quand tu l’écoutes, c’est apaisant, il y a des chants traditionnels et sacrés, des prières. C’est ce qu’on ressent quand on l’écoute », dit-elle.

Valérie Ivy Hamelin espère pouvoir aller à la rencontre du public cette année pour présenter ce nouveau projet. Le lancement officiel de l’album aura lieu le 10 mars prochain à la Maison de la culture Ahuntsic. Le duo présentera un spectacle lors de cet évènement en partenariat avec Nikamo Music.

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