La pièce Le concierge
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La mécanique du « faire rire »

Par Martine-laval

Michel Poirier

Le concierge, comédie de l’été

Michel Poirier est le metteur en scène de la pièce Le concierge qui jouera tout l’été au théâtre Gilles-Vigneault. Si vous pensez que d’adapter et de mettre en scène une comédie est une farce, lisez plutôt ce que celui qui a le mandat de faire rire en dit.

Que vous a demandé la mise en scène de la pièce Le concierge, Michel Poirier?

D’abord, j’en ai fait l’adaptation, car écrite et jouée à Paris, il fallait que le public québécois s’y reconnaisse. L’action se passe donc à Montréal, à Outremont plus précisément. J’ai adapté toutes les références culturelles afin qu’elles aient un sens pour nous et que, par le langage, les tournures de phrases et les expressions, les acteurs se croient eux-mêmes et soient crédibles aux yeux des spectateurs. Gros travail d’adaptation, mais j’adore faire ça!

Comme j’avais déjà choisi les comédiens et comédiennes qui joueraient la pièce, j’ai personnalisé le scénario en accord avec leur talent. Nathalie Mallette est pour moi une des plus grandes actrices comiques au Québec. Elle a du ressort et un sens du punch incroyable, et que dire des regards… Le comique est une mécanique et une fine horlogerie… une seconde plus tard, c’est trop tard; une seconde plus tôt, c’est trop tôt… Je savais que cette pièce était pour elle et je lui ai fait du cousu main. Quant à Sylvain Marcel, c’est aussi du sur-mesure, tout en conservant bien sûr le texte d’Éric Assous qui est doté d’une grande finesse dans son écriture comique.

Le scénario des pièces de théâtre d’été ne vole parfois pas très haut. Est-ce dû à la mise en scène?

Il y a toutes sortes de facteurs. D’abord, la pièce elle-même! C’est formidable de rire et c’est notre mandat l’été de présenter du théâtre plus léger, mais encore faut-il que ce soit fait intelligemment. La pièce ne doit pas être écrite que pour faire rire. Le but est que ce soit drôle bien sûr puisqu’une comédie, par définition, c’est comique, mais ce n’est pas facile de faire rire, et au Québec, avec tous nos humoristes, on a l’habitude de rire – même si, là aussi, certains y réussissent et d’autres pas –. À chacun son humour!

Ensuite, il faut que la pièce sonne vraie et que même dans des situations absurdes et rocambolesques, on y croit. Plus c’est dans la vérité, meilleur c’est. Le public doit s’identifier à la pièce. C’est le secret.

Quel a été le plus grand défi de cette mise en scène?

Peu importe le type de pièce, le défi est comme un gros navire qu’il faut accoster. Ça débute à la première journée de répétition et ça file jusqu’à la livraison du spectacle et la rencontre avec le public. Moi, je travaille pour le public. Tout le temps. C’est ma plus grande préoccupation. Leur offrir le maximum autant sur le plan de la production et de la scénographie que du costume, de la bande sonore, des éclairages.

Un mot de la fin?

L’an dernier, plus de 30 000 personnes sont venues voir la pièce au théâtre Beaumont. Un énorme succès! Nathalie et Sylvain sont d’une efficacité extraordinaire et les gens rient beaucoup. J’espère donc que Le concierge remportera autant de succès à Saint-Jérôme!

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