La vraie nature de Guy Nantel…
Par Lpbw
HUMOUR. Guy Nantel, qui vient présenter son nouveau spectacle « Corrompu » au Patriote, les vendredi 29 et samedi 30 août, n’est pas vraiment "politique" ou cynique comme pourrait le laisser croire son humour par moments décapant.
« Il faut faire la part des choses », explique-t-il au bout du fil. « Mon personnage est assez cynique, ce que je ne suis pas dans la vraie vie. Il faut comprendre que mon show en est un d’humour, qu’il ne faut pas tout prendre au premier degré, comme certains le font parfois… Je trouve qu’on vit relativement bien ici. On a une société assez solidement structurée. Mais ce n’est pas une raison pour tolérer l’intolérable. »
À bientôt 46 ans, l’artiste croit être aujourd’hui l’humoriste qu’il souhaitait devenir un jour, quand il avait 20 ans. Cependant, il savait déjà à ce moment-là que pour atteindre son but, il lui faudrait emprunter un long détour.
« Je savais que pour y arriver, j’aurais à faire une longue traversée du désert », reprend-il. « À cette époque (fin des années 80), la mode était à un autre genre d’humour… Pour apprendre mon métier, j’ai fait un paquet de choses dans lesquelles je n’étais pas à mon meilleur, mais je savais qu’il fallait que je tente certaines expériences, des personnages, des imitations, passer par la télé, la radio, toutes sortes de bébelles. Je savais qu’ultimement, je ferais non seulement de la scène en solo, mais aussi que je serais une espèce de porte-étendard pour le public. »
Par ailleurs, l’humoriste réalise que, souvent, les gens l’associent à l’humour politique, alors qu’il le trouve plus social, où, bien sûr, la politique occupe une certaine place, mais pas toute.
Un spectacle bien rodé
Ce qui l’inspire le plus? Nantel hésite avant de répondre.
« C’est toujours difficile de répondre à ce genre de question… Je l’ignore. Je m’asseois et j’écris selon l’émotion que je ressens, par exemple l’indignation face à quelque chose de tout croche. J’ai toujours fait ça. Jeune, quand j’allais dans les bars, je prenais une bière et j’observais et j’écoutais les gens s’amuser. Ç’a beau être devenu un métier, c’est une seconde nature chez moi. On est comme on est. »
Son spectacle « Corrompu » est bien rodé. Il approche la centaine de représentations, « une étape le fun où on ne ressent plus aucun stress au niveau du par cœur, où j’ai beaucoup de liberté dans le jeu. »
La semaine dernière, Guy Nantel était à l’affiche au Vieux Clocher de Magog. À chaque représentation durant cette semaine, une petite tête familière dans la salle l’écoutait et l’observait avec grande attention.
« C’est ma fille Jeanne, qui a dix ans », termine l’humoriste. « Je pense qu’elle aime bien le métier que je fais. Elle me suit beaucoup en tournée. Elle prend des notes, après quoi elle vient me voir dans ma loge pour me dire « Hier, (ce passage-là) tu l’avais mieux fait… » (Rires)
Tiens, tiens: elle écoute, observe et prend des notes. La jolie Jeanne a assurément de qui retenir!
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