Courtoisie

Humour : Le style indomptable de François Bellefeuille

Par Joëlle Currat

L’humoriste énervé est de retour sur scène avec un troisième spectacle intitulé Sauvage. Contrarié par mille et une choses du quotidien, il entraîne encore une fois le public à voir le monde dans toute sa drôlerie et son absurdité.

François Bellefeuille est actuellement en tournée avec son nouveau spectacle, dont une représentation est prévue au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme le 23 octobre. Après avoir remporté beaucoup de succès avec ses précédents one-man-shows, l’humoriste est de retour sur scène après une pause de trois ans. Dans l’intervalle, il a scénarisé et joué dans la série Temps de chien (Radio-Canada) dont la troisième saison est diffusée depuis le début du mois de septembre. Après la première médiatique de ce nouveau spectacle présentée le 30 septembre à l’Olympia de Montréal, les critiques sont élogieuses.

Au-delà des sujets qui le fâchent, c’est encore une fois le regard mordant porté sur les événements du quotidien qui constitue la trame de fond des numéros de François Bellefeuille.

Un clown fâché

François Bellefeuille a-t-il intitulé son nouveau spectacle Sauvage parce qu’il a soigné des animaux ou est-ce à cause de sa crinière de lion ? « J’ai choisi ce titre pour définir mon style, que ce soit le contenu de mes numéros ou la façon de les livrer sur scène, dit-il. Ce mot exprime bien le personnage un peu bourru et de mauvaise humeur que je joue dans mes spectacles, un genre de clown fâché. »

Est-ce qu’on retrouve encore ce personnage dans le nouveau one-man-show ? « J’aspire à faire partie des humoristes qui grandissent et s’améliorent avec le temps. Dans ce nouveau show, il y a plus de profondeur dans mes observations, plus de nuance aussi. Mon but est de faire rire le public avec des sujets qui peuvent paraître simples mais qui comportent une dimension humoristique qui n’est pas visible au premier abord. C’est l’angle sous lequel je les observe qui est drôle, plus que les situations elles-mêmes. »

Rire de ce qui irrite

Dans ce nouveau spectacle, François Bellefeuille fait toujours la part belle aux contrariétés du quotidien, qu’il décortique pour mieux s’en offusquer. Il parle aussi de ses états d’âme à propos de la vie de famille, du vieillissement, des voisins et de l’intelligence artificielle, entre autres.

Quand on lui demande qu’est-ce qui le fâche par-dessus tout, il répond qu’en humour, le sujet n’est pas important. Il s’agit d’en trouver et d’exploiter le ressort comique. « J’ai un numéro sur la communication non violente, par exemple. Personne ne va venir me voir parce que je parle de ce sujet, dit-il pour illustrer son propos. Il y a certains humoristes qui choisissent un thème qu’ils vont développer tout au long du spectacle. Ce n’est pas mon cas. J’ai accumulé différentes idées que j’ai notées puis testées lors de spectacles en rodage, et j’ai gardées celles qui fonctionnent le mieux. »

Petites et grandes contrariétés

François Bellefeuille a recours à des situations très personnelles dans ses numéros d’humour. Comment expliquer qu’elles font autant rire le public ? « Quand on parle de son propre vécu, ça touche souvent beaucoup de monde, dit-il. On est tous humain. Je suis le seul parmi mes proches dont les cheveux ont blanchi très jeune, par exemple. Cela me fait vivre toutes sortes d’émotions et des situations avec lesquelles les gens peuvent s’identifier. Parfois, lorsque je suis avec mon fils de neuf ans, on me prend pour son grand-père ! C’est fâchant et drôle à la fois. »

Y a-t-il aussi des événements sur le plan mondial qui l’irritent ? « Pour ce troisième one-man-show, j’ai décidé de ne pas traiter de sujets d’actualité. On est constamment bombardé de mauvaises nouvelles et on a surtout besoin de rire en ce moment ! Un spectacle d’humour, c’est comme une petite dose d’antidépresseur. »

Une série de rêve

En plus de se produire sur scène, François Bellefeuille a scénarisé et joué dans la série télé Temps de chien. Qu’est-ce que cette expérience lui a apporté ? « Beaucoup de plaisir ! C’était un rêve que je voulais réaliser. Je suis moi-même un grand consommateur de séries télé. J’aime le fait qu’avec cette formule qui se déroule sur plusieurs saisons, on a le temps de peaufiner l’écriture des scènes et la psychologie des personnages. En plus, le fait d’avoir travaillé comme comédien m’a aidé lorsque je me produis sur scène. »


À mettre à l’agenda

Quoi : spectacle Sauvage

Qui : François Bellefeuille

Où : Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme

Quand : 23 octobre à 20 h

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