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Nouveau père ou re-père

Par Diane Baignée

À 50 ans ou plus…

Diane Baignée, collaboration spéciale

L’homme, contrairement à la femme, peut concevoir toute sa vie. Cependant, la qualité de sa semence diminue avec les années. Nos célèbres Charlie Chaplin et Mick Jagger n’ont pas craint l’arrivée d’un bébé à 73 ans. Vraisemblablement, Jagger assumait déjà son statut d’arrière-grand-père. Rien ne va plus quand tout est rock’n roll!

De plus en plus d’hommes de 50 ans entrevoient ce nouveau défi au demi-temps de leur existence. L’âge ne semble pas un facteur réfrénant. Le regard et le jugement des autres non plus.

Quatre pères témoignent

À chacun ses motivations. Il semble toutefois y avoir des points de convergence. Deux d’entre eux en sont à leur première famille. Les deux autres, à leur seconde expérience.

« Je crois que les hommes sont plus matures après 45 ans », m’avoue l’un des quatre. On admet que devenir père à un âge mûr, pour une première fois, serait plus facile que de vivre un deuxième épisode. Quoique l’inconnu fasse peur, un interlocuteur raconte comment l’arrivée de son premier enfant lui a donné un boost d’énergie et l’a stimulé mentalement. Tous affirment avoir vécu ce même rebond. Des bébés, ça éveille, et des conjointes plus jeunes aussi. Ces hommes se montrent concernés par la sonnerie de l’horloge biologique de leur partenaire. « Il est difficile d’éteindre la soif de maternité d’une conjointe plus jeune que soi… surtout quand celle-ci n’a jamais eu d’enfants », indique l’un d’eux. Avoir des enfants fait tout simplement partie d’un projet de couple même si parfois l’appel de la paternité est moins ardent.

Le moment présent est bien garni d’activités. Parfois, le sentiment de manquer d’énergie et de liberté se pointe chez ceux qui en sont à leur deuxième expérience. «Le camping, on repassera… on a donné!»

L’un souhaite rencontrer une nouvelle partenaire. Il a 65 ans et vit avec son jeune adolescent. «Les femmes de mon âge recherchent l’intimité, souhaitent faire des voyages et ne veulent pas cohabiter avec un ado omniprésent », m’a-t-il confié. Il y a des réalités avec lesquelles il faut composer.

Bref, tous traversent les années avec un solide sentiment de confiance. « On est plus sûr de soi, on a de l’expérience. La carrière n’est plus à bâtir. On prend le temps de vivre et de savourer tous les moments avec nos enfants. »

Des familles de générations

Et c’est ainsi qu’on retrouve des générations confondues au sein de la même cellule familiale. « Il faut être attentif à tous nos enfants. Il ne faut négliger personne, c’est mon défi », nous fait remarquer un père conscient des enjeux relationnels.

Mais… l’avenir?

On n’y pense pas trop. D’ailleurs, on glisse rapidement sur le sujet. Tous espèrent vivre jusqu’à 80 ans ou mieux, s’assurant ainsi que leurs enfants seront bien engagés dans le sentier de leur vie.

Finalement, force est de constater que nous assistons à une transformation de l’archétype familial. Ça bouscule les traditions… mais c’est ça l’évolution.

Diane Baignée est travailleuse sociale en pratique autonome.

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