La belle histoire de Rivière-du-Nord
Par Simon Cordeau
La rivière du Nord est au coeur de notre MRC et des Laurentides. C’est autour d’elle que se sont installés les premiers colons, avec elle qu’ils ont exploré la région, et grâce à elle que nos villes et villages ont prospéré. En voici une brève histoire.
Les débuts
En 1821, la première chapelle est construite sur le territoire de Saint-Jérôme, près de la rivière du Nord (non loin de l’intersection actuelle entre l’autoroute 15 et la route 158). La paroisse de Saint-Jérôme, elle, est érigée canoniquement (ou fondée officiellement) en 1834. Puis en 1837, le premier curé permanent, Étienne Blyth, commence à tenir le registre des naissances, des baptêmes, des mariages et des décès.
En 1839, on construit une nouvelle église plus au nord, à l’actuelle place du Curé-Labelle. Le noyau villageois s’y déplace aussi, mais toujours en suivant le bord de la rivière du Nord.
La colonisation
Pour faciliter la colonisation des Cantons-du-Nord, Augustin-Norbert Morin fait construire le pont Shaw, en 1847, sur le territoire actuel de Prévost. Ce pont restera le seul lien terrestre avec le nord du territoire jusqu’à l’arrivée du train à Sainte-Adèle, en 1891.
En 1868, Antoine Labelle devient curé de Saint-Jérôme. Il le restera jusqu’à sa mort en 1891. Lui aussi veut encourager la colonisation du Nord. Après des années d’efforts, il réussit à faire bâtir un chemin de fer qui arrive à Saint-Jérôme en 1876, puis se rend à Sainte-Agathe (1892) et enfin à Mont-Laurier (1909).
L’industrialisation
Connectée à Montréal et donc au reste du monde grâce au train, Saint-Jérôme et la région se développent rapidement. Le curé Labelle convainc les Rolland que la rivière du Nord et sa force motrice sont idéales pour y construire leur papeterie. Celle-ci ouvre en 1883. Elle est suivie en 1897 par la Boston Rubber, qui produit du caoutchouc et qui deviendra la Dominion Rubber, puis par la Regent Knitting Mills, qui produit du textile et qui arrive en 1916.
Saint-Jérôme se développe ainsi comme ville ouvrière. Mais dans les années 1960, la mondialisation fait très mal à l’économie jérômienne. En 1967, son taux de chômage atteint 25 %, et ses ouvriers ont le plus bas salaire… en Amérique du Nord !
L’autoroute
En 1953, la Chambre de commerce des Laurentides demande au gouvernement Duplessis de construire une autoroute qui lierait Saint-Jérôme à Montréal. Chaque fin de semaine, la petite route 11 (qui deviendra la 117) est engorgée de touristes qui montent dans le Nord.
En août 1959, l’autoroute des Laurentides, la première au Québec, est ouverte jusqu’à Saint-Jérôme (sortie 45). Elle rejoint ensuite Saint-Sauveur en 1963 (sortie 60), puis Sainte-Adèle en 1964 (sortir 69), et enfin Sainte-Agathe en 1974.
Cela causera essentiellement la mort du train, mais amènera une vitalité nouvelle à l’économie de la région. Le P’tit Train du Nord sera transformé en parc linéaire en 1996.
La ville étudiante
La congrégation des Soeurs de Sainte-Anne arrive à Saint-Jérôme en 1864. En 1923, elles fondent l’École normale, où sont formées les enseignantes du primaire. C’est dans ce bâtiment, et le pensionnat des Saints-Anges, que débutera le Cégep de Saint-Jérôme, avant ses nombreux agrandissements.
Lors de la formation des premiers cégeps, en 1967, le Collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse ouvre un campus à Saint-Jérôme, qui deviendra pleinement autonome dès 1970. La nouvelle institution d’enseignement attire tant les jeunes que les nouveaux courants de pensée, ce qui amène la ville à s’ouvrir sur le monde.
L’Université du Québec en Outaouais (UQO), quant à elle, ouvre un campus à Saint-Jérôme en 2010. Avec aussi son Centre d’études professionnelles, Saint-Jérôme est aujourd’hui une véritable ville étudiante.