David Gaudet St-Germain : l’âme chaleureuse du Lola 45
À Saint-Sauveur, certains restaurants sont devenus des repères affectifs autant que gourmands. Le Lola 45 en fait partie. David Gaudet St-Germain y a façonné un lieu qui lui ressemble : chaleureux, humain, ancré dans la communauté. Depuis bientôt dix ans, il y accueille les gens comme s’ils entraient chez lui, un esprit qui a bâti la réputation du restaurant.
David a pratiquement grandi derrière un comptoir. « Je viens d’une famille restauration », raconte-t-il. Son premier emploi? Le Café de la Gare, à 14 ans. Puis le Carol à Gogo, le Marabou, le Lounge… Une série de postes variés qui ont façonné sa polyvalence.
Après un bref passage à Montréal, il revient dans les Laurentides et travaille au Maestro. C’est là qu’on lui propose d’ouvrir un restaurant. Il visite un local au 206, rue Principale, et tombe immédiatement sous le charme. « C’était petit, chaleureux. Dès que je suis entré, j’ai su que c’était là. » Ainsi naît le Lola 45, le 15 juin 2015.
Le déménagement
En 2025, après dix ans à l’adresse originale, David ferme le 206 pour rouvrir au 166 Principale. Le déménagement inquiète les habitués: la chaleur du Lola 45 allait-elle se perdre ? Mais une fois dans les nouveaux lieux, tous sont rassurés : l’âme du Lola a suivi. La raison du déménagement était simple : l’occasion d’acheter le nouveau bâtiment. Et David l’a fait à sa manière : « La majorité de la construction, c’est moi qui l’ai faite de mes mains, avec ma famille. »
Le nouveau Lola 45 est extrêmement plus lumineux. David tenait à garder le plus de fenestration possible afin d’immerger les gens dans le village et leurs donner l’impression d’être dehors, même à l’intérieur.
Le réel clou du spectacle? Les toilettes. Amateurs de Céline Dion, de Britney Spears ou encore de Shakira, vous serez servis : chacune possède une thématique inspirée de l’artiste avec musique incluse.
Pour ceux qui désirent une ambiance plus intime, l’avant du restaurant propose quelques banquettes un peu plus isolées, donnant directement sur la rue Principale, qui sont absolument parfaites pour une première date, ou juste pour un moment un peu plus intime.
Une expérience humaine
Lorsque David parle de son métier, il commence par parler des gens. « Les gens, des fois ils ont une grosse semaine, puis lorsqu’ils repartent, tout est plus léger. On offre un service différent, puis pour moi ça c’est super important. Si je peux réussir ça, tant mieux, ma partie est faite. »
Sa vision du Lola 45 repose sur une expérience complète : un petit menu renouvelé chaque saison, un service personnalisé, une attention réelle à ce que vit chaque client. Le Lola 45 est effectivement reconnu pour son menu qui change au fil des saisons. David laisse libre cours à la créativité de la cuisine. « Je leur fais 100 % confiance. Moi, je peux donner des idées d’ingrédients de saison, mais c’est eux qui créent. »
Pour lui, la clé du succès tient en un mot : l’équipe. « On travaille dans l’amour, le respect et le choix. C’est les trois choses que j’essaie toujours d’amener dans l’équipe. […] Je vois plus souvent les gens avec qui je travaille que ma propre famille ou mon chum. Alors c’est important d’avoir une belle symbiose, de pouvoir être capable de se parler de tout, d’avoir du respect l’un envers l’autre, puis d’avoir une bonne écoute. »
Dans un contexte où la restauration change et où les ressources humaines sont un défi constant, il mise sur le bien-être de son équipe parce que « si le staff est heureux, ça va transparaître partout ». L’ambiance de travail positive se ressent à l’intérieur même du restaurant, et l’espace est extrêmement chaleureux. Le mélange du bois avec les hauts plafonds et le bar central donne un look unique et intime au restaurant.
Et pour la suite ?
Pour l’instant, David ne rêve pas d’un deuxième restaurant. Le déménagement du Lola 45 a l’effet d’une réouverture : il veut d’abord stabiliser, peaufiner, et recentrer l’essence du lieu. Mais il sourit : « Je suis un gars de projets. Peut-être que tu me rappelles dans deux semaines, puis j’en ai un nouveau. On ne sait jamais. »
Ce qu’il sait, toutefois, c’est qu’il aime profondément Saint-Sauveur. Il a connu Montréal, mais rien n’égale à ses yeux l’esprit du village. « Ici, on s’entraide. J’ai des collègues restaurateurs qui m’ont offert de venir me prêter main-forte quand j’ai ouvert. Ça, je n’ai jamais vu ça ailleurs. » Il admire cette solidarité – un contraste avec la rapidité des grandes villes. « Les gens ici sont chaleureux. Peut-être parce qu’il fait plus froid l’hiver, je sais pas ! » lance-t-il en riant.