Marc Bourcier : l’heure de la retraite a sonné… pour une 3e fois
Par France Poirier
Je me présente au bureau de la mairie pour parler avec Marc Bourcier, non pas de ses réalisations à titre de maire de Saint-Jérôme, mais pour parler de sa retraite et de ses projets. Dans son bureau, on retrouve différents objets qui représentent bien son parcours et ses passions.
Des photos des Canadiens de Montréal, un panneau indicateur en guise d’horloge, un chandail des Alouettes, un ancien parcomètre de la Ville, un aiguise-crayon au mur, qui marque son parcours d’enseignant, et bien sûr des images et des cartes de Star Trek. Il me reçoit avec un café, alors que lui prend son Quick aux fraises dans un verre de lait froid.
Nous entamons notre discussion sur la retraite, les projets, la famille…
Troisième retraite
« En fait, c’est ma troisième retraite. En 2013, j’ai pris ma retraite de l’enseignement après 35 ans, à 55 ans. Et durant l’été, on m’a proposé de me présenter comme conseiller municipal dans le quartier Notre-Dame où j’ai enseigné toute ma vie », raconte Marc Bourcier.
Les gens l’ont élu avec une très grande majorité. Il l’emporte avec 1 230 voix sur 1 919, soit la plus grande majorité pour un conseiller municipal élu en 2013 au Québec. Ce n’est pas lui qui me l’a dit, mais Wikipédia ! Il voulait changer des choses dans le quartier, où il a côtoyé des jeunes durant ses années d’enseignement.
Mais durant son mandat de conseiller, sous l’administration de Stéphane Maher, il quitte pour rejoindre le Parti québécois. Il se présente à l’élection partielle pour remplacer Pierre Karl Péladeau, alors chef de l’opposition et député de Saint-Jérôme.
Il gagne l’élection partielle en 2016. Puis en 2018, il perd contre Youri Chassin de la CAQ, lors de la vague caquiste. « Là, j’ai eu ma seconde retraite », indique M. Bourcier. « Avec mon épouse, on a pu commencer à planifier des choses à faire à la maison, à faire des voyages, parce que le travail de député, c’est quand même assez prenant », souligne-t-il.
Mais en 2021, il décide de se présenter à la mairie pour changer des choses à Saint-Jérôme, avec la promesse de ne faire qu’un seul mandat. Ce mandat se termine cet automne. Ce sera sa troisième retraite.
Un passionné avant tout
« Mes projets ! Je vais pouvoir passer du temps avec ma tendre Claudette et aider mes fils, que ce soit pour des projets de rénovations ou autres. Je vais continuer à faire ce que j’ai toujours fait : de la musique. Je vais avoir le temps de jouer plus souvent. Je vais perfectionner aussi le piano, que je joue à une main et demie ». Il ajoute qu’il a un synthétiseur. Il joue des trames sonores, puis il chante.
« Je faisais du théâtre avec mes élèves. Chez les Bourcier, on joue tous d’un instrument. Moi, je touche à tout. Je ne lis pas de musique : je joue par oreille. » Il souhaite aussi perfectionner la mandoline. « Ce n’est pas un instrument simple, contrairement à la guitare, qui a six cordes. La mandoline, c’est quatre cordes doubles. Il y a une adaptation. Je suis curieux. Il y a beaucoup de techniques là-dedans », explique-t-il avec passion.
L’influence de Fiori et d’autres musiciens
À cause de Serge Fiori, plus jeune, il s’était acheté une guitare douze cordes, qu’il a revendu. Mais il a gardé sa six cordes. Il joue aussi de l’harmonica. Il essaie d’apprendre le mélodica, un instrument qu’il a trouvé en France. Il n’existait plus au Canada.
« J’étais dans des chorales. J’avais ma propre manière de transcrire les notes. Pendant un temps, j’ai fait partie du Chœur de la Laurentie. C’est tellement libérateur, la musique. C’est extraordinaire », raconte avec passion Marc Bourcier. Plus jeune, il a même été disk jockey à La chienne à Jacques, un bar de l’époque.
Parmi ses inspirations, outre Harmonium, il y a eu Beau dommage, Claude Dubois, Paul Piché, le rock québécois, et bien sûr Diane Dufresne.
Continuer le sport

Malgré un problème cardiaque l’hiver dernier, il continue de faire du sport en jouant à la balle avec ses Baby Boomers. « Il faut que je fasse attention, mais je suis encore en pas pire forme. C’est sûr que les pièces sont plus rares quand on vieillit. J’ai beaucoup de plaisir avec mes amis le mardi matin. On a tous 15 ans sur le terrain », lance-t-il en riant.
« Des fois, le vouloir ne s’accorde pas avec le pouvoir. De ce côté-là, je crois que c’est vraiment extraordinaire que je puisse continuer à faire du sport un peu, malgré l’opération que j’ai subie », souligne le maire.
Projet d’écriture
Comme autre projet de retraite, il caresse un projet d’écriture sportive avec son épouse Claudette. « Je n’irai pas trop dans les détails, parce qu’il va y avoir une annonce à un moment donné. Mais un éditeur attend mon premier chapitre. Claudette fait beaucoup de recherches. C’est un livre qui portera sur le hockey. Je crois que dans un temps où les gens sont nostalgiques par rapport au sport, on va tomber pile dans ce créneau-là », nous raconte fièrement Marc Bourcier.
Il nous souligne que ce sont des choses inédites qui n’ont jamais été racontées. C’est un projet qui le motive beaucoup, auquel il va s’attaquer après les élections. « Évidemment, il y a un style d’écriture. Nous sommes deux enseignants, et Jacques Laplante sera un collaborateur. Claudette, c’est une historienne. Donc, ça vient la rejoindre ce projet-là », ajoute-t-il.
Pour conclure, il dit qu’il va se retirer des réseaux sociaux. « Ça aurait pu être extraordinaire, Facebook. Puis finalement, ça devient un fouillis sans vraiment aucune restriction, sans modération. Il compte faire des voyages, mais pas aux États-Unis pour l’instant. Il précise aussi qu’il ne fera pas la belle-mère en politique.
Cependant, il ira prendre ses marches en allant à la patinoire des Canadiens, voir le camp d’entraînement des Alouettes, ou en allant assister aux spectacles. « Je vais me promener dans mon Saint-Jérôme natal que j’aime beaucoup et dont je suis si fier », conclut le futur re-re-retraité.