Repêchage : Gabriel Lessard, du rêve à la réalité
Par France Poirier
Le secondeur des Carabins de Montréal a vécu de belles émotions avec sa famille, le 29 avril dernier, alors qu’il a été repêché par les Alouettes de Montréal dans la Ligue canadienne de football (LCF). Réuni avec les siens, il a reçu l’appel tant attendu.
Il se présentera donc à Saint-Jérôme au camp d’entrainement des Alouettes, du 11 au 28 mai. « Peu importe où j’aurais été repêché, j’aurais été content, mais d’avoir la chance de rester à Montréal c’est incroyable. Comme Québécois, de pouvoir représenter ma ville et que ma famille et mes amis puissent me voir jouer, c’est quelque chose de spécial pour moi », nous a confié Gabriel au lendemain du repêchage. On lui demandait s’il avait une équipe préférée, il restait professionnel, mais au fond de lui, les Alouettes c’était son choix. « En plus, j’ai ma copine ici alors ça simplifie bien des choses », a-t-il ajouté.
Dès l’annonce de son repêchage par Montréal, Frédéric Chagnon, qui prend sa retraite des Alouettes, l’a contacté pour le féliciter et lui dire qu’il était disponible pour répondre à ses questions s’il en avaient. « En plus c’est quelqu’un qui a fréquenté la même école secondaire que moi et la même université. Quand ils ont gagné la coupe Grey en 2023, nous on avait gagné la coupe Vanier. On a fait un événement commun au Collège Saint-Sacrement à Terrebonne et depuis on a gardé contact. Il y a aussi Alexandre Gagné des Alouettes qui m’a texté pour me faire un message semblable », raconte Gabriel.
Ils sont trois joueurs des Carabins de l’Université de Montréal à avoir été repêchés par les Alouettes, soit Gabriel Maisonneuve, Jonathan Sénécal et Gabriel Lessard. De plus, les Alouettes ont repêché deux autres québécois en Keanu Yazbeck de Western University et Isaac Gaillardetz de l’Université Laval.
Gabriel a commencé son parcours au secondaire. Son goût pour le football a commencé en secondaire 2. Durant son été entre la première à la deuxième secondaire, il se cherchait une activité, un sport à pratiquer. «Un de mes amis du secondaire avait fait le camp d’entrainement du printemps et il m’avait invité. J’ai fait le camp et je n’ai jamais lâché ». Au collégial, il a joué pour le Cégep Édouard-Montpetit.
Parcours atypique

Pour être invité au camp d’entrainement dans la LCF, il faut souvent avoir de grosses statistiques au niveau personnel. Ce sont souvent des joueurs qui sont partants dans un programme universitaire nous explique le secondeur. « Je réalise que j’ai quand même été chanceux. Je savais qu’en rejoignant les Carabins, le niveau de compétition était élevé et j’osais croire que ça allait aider à mon développement. En 2020, année de la COVID, je devais retourner pour une 4e année collégiale, sauf que j’avais déjà visité l’Université de Montréal alors que c’était Danny Maccioca, l’entraineur chef et c’est Baron Archambeault, maintenant le coordonateur des unités spéciales, qui m’avait fait faire la visite des installations. J’avais aussi visité les installations de l’Université Carleton à Ottawa. J’ai eu le choix des universités au Québec et j’ai choisi l’UdM. Ça me donnait la chance de rester près de ma famille et d’évoluer dans un programme compétitif », raconte Gabriel. Il savait qu’il y aurait de la compétition.
« De côtoyer les meilleurs ont fait le joueur que je suis devenu aujourd’hui. Je n’ai pas toujours été partant. J’ai eu quelques départs et j’ai commencé à avoir du terrain en défensive à ma quatrième année. J’ai évolué beaucoup sur les unités spéciales et je pense que ça m’a donné beaucoup d’expériences. Le fait d’être dans un marché comme Montréal ça rehausse le jeu. C’est motivant. Rien n’arrive pour rien et quand on travaille fort, il n’y a que des belles choses qui peuvent arriver. J’ai toujours continuer de pousser dans cette direction-là et d’essayer d’inspirer mes coéquipiers à travers mon parcours. Même si ça ne se passe pas toujours comme on veut personnellement, au finale ce sont les résultats de l’équipe qui compte. J’ai pris une grande fierté de jouer sur les unités spéciales et au final, lorsque tout le monde se rallient vers une même cause, c’est ça qui nous a aidé à gagner la Coupe Vanier en 2023.
Un battant
Gabriel ne lâche jamais et il compte arriver avec cette même attitude chez les professionnels. « Je vais me présenter à chaque pratique avec cette mentalité, avec l’instinct du tueur. Si j’avais un conseil à donner aux jeunes, je dirais de saisir toutes les opportunités qui se présentent à eux pour voir du terrain. J’étais demi-défensif avant et j’ai changé de position entre ma première et deuxième année collégiale. Au début ce n’était pas facile parce que c’était une position qui nécessitait beaucoup d’ajustement. J’ai sauté à bras ouvert là-dedans et ça été bénéfique pour mon parcours. Quand je suis arrivé à Montréal, je n’avais pas le temps de jeu que je désirais et je ne voyais pas aucun terrain en défensive, sauf que j’ai saisi l’opportunité de jouer sur les unités spéciales et d’aider l’équipe. Ce sont des choses qui sont remarquées par les dépisteurs », mentionne le Québécois.
Lorsqu’il a eu des entrevues avec les équipes professionnelles, ce sont des choses qui revenaient souvent. Ils admiraient le fait qu’il n’avait jamais lâché. C’était un aspect mental qu’ils recherchaient chez un individu. Ils savent que ce n’est pas facile chez les pros. Il y a en beaucoup qui sont repêchés, mais il y a peu d’élu.
« Je vais me battre pour un poste sur l’équipe à chaque pratique. Je dois faire ma place sur les unités spéciales et à partir de là me développer au niveau professionnel à ma position comme secondeur à la défensive et tout est possible. C’est pour moi un nouveau départ », conclut-il.