(Photo : Nordy-Kam Vachon)
L'Église de Saint-Sauveur, sur la rue Principale.
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Connecter les quartiers, pour leur donner vie

Par Simon Cordeau

Pour que nos quartiers aient une vie, encore faut-il que les gens aiment s’y promener. Discussion sur la mobilité active, le sentiment d’appartenance et l’interconnexion de nos quartiers avec Daniel Bergeron, directeur exécutif retraité de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

« D’abord, c’est quoi un quartier? Ça peut être l’endroit où on habite, celui où on travaille, où on étudie, où on magasine dans les commerces, ou alors où on s’adonne à nos loisirs. »

Selon les fonctions du quartier, celui-ci prendra une forme différente. « Dans un quartier résidentiel, on va souhaiter qu’il soit paisible, sécuritaire, que les enfants puissent jouer dehors et qu’on puisse marcher. Alors que dans le quartier où on travaille, on voudra une proximité avec les restaurants, les commerces et les différents services. Notre approche est différente. »

Les parties centrales des villes sont caractérisées par leur densité et la mixité de leurs activités, souligne M. Bergeron. « Ça permet d’avoir différents types d’usage : des gens qui travaillent et des entreprises, des gens qui étudient, des gens qui magasinent, etc. Ceux qui habitent là peuvent faire toutes leurs activités à pied. Ça crée une vie de quartier intéressante, même pour ceux qui arrivent de l’extérieur. »

Se déplacer

« Maintenant, comment on se déplace dans ces quartiers-là? » Pour favoriser la mobilité active des citoyens, que ce soit à pied, à vélo, en skateboard ou même en ski de fond ou en raquettes, ça prend des endroits sécuritaires et agréables où circuler.

« Le dénominateur commun, c’est la faible présence de l’automobile et de ses infrastructures. L’auto vient avec des grands axes routiers et des obstacles majeurs, comme une autoroute », illustre M. Bergeron.

Il donne l’exemple de la rue Principale à Saint-Sauveur. « Il n’y a pas besoin de se trouver une place en face du commerce. On se stationne et on marche. » À l’inverse, Sainte-Adèle est traversée en plein cœur par la route 117. « On pourrait sortir les autos de la rue Valiquette, pour la rendre plus agréable pour les promeneurs », propose-t-il.

Désenclaver les quartiers

« Il faut éviter d’avoir des enclaves d’où on peut sortir seulement en auto », poursuit M. Bergeron. Cela peut être fait en aménageant des trottoirs qui lient les quartiers entre eux et avec la partie centrale du village. Dans les Laurentides, il est même possible d’aménager des sentiers. Cela rend les déplacements encore plus sécuritaires et agréables, puisqu’autour, les voitures sont remplacées par la nature.

Ça peut sembler anodin, convient M. Bergeron, mais il souligne que les villes de la région n’ont pas toujours ces infrastructures en place. Prévost, par exemple, n’a aménagé des trottoirs que l’année dernière autour de l’intersection entre la route 117 et le chemin du Lac Écho, alors qu’une école primaire se trouve juste à côté.

À Sainte-Adèle, l’école secondaire A.-N.-Morin est enclavée. Pour s’y rendre à pied, les étudiants doivent longer la voie rapide et passante route 117. Pour le moment, des barrières de béton rendent le passage sécuritaire, mais « c’est difficile d’imaginer plus laid ».

L’automne dernier, Sainte-Adèle s’est engagée à y faire un trottoir. Cependant, avec la construction du Centre sportif non loin, M. Bergeron croit que c’est le bon moment pour repenser l’accès actif au secteur.

« Il y a un beau boisé derrière l’école. Pourquoi ne pas aménager un corridor qui relierait l’école, le sommet Bleu et le petit centre urbain sur la rue Valiquette? On pourrait faire une piste cyclable et marchable en poussière de roche, comme le P’tit Train du Nord, qui chemine dans la montagne. »

Lier les villages

Pour lier les villages ensemble, il est possible d’aménager des corridors dédiés aux déplacements actifs, comme le P’tit Train du Nord le fait déjà. « Qu’est-ce qui est plus agréable que de partir de Sainte-Adèle en vélo et de descendre déjeuner à Piedmont, ou d’aller souper à Val-David, et de revenir après? C’est fantastique! C’est un déplacement de 6 km, ou de 18 km si tu es plus sportif, mais tu le fais dans un environnement champêtre. Et tu crées un lien d’appartenance avec la région. Les villages se touchent et se parlent », illustre M. Bergeron.

Il lance l’idée de lier le P’tit Train du Nord au Corridor aérobique, qui commence à Morin-Heights. En réaménageant pour les vélos des petits chemins qui contournent la route 364, on pourrait « raffermir les liens entre Morin-Heights et Saint-Sauveur ».

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