L’ancien Centre culturel de Sainte-Marguerite-du-lac Masson est passé sous le pic d’une pelle hydraulique, le 13 mai dernier, malgré sa reconnaissance à titre de bâtiment patrimonial. (Crédit photo: Anna Dupuis Zuckerman)
|

Une pétition de 3 000 noms pour reconstruire

Par Luc Robert

Une pétition citoyenne intitulée « Exigeons la reconstruction immédiate du bâtiment classé du Domaine-de-l’Estérel » a recueilli 3 000 signatures sur le internet change.org, en date du 30 mai.

L’initiateur de la démarche, M. Philippe Lupien, s’est dit abasourdi de la tournure des événements du 13 mai dernier. « Je suis […] indigné devant la démolition illégale du Centre commercial du Domaine-de-l’Estérel […] par son propriétaire, le 13 mai 2022. Ce bâtiment est le dernier vestige de la grande aventure du baron Empain, lors de son passage au Québec au milieu des années trente. Il en était aussi le vaisseau amiral », a affirmé M. Lupien. 

Le citoyen espère que le gouvernement du Québec appliquera la loi à la lettre. « Nous, citoyens québécois, considérons que les circonstances entourant cette démolition illégale justifient que soient invoquées les plus sévères punitions prévues par la loi sur le patrimoine culturel, contre les coupables. Nous saluons que le propriétaire ait évoqué […] sa volonté de reconstruire le bâtiment, mais insistons pour que cette reconstruction soit faite à l’identique de l’édifice original », a poursuivi Philippe Lupien.

Avant sa destruction, des élus municipaux, des préfets de MRC, des représentants de la Belgique et des spécialistes de l’architecture moderne avaient porté une démarche citoyenne. Ils tentaient d’inscrire ce bâtiment à la liste des Espaces bleus et en assurer sa pérennité. 

La porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications est Mme Christine Saint-Pierre. Elle a demandé à la ministre Nathalie Roy de forcer l’entreprise Olymbec à reconstruire la partie protégée. Elle l’a fait en ayant recours aux tribunaux.

Présence d’amiante ?

La démolition partielle de la partie non protégée du Domaine-de-l’Estérel a ensuite vu le reste s’affaisser. Certains craignaient la vaporisation de possibles particules d’amiante. « Il est important de préciser qu’il n’y avait pas d’amiante dans la partie non patrimoniale de l’immeuble. Celle pour laquelle tous les permis de démolition avaient été octroyés », a communiqué par courriel Justin Meloche, directeur des relations médias au Cabinet national. M. Meloche est également celui qui s’occupe du dossier.

« La Municipalité avait confirmé l’absence d’amiante dans cette section avant le début des travaux. Tout indique qu’il y avait présence d’amiante dans l’autre partie de l’immeuble, qui a été détruite de façon accidentelle. Les premières constatations indiquent qu’il s’agit d’une présence relativement restreinte et le travail d’analyse se poursuit », a affirmé M. Meloche. 

Histoire et Archives Laurentides solidaire

Concernant la démolition du bâtiment principal du Domaine-de-l’Estérel.

En vertu de sa mission de mise en valeur de l’histoire et du patrimoine, l’organisme « ne peut que s’insurger contre le triste sort réservé à ce joyau architectural, qui était pourtant classé comme immeuble patrimonial ».

« Il sera important que les responsables en répondent (démolition illégale) de façon significative et exemplaire, en vertu de ce que la loi prévoit. À cet égard, votre réaction rapide en tant que ministre semble prometteuse. […] Le fait que l’immeuble concerné jouissait d’une protection légale est encore plus inquiétant pour l’avenir. […] La construction et la démolition sont deux des actions les plus coûteuses sur le plan écologique, dans le cycle de vie d’un bâtiment. […] Les décideurs (doivent) prendre conscience de l’importance de sauvegarder ces bâtiments qui témoignent de notre passé, et (ils devront) demeurer aux aguets. »

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *