Un séjour hors du commun

Par Lpbw

CÉGEP DE SAINT-JÉRÔME. Un groupe de 16 étudiants du Cégep de Saint-Jérôme accompagné par Mélanie Morand, technicienne en loisir et par Danielle Bastien, enseignante en psychologie, revient de l’Équateur. Ils se sont entre autres impliqués dans un projet de coopération en bâtissant une boutique pour des marchands locaux en plus de découvrir l’univers de la culture du café équitable. Ces stages de solidarité internationale sont toutefois en péril à cause de coupures budgétaires.

Parti le 31 décembre, le groupe de participants, issus de différents programmes d’études du cégep est revenu le 15 janvier dernier. Leur périple a débuté par une semaine d’immersion à San Clemente, un village en montagne à 3 000 mètres d’altitude, au nord de Quito la capitale. Ils ont vécu avec les familles du coin, « dans une vieille communauté indigène très traditionnelle ».

Après quelques visites touristiques, les étudiants se sont ensuite dirigés vers Rio Lindo pour une immersion de trois jours dans l’univers de la culture du café équitable, plus particulièrement dans une ferme de café qui regroupe 300 microproducteurs. Les étudiants ont ainsi eu l’occasion de discuter avec des cultivateurs, de visiter une usine de torréfaction, et de s’imprégner des valeurs de solidarité, de justice sociale et de durabilité environnementale.

Une expérience enrichissante

Pour les quatre étudiantes que nous avons rencontrées, ce voyage fut une expérience hors du commun. Elles ont été particulièrement marquées par le grand esprit de solidarité et d’entraide qui règnent dans le pays. De plus, la notion du temps est bien différente : « là-bas, les gens ne sont pas pressés. Ce n’est pas grave si on n’a pas fini ce qu’on a commencé. Ils respectent nos limites », retiendra de son voyage Mélanie Morand, une des accompagnatrices.

Le respect pour la nature est très important notent aussi les étudiantes : « ils vivent en symbiose avec la nature. On a grimpé une montagne de 4 600 mètres et, au sommet, notre guide a fait un rituel en prononçant des paroles pour remercier la montagne en plus de faire un don pour elle. »

Les étudiantes ont aussi été frappées par les pancartes qui bordent les routes et autoroutes qui invitent à respecter la nature. «La nature fait partie d’eux. Elle est très importante au même titre que leur frère ou leur mère », fait remarquer l’une d’entre elles.

Pour une autre, l’expérience a été forte au niveau des échanges avec la famille qui l’hébergeait : «Même si on ne se parlait pas, la complicité s’installait. Mes plus beaux moments d’échanges se sont passés par le non verbal : un petit sourire un petit clin d’œil.»

En terminant, Mélanie Morand nous confie que chacun des jeunes lui a dit que ce voyage lui a apporté quelque chose : « C’est une réussite de groupe, chaque jeune va avoir atteint quelque chose », sans parler de toute la partie qui concerne l’introspection, la réflexion sur soi-même, la découverte du vivre en groupe « tu travailles beaucoup sur toi!»

Au moment de notre rencontre, Mélanie Morand venait d’apprendre que ce groupe était le dernier à partir à cause des coupures budgétaires que subit le Cégep de Saint-Jérôme. « C’est officiel pour la prochaine année. On va voir après 2016, quand les coupures feront moins mal. »

C’était la 11e année consécutive que le Service de l’animation culturelle du Cégep de Saint-Jérôme coordonnait un stage de solidarité internationale.

Une conférence de retour de ce voyage se tiendra le jeudi 5 mars prochain à l’agora du Cégep de Saint-Jérôme

Arrêt des voyages de solidarité internationale du cégep

Francine Paquette, directrice générale du Cégep de Saint-Jérôme, nous affirme que le Collège a eu, cette année, environ1 million deux cent mille dollars de compressions budgétaires imprévus. « Depuis quatre ans, les compressions frôlent les 3 millions, ça a un impact. Mais il reste que la décision d’arrêter les voyages de solidarité internationale n’est pas encore finale », soutient-elle.

Mme Paquette ajoute que la direction de la vie étudiante, qui a la responsabilité de ces voyages, est en train d’évaluer la situation. «Beaucoup de points sont évalués. Oui, il y a des compressions budgétaires, mais il y a aussi le cadre de référence dont il faut tenir compte en plus des nouvelles réalités. »

Ces voyages touchent une centaine d’étudiants chaque année. Au-delà de 5 000 étudiants sont inscrits au Cégep de Saint-Jérôme.

«Ce qui nous préoccupe particulièrement, c’est la sécurité de nos étudiants, ajoute la directrice générale. On a décidé de prendre un temps d’arrêt, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aura rien l’année prochaine, même si une annonce non officielle a été faite en ce sens-là.»

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