Leocadio Juracan

Un député guatémaltèque nous parle de la force de la solidarité

Par Lpbw

SAINT-JÉRÔME. Leocadio Juracan, député du Guatemala, ancien coordonnateur du Comité paysan de l’Altiplano (CCDA), était de passage à Saint-Jérôme où il a rencontré des membres de Solidarité Laurentides Amérique centrale (SLAM), juste après avoir fait des présentations au Forum social mondial (FSM) 2016, la semaine dernière, à Montréal

Provenant du mouvement social, il nous parle de l’importance de développer des liens pour susciter de l’espoir dans le monde. Leocadio Juracan était auparavant président du CCDA qu’il avait rejoint en 1989  pour lutter pour les droits humains et les conditions de travail des paysans, un organisme que SLAM appuie. Au FSM, il a participé à plusieurs ateliers, au forum des parlementaires ainsi qu’à des sessions sur l’extractivisme, les compagnies minières, les droits humains et le commerce équitable, des thèmes aussi particulièrement importants pour lui, comme député, pour ne pas se dissocier des préoccupations des gens qui l’ont élu. Il est l’un des trois députés du parti Convergence pour la révolution démocratique (CRD).

Le visage de la résistance

Surtout, il nous a présente la réalité de la population autochtone rurale et nous explique de quelle façon un organisme comme le CCDA travaille à promouvoir un changement structurel et de meilleures conditions de vie. «Le modèle de développement au Guatemala est basé sur l’extractivisme (fondé sur la surexploitation des ressources en grande partie non renouvelables comme les minières ou les compagnies pétrolières), la monoculture dont l’huile de palme et des grands projets d’hydroélectricité», nous explique-t-il ajoutant que «les structures de l’État appuient ce modèle et, pendant  ce temps-là, les gens sont criminalisés lorsqu’ils défendent leur territoire». Qui plus est, la canne à sucre, les bananes et l’huile de palme sont exportées et ne servent pas à la population. Bilan, toutes ces entreprises de monoculture ne diminuent pas la pauvreté, bien au contraire. Au Guatemala, la pauvreté extrême atteint 60 % de la population.  

Actuellement, «il y a des morts de dirigeants, des prisonniers politiques qui sont détenus illégalement et  280 ordres de captures. La situation s’empire. Le système de corruption est généralisé. Le nouveau gouvernement n’a pas de plan ni de capacité de gouverner», dit-il. SLAM, cet organisme de coopération internationale situé à Saint-Jérôme, s’est allié et appuie le CCDA  pour développer des projets de développement agroalimentaire et économique (comme le projet du Café Justicia)  qui vont améliorer la situation des populations et réduire l’extrême pauvreté et la malnutrition chronique à laquelle ils font face.

Une aide précieuse

Leocadio tient à reconnaître le travail que fait un organisme comme SLAM qui les appuie dans leurs démarches contre l’injustice et pour le développement des communautés afin qu’elles soient capables de se prendre en main. «Deuxièmement, des organisations comme SLAM offrent un appui direct, comme l’accompagnement international sur le terrain quand des dirigeants comme lui sont menacés.»  En 2010, Leocadio a été forcé à l’exil parce qu’il était menacé. Il est alors venu vivre au Canada.

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