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Saint-Hippolyte : Un surplus et des interrogations futures

Par Luc Robert

Le rapport financier consolidé de la Municipalité de Saint-Hippolyte présente un excédent de fonctionnement à des fins fiscales de 2 365 638 $ pour l’année 2024. Mme Lison Lefebvre, directrice du Service des finances et trésorière de la ville, a présenté le rapport de l’auditeur indépendant, RCGT, à la séance ordinaire du 1er octobre dernier, devant le conseil municipal de Saint-Hippolyte.

Cet excédent résulte de revenus de fonctionnement non consolidés de 24 007 546 $, comparé au budget de 21 686 393 $, soit un écart favorable de 2 321 153 $. De plus, les charges de fonctionnement, excluant l’amortissement, ont totalisé 19 665 007 $ sur un budget de 20 577 042 $, comportant une économie de 912 035 $.

Explications

L’excédent de 2024 s’explique principalement par les éléments suivants, selon le rapport, pour les revenus : les droits sur les mutations immobilières ont dépassé les prévisions de 1 014 617 $; les revenus provenant des permis d’urbanisme ont généré 241 265 $ de plus que prévu; les revenus supplémentaires provenant d’intérêts bancaires, d’arrérages de taxes et autres au montant de 320 056 $; les revenus provenant de la cession d’actifs qui ont généré 107 252 $ de plus que le budget; alors qu’une subvention plus importante que prévu pour les inondations de 2022, reçue en 2024, a noté un montant de 163 476 $.

Au chapitre des dépenses, les coûts en rémunération et en charges sociales ont été moindres que prévu de 422 203 $, en raison de postes non dotés; les frais de financement ont été inférieurs au budget pour un montant de 191 769$; les dépenses en biens et services présentaient des économies de 451 292 $, principalement sur la charge d’enlèvement de la neige et le sable et le sel (226 327 $) causé par un hiver plus clément; ainsi que des charges moindres pour les locations d’équipement, l’émondage et l’asphalte (165 302 $). Enfin, les affectations s’élevant à 1 976 901 $ ont dépassé le budget pour une somme de 867 550 $, principalement causé par le paiement au comptant des investissements, source de financement favorable au contrôle de la dette.

Dans un même temps, soulignons que la dette à long terme de la Municipalité est demeurée stable au 31 décembre 2024, pour s’établir à 14 156 237 $, comparativement à 14 520 052 $ en 2023. « C’est bien au niveau de la dette. Le nouveau garage risque de nous donner un petit coup en 2025. Mais on estime pouvoir encore dégager de 2,5 à 2,7 M $ en excédent en 2025. Ce sont 4 années de surplus que nous avons connues », a lancé le maire Yves Dagenais, candidat à sa succession à l’élection du 2 novembre.

Avec le plan de conservation qui s’annonce, les revenus de permis ne risquent-ils pas d’être amoindris ? « Nous allons continuer notre croissance, entourée et surveillée. Il y a un engouement pour s’établir à Saint-Hippolyte. Il y a encore des terrains disponibles à acheter, où les gens peuvent se bâtir en auto-constructions », a-t-il poursuivi.

Bémol

Des citoyens ont soulevé des inquiétudes pour les futurs comptes de taxes : un emprunt et dépense de 6,5 M $ pour la construction du nouveau garage municipal a été revu en hausse à 7,5 M $ (avec taxes). Le projet reste tout de même admissible à une subvention de 60 % du coût maximal admissible fixé par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), dans le cadre du Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales (PRACIM).

« On s’est fier aux plans d’un garage construit dans une autre municipalité. On a dû ensuite adapter les plans et les infrastructures. Mathieu (Meunier) voulait des choses différentes pour le garage », a épilogué M. Dagenais.

Quant au projet de dépense et d’emprunt de 586 000 $, pour construire une réserve d’abrasifs avec toiture, il a aussi été revu aux alentours de 1,2 M $. « Ça peut paraître substantiellement plus élevé qu’au départ. Je suis déçu de notre direction générale et des travaux publics, dont les prévisions initiales à l’interne devaient être moindres. C’est certain qu’à la veille d’une élection municipale, ça parait mal pour notre direction de services. Mais ce sont deux projets solides », a avancé le maire Dagenais.

Le nouveau montant modifie la valeur de la dépense et de l’emprunt. Il remplace l’annexe d’estimation des coûts d’une précédente résolution. « Je n’ai pas eu le choix de voter contre. J’aurais souhaité une présentation plus détaillée et avoir des tableaux. Depuis 4 ans, mon rôle est de gérer l’argent public avec prudence. Oui, j’étais là quand les explications ont été données, mais elles n’étaient pas assez claires pour une généraliste comme moi. Je remercie le secteur administratif pour son travail, plutôt que de l’envoyer sous l’autobus », a souligné la conseillère Sonia Tremblay, candidate à la mairie.

Pour sa part, Isabelle Poulin, également en lice pour le poste de première citoyenne, a analysé les chiffres en ces termes. « Même si la santé financière de notre Municipalité semble enviable avec un excédent de plus de 2,3 M $, il faut regarder au-delà des chiffres. On observe des hausses de coûts imprévues récurrentes et parfois importantes de plusieurs postes budgétaires, que ce soit les coûts pour la construction de la réserve d’abrasifs qui ont doublé, les salaires des cadres qui ont grimpé jusqu’à 35 %, les dépassements de coûts de la patinoire du parc Connelly (pieutage par forage limité, soit 86 000 $ de plus demandés par le contracteur, somme prise dans la réserve de contingence), ainsi que l’augmentation de divers frais juridiques. Ces augmentations soulèvent des questions sur la rigueur et la prévisibilité des budgets adoptés par le conseil actuel. Il faudra être vigilant quant aux prochaines augmentations de coûts possibles, notamment à l’égard du budget pour la transition de la régie intermunicipale de sécurité incendie, de même que pour ceux de la réfection de la descente de bateau du lac Achigan », a-t-elle songé tout haut.

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