(Photo : PHOTO : Courtoisie)
Annie-Claude Fafard, agente de planification, de programmation et de recherche, Dr Éric Goyer, directeur de santé publique, et Dre Diane Lambert, médecin-conseil, ont présenté le rapport annuel.

Nos jeunes sont les champions de la chlamydia

Par France Poirier

Laurentides

Le rapport de la Direction de santé publique du CISSS des Laurentides soutient que la région est aux prises avec une forte augmentation des cas de chlamydia chez les jeunes. Pour contrer cette tendance, les autorités croient qu’elles devront changer de stratégie.
En effet, selon les dernières données, dans les Laurentides, tout comme ailleurs au Québec, les jeunes représentent la majorité des cas de chlamydia. Pour la région, ce sont 64 % des cas qui se retrouvent chez les 15-24 ans.
En comparaison avec les années antérieures, on observe aussi une augmentation considérable des cas d’infections gonococciques (gonorrhée) à partir de 2017. Quant à la syphilis, une éclosion est survenue en 2012 chez les jeunes de 15 à 24 ans des Laurentides. Quelques cas de syphilis surviennent chez les plus jeunes, soit de 15 à 19 ans depuis 2005, groupe d’âge qui était épargné auparavant dans la région.

Des comportements à risque

Les ITSS ont connu une importante augmentation au cours des dix dernières années au Québec et la région des Laurentides n’y fait pas exception.
D’ailleurs, lorsque l’on compare la population des Laurentides à celle du Québec, on constate que :
• Plus de Laurentiens sont actifs sexuellement, soit près de 8 sur 10.
• L’alcool et les drogues sont consommés de façon plus importante. Cette consommation favorise l’adoption de conduites sexuelles à risque de contracter des ITSS.
• La proportion de personnes n’utilisant jamais le condom est plus élevée.
• L’incidence de la chlamydia est supérieure. De plus, la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis présentent des tendances à la hausse dans la région.

Cours d’éducation à la sexualité

On cible souvent le retrait des cours d’éducation à la sexualité dans les écoles pour expliquer la hausse des ITSSS. On sait que le gouvernement du Québec a annoncé le retour des cours d’éducation à la sexualité dans les écoles dès l’an prochain. « Les contenus en éducation à la sexualité seront en effet obligatoires de la première année du primaire jusqu’à la 5e année du secondaire, et ce, dès l’an prochain », nous a confirmé Nadyne Brochu, porte-parole de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord. Elle souligne que des contenus très précis sont ciblés pour chaque niveau d’âge, en respect avec leur stade de développement et des enjeux propres à chaque période de leur vie.
Ces contenus seront offerts aux élèves à travers les cours qui sont déjà prévus à leur horaire; il ne s’agit donc pas de nouveaux cours. Les élèves doivent recevoir environ 10 heures de contenu chaque année. Les enseignants qui présenteront les contenus seront soutenus. En ce sens, des premiers blocs de formation ont déjà débuté dans certaines écoles et se poursuivront dans les prochains mois.
Pour Hugo Bissonnet, directeur du Centre Sida Amitié, c’est une bonne nouvelle, mais il trouve que ça devrait être fait par des spécialistes. « Ce sont les sexologues qui devraient donner les cours dans les écoles et non un professeur à travers les cours de mathématiques et de français. Il faut mettre à contribution les bonnes personnes », a-t-il souligné.

Dépistage

À titre d’organisme expert, le directeur du Centre Sida Amitié croit que le dépistage est prioritaire et qu’il faut peut-être revoir le modèle des cliniques jeunesse. « Il y a beaucoup de travail à faire auprès des jeunes. Il faut rendre le dépistage accessible à tous, anonyme et moins compliqué. De plus, il faut assurer un suivi sans devoir remplir un formulaire de 42 pages », souligne Hugo Bissonnet.
 

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