Plaintes à la CMQ: Rémi Barbeau critique deux conseillers
Par France Poirier
Rémi Barbeau, chef du Mouvement jérômien et candidat à la mairie de Saint-Jérôme, a déposé deux plaintes officielles à la Commission municipale du Québec (CMQ) en lien avec des gestes posés lors de la séance du conseil municipal du 13 mai 2025.
Les plaintes visent le conseiller municipal Ronald Raymond (district 1), et pour l’une d’elles, également la conseillère Nathalie Lasalle (district 12). La première, fondée sur l’article 6.2 de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, vise M. Raymond et Mme Lasalle. « Elle concerne le fait de se prévaloir de sa fonction pour influencer la décision d’autres élus, de manière à favoriser ses intérêts personnels ou, de façon abusive, ceux d’autrui. Leur double rôle d’élus et d’administrateurs dans la fondation soulève un enjeu sérieux d’impartialité. »
La deuxième plainte, fondée sur l’article 5.5 du Code d’éthique et de déontologie des élus de la Ville de Saint-Jérôme, vise M. Raymond. « Elle porte sur la communication d’informations confidentielles obtenues dans l’exercice de ses fonctions, utilisées ensuite publiquement pour faire avancer un dossier dans lequel il est directement impliqué. »
Conseil municipal
« Le 13 mai dernier, lors de la période de questions du conseil municipal, six personnes sont intervenues pour faire la promotion de l’ensemencement de la rivière du Nord. Ces interventions ont occupé 26 minutes sur les 45 minutes prévues, limitant la possibilité pour d’autres citoyens de poser des questions sur divers enjeux municipaux », estime M. Barbeau. « Un des intervenants a fait référence à des échanges confidentiels tenus à la Commission de l’environnement et à ce qu’il a entendu directement de M. Raymond, membre de cette commission. »
M. Raymond est aussi président fondateur de la Fondation de l’Eau Rivière du Nord, l’organisme responsable du projet d’ensemencement. Selon M. Barbeau « ce double rôle — élu et dirigeant d’un organisme lié à l’enjeu discuté — crée un conflit d’intérêt évident ». Interrogé à ce sujet, M. Raymond a préféré ne pas commenter.
Mme Lasalle, qui a déposé dernièrement un avis juridique sur le code d’éthique des élus, a bien voulu répondre. « Ce n’est pas la première fois que je m’engage pour notre rivière du Nord. Lors de mon premier mandat, en 2013, j’ai apporté mon soutien à Mario Fauteux et M. Raymond lors des activités d’encensement de truites brunes. Je ne suis pas une adepte de la pêche, mais je suis très consciente que cette activité est à la fois rassembleuses et très populaire auprès de nos familles jérômiennes, plus particulièrement, les enfants », at-elle spécifié.
Lors de l’élection de novembre 2021, le maire lui a confié la responsabilité du dossier de l’urbanisme. « À ce titre, il était essentiel que le plan d’urbanisme reflète notre vision collective comme de créer un milieu de vie plus vert, plus naturel et plus sain. Je suis fière d’avoir contribué à la mise en valeur notre trame bleue et verte, et surtout à la protection de la rivière du Nord », explique-t-elle.
Pas une première plainte
Récemment, lors d’une assemblée publique, un des candidats en devenir du Mouvement jérômien, Simon Marcil, accusait le parti Avenir Saint-Jérôme d’avoir enfreint le code d’éthique. « Par soucis de transparence et avec la conviction que la vérité doit primer, j’ai demandé un avis juridique en matière d’éthique, rédigé par un avocat certifié par l’union des municipalités du Québec. Cet avis est public, et j’invite sincèrement les citoyens à le consulter. Ils pourront constater par eux-mêmes de l’éthique de chacun des partis. Je trouve regrettable la tactique électorale adoptée par le Mouvement jérômien, une campagne de désinformation, plutôt que sur des idées et des orientations concrètes », a souligné Mme Lasalle en entrevue.
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Il est regrettable de voir certains acteurs politiques retomber dans de vieilles pratiques de campagne électorale, préférant attaquer et dénigrer plutôt que de proposer des idées constructives. Utiliser la perception comme une vérité, sans preuve, pour nuire à la réputation d’autrui, ce n’est pas nouveau : on a déjà vu ce genre de stratégie lors de mandats précédents.
À l’approche des élections, il serait naïf de croire que les citoyens se laissent berner par ce genre de manœuvres. Pour ma part, je refuse de jouer à ce jeu-là. Je reste fidèle à mes principes et je crois que la politique doit s’appuyer sur l’intégrité et le débat d’idées, non sur la manipulation.
De plus, l’avis juridique déposé en conseil de ville et rendu public vient rétablir les faits. Il s’agit ici de preuves solides, pas de simples impressions.
Cette fois, ceux qui voulaient salir se retrouvent pris à leur propre piège : l’arroseur, arrosé.
Les citoyens ont droit à la vérité, basée sur des faits, et non à des rumeurs infondées.